Le 11, la commission judiciaire de la Chambre des représentants enjoint au président de lui remettre quarante-deux enregistrements qu'elle lui a demandés déjà à plusieurs reprises sans succès.

Le 16, Jaworski assigne à son tour la Maison-Blanche à lui remettre de nouvelles bandes et divers documents.

Le 28, John Mitchell, ancien ministre de la Justice, et Maurice Stans, ancien ministre du Commerce, sont reconnus innocents par un tribunal de New York de neuf chefs d'accusation pour faux témoignage, obstruction à la justice et trafic d'influence. Les deux hommes avaient été inculpés en liaison avec l'affaire Robert Vesco. Ce dernier, un financier accusé de détournements de fonds, avait fourni en 1972 une contribution secrète de 200 000 dollars au Comité pour la réélection du président (CREEP), dirigé alors par les deux anciens ministres.

Le 29, Nixon annonce qu'il va communiquer à la commission judiciaire de la Chambre des représentants les 1 308 pages de transcriptions de toutes ses conversations relatives à Watergate. Le document, qui est rendu public et mis en vente en librairie, a été expurgé des « secrets d'État » et des « mots un peu rudes ».

Mai

Le 1er, la Maison-Blanche annonce qu'elle refuse de communiquer les soixante-quatre enregistrements requis par Jaworski.

Le 6, Gerald Ford déclare qu'il est « suffisamment préparé » pour succéder à Nixon au cas où celui-ci serait destitué.

Le 9, la commission judiciaire commence ses audiences. Cinq dossiers ont finalement été retenus par elle : celui du Watergate proprement dit ; celui de l'industrie laitière et d'ITT ; celui du cambriolage du cabinet du psychiatre de Daniel Ellsberg (responsable de la livraison à la presse de documents secrets du Pentagone, en 1971) ; celui des impôts impayés du numéro 1 américain ; celui, enfin, des tables d'écoute et de l'espionnage politique.

Le 15, la commission judiciaire de la Chambre décide, par 37 voix contre 1, d'exiger la communication des enregistrements de onze conversations présidentielles et la remise par la Maison-Blanche des comptes rendus quotidiens de Nixon pour une période de huit mois et demi en 1972-1973. Dwight Chapin, ancien secrétaire de la Maison-Blanche, est condamné à une peine de dix à trente mois de prison pour avoir menti au grand jury fédéral enquêtant sur Watergate.

Le 16, Nixon déclare : « Je n'entends en aucun cas démissionner et je poursuivrai le combat jusqu'à la fin si je suis mis en accusation. »

Le 20, le juge Sirica somme le président de remettre les bandes enregistrées de 64 conversations réclamées par le procureur Jaworski.

Le 24, ce dernier saisit la Cour suprême du refus de Nixon de lui communiquer les documents demandés.

Le 31, la Cour suprême juge recevable la requête du procureur spécial.

Juin

Le 6, plusieurs journaux révèlent que le grand jury avait, fin février, placé le nom de Nixon sur la liste des « complices à ne pas poursuivre ».

Richard Kleindienst est condamné à un mois de prison avec sursis pour son rôle d'intermédiaire entre la Maison-Blanche et la compagnie ITT.

Le 9, le New York Times met en cause Henry Kissinger. Ses accusations seront reprises les jours suivants par d'autres journaux. Le secrétaire d'État aurait, en 1969, demandé que des fonctionnaires ayant accès à des documents secrets et des journalistes soupçonnés de bénéficier de fuites soient mis sur table d'écoute. Kissinger n'aurait pas dit la vérité à ce sujet lors de sa déposition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères, en septembre 1973.

Le 11, au cours d'une conférence de presse donnée à Salzbourg, en Autriche, Kissinger déclare qu'il ne lui est pas possible de « continuer à conduire une politique étrangère sous ce genre d'attaques » et menace alors de démissionner.

Le 10, Nixon a affirmé que les demandes de la commission judiciaire étaient « apparemment sans fin ». « Puisqu'il est évident qu'elle ne va pas fixer une limite (à ses demandes), je l'ai fait », ajoute-t-il.

Le 17, Herbert Kalmbach, ancien avocat personnel du président et collecteur de fonds de Nixon en 1968 et 1972, est condamné à une peine d'au moins six mois de prison pour avoir enfreint les lois fédérales sur les élections.