Les quelque 30 000 lits des clubs pèsent actuellement peu en regard des 358 000 chambres que compte l'hôtellerie française homologuée. Mais n'y a-t-il pas, à plus ou moins long terme, un risque de désaffection pour cette forme d'hébergement traditionnelle ?

L'hôtellerie classique a été, au cours de ces derniers temps, l'objet de vives critiques : 50 % des établissements hôteliers ont été construits avant la guerre de 1914, et sur le total de 358 000 chambres, 20 % seulement sont dotées de salle de bains ou de douche (en Italie, pour les catégories d'hôtels semblables, ce pourcentage est de 56 %).

Des normes sévères

Des efforts sont entrepris pour remédier à cette situation. Un arrêté du 16 décembre 1984 a instauré de nouvelles normes de classement hôtelier, applicables immédiatement aux hôtels en construction et au 1er janvier 1971 pour les hôtels existants.

Ces normes sont beaucoup plus sévères que les anciennes. C'est ainsi qu'à la date fixée plus de 30 000 chambres devront être équipées de salle de bains ou de douche. Le remplacement de la taxe actuelle de 8,5 % sur le chiffre d'affaires, par la TVA à taux réduit, à partir de 1968 entraînera un alignement des charges fiscales.

L'action des pouvoirs publics s'est aussi manifestée par de larges crédits d'équipement (+ 43 % de 1965 à 1966). Les résultats sont déjà appréciables, puisque le slogan suivant a pu être lancé : « Toutes les deux heures, deux chambres créées ou modernisées. » Pour la durée du Ve plan, 90 000 chambres sont à créer ou à moderniser.

Les Français voyagent

Jamais le nombre total des journées de vacances passées en France n'a été aussi élevé qu'en 1966, et la tendance devrait se maintenir en 1967. Le camping a enregistré une progression de 15 %. Le progrès de fréquentation, dans l'hôtellerie, est de 6 % sur l'ensemble du territoire. En revanche, les locations meublées maintiennent difficilement leur position.

Les touristes étrangers sont venus plus nombreux en France, leur augmentation est de 12 % environ. Mais les Français partent eux aussi de plus en plus nombreux à l'étranger, et le solde de notre balance touristique avec l'étranger est de moins en moins positif.

En 1965, les dépenses des touristes français à l'étranger ont encore augmenté de 19 %, tandis que celles des touristes étrangers progressaient de 12 % ; pour la première fois, la balance touristique de la France était déficitaire (4 602 millions de francs de dépenses pour 4 462 millions de francs de recettes). En 1966, le déficit s'est légèrement aggravé.