Ces mécanismes ont été mis en évidence chez des bactéries et chez des cellules qui — comme les bactéries — ne possèdent pas un noyau bien délimité. Dans les cellules d'organismes évolués, qui possèdent un vrai noyau où le matériel génétique est inclus dans une membrane, on trouve bien de l'ARNm, mais seulement dans le cytoplasme.

Si donc le noyau est à peu près dépourvu d'ARNm, quelle est l'origine de cette molécule dans le cytoplasme, et comment peut-elle porter l'information contenue dans l'ADN du noyau ?

Des gènes polycopiés

À cette question, une première réponse est donnée par la découverte d'Eugen Bell (Massachusetts Institute of Technology), publiée en octobre 1969. Expérimentant sur des cellules embryonnaires de muscles, le biologiste américain a observé, à l'aide de marqueurs radioactifs, la synthèse dans le noyau d'une fraction particulière d'ADN, qu'il appelle l'ADN informationnel ou ADNi. Cet ADNi est produit sous forme de copies multiples des gènes à exprimer. Enveloppé dans des membranes de nature protéique, les i-somes, il est dirigé vers le cytoplasme ; et là, fonctionnant selon le schéma découvert chez les bactéries, il engendrerait les ARNm, qui induisent la synthèse des protéines.

Cependant, les biologistes attendent que des expériences complémentaires confirment la découverte de Bell. En particulier, il faudrait montrer sans équivoque que ses préparations cellulaires sont rigoureusement libres de bactéries ou de virus, qui fausseraient les observations. En outre, Bell décrit une fraction d'ARN du noyau (ARNn) distincte du matériel génétique classique ; les rapports entre ARNn et ARNi manquent encore de clarté. Une exploration systématique de nombreux tissus s'imposerait aussi pour voir si l'ARNi est un phénomène général ou spécifique des tissus embryonnaires. Il convient néanmoins de remarquer qu'avant Bell d'autres chercheurs avaient déjà décrit des structures comparables à ses i-somes.

Différenciation cellulaire

La découverte de Bell pourrait intéresser tout particulièrement les embryologistes, qui cherchent à comprendre comment, à partir de l'œuf fécondé, se différencient des cellules hautement spécialisées et qui contiennent pourtant, sinon la totalité, du moins la plus grande partie de l'information génétique de l'œuf. Ainsi donc les événements clés de la différenciation cellulaire pourraient se situer non pas au niveau de la transcription, mais plus haut, au niveau de la synthèse de l'ADNi, certains gènes n'engendrant l'ADNi correspondant qu'à des instants précis.

Médecine, chirurgie

Controverses et recherches autour de la contraception

En France, 4,75 % des femmes en âge de procréer utilisent des contraceptifs oraux, selon les chiffres fournis par le Mouvement français pour le planning familial. La proportion est de 16,95 % aux États-Unis et de 22,44 % en Suède. La contraception dans ses formes modernes (pilule, stérilet, pessaire) a acquis droit de cité. La pilule n'en a pas moins suscité un regain de campagnes alarmistes.

Les contraceptifs hormonaux, qui bloquent l'ovulation, provoquent-ils des aberrations chromosomiques dans la descendance ! Les mini-pilules, qui modifient la glaire cervicale sans porter atteinte au cycle ovarien, favorisent-elles les cancers du sein ?

Qu'est-ce que la pilule ?

Sous ce terme on désigne actuellement une vingtaine de spécialités pharmaceutiques composées soit d'œstrogènes, soit de progestatifs de synthèse, ou des deux. Ces médicaments agissent respectivement comme la folliculine et la progestérone ovariennes. Ces hormones sont naturellement sécrétées en abondance immédiatement après l'ovulation (mensuelle) et pendant les trois premiers mois de la grossesse. Elles placent l'organisme dans un état d'infécondité temporaire protégeant l'ovule qui vient d'être fécondé, ou qui est susceptible de l'être, contre une seconde ovulation et éventuellement contre une seconde grossesse. Administrées à dose convenable et à un moment déterminé du cycle, ces hormones inhibent l'hypothalamus, dont le rôle est de déclencher la sécrétion par l'hypophyse de deux hormones qui, à leur tour, stimulent l'ovaire... En somme, par un effet de feed-back (ou rétroaction), une série de phénomènes en cascade se trouve bloquée. C'est le but qui est recherché. On distingue essentiellement trois méthodes contraceptives hormonales.