occulte (qualité)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Philosophie Générale

Propriété dissimulée et active d'une substance dont on ne peut rendre raison autrement qu'en la nommant.

La critique de l'aristotélisme par les tenants de la philosophie moderne, au xviie s., a produit une dénomination péjorative des formes substantielles en usage dans l'École et, en particulier, depuis son utilisation systématique par saint Thomas d'Aquin. Est occulte une qualité première de la substance qui ne puise sa cause que dans un principe actif d'animation, irréductible aux analyses mécanistes. Ainsi, Diafoirus, le médecin scolastique dans le Malade imaginaire, de Molière, popularise un usage plus savant du terme lorsqu'il explique les accidents ou symptômes du corps par l'action d'un agent ayant la qualité ou la vertu qui se donne à voir en tant qu'accident.

Le débat et les vives querelles autour des qualités occultes trouvent leur point d'orgue lorsque les cartésiens reprochent aux newtoniens un usage incontrôlé et illégitime de la notion de force, jugée occulte. Leibniz, qui prend part à cette querelle, tente cependant de réhabiliter les formes substantielles par lesquelles une théorie de l'agir est rapportée à son sujet, c'est-à-dire la substance elle-même(1). Par la suite, cette question perd philosophiquement de son sens avec le surgissement d'une compréhension plus fine de certains phénomènes liés à l'organisation de la matière, où le finalisme peut avoir une fonction heuristique utile à l'établissement des lois.

Fabien Chareix

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Correspondance Leibniz-Clarke, éd. A. Robinet, PUF, Paris, 1957 (rééd. 1991).

→ aristotélisme, forme, qualité, substance