Atlas

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

1. Géant, père des Pléiades.
Fils de Japet et de l'Océanide Asia ou de Clyméné, Atlas, qui vit en Libye, a pour frères Prométhée et Épiméthée. Aux côtés de ses frères poussés par Gaia, il entre en guerre contre Zeus. Vaincu, il est condamné à porter la voûte du ciel sur ses épaules. Chez Eschyle, Atlas soutient une colonne entre le ciel et la Terre. Pour Homère, il est le gardien des colonnes s'élevant entre le ciel et la Terre.
Atlas est le père des Pléiades qu'il a eues avec Pléioné ou Hespéride ; d'Aéthra, fille d'Océan et de Téthys, il a douze filles, les Hyades, et un fils, Hyas ; de ses amours avec la Pléiade Stéropé, il a Maia. Dioné et Calypso sont également considérées comme ses enfants. Parmi ses descendants, appelés Atlantiades, figure Hermès ; Atlantides est le nom que l'on donne aux Pléiades et aux Hyades. Selon une version, c'est lui qui nomme Atlantes les habitants proches de l'Atlantique, et Atlas la plus haute montagne.
Voir aussi : Électre, Hyades, Pléiades
Variantes
I. Selon une autre version (Ovide évoque les deux), Persée, fier de son ascendance divine qu'il n'hésite pas à proclamer haut et fort, demande l'hospitalité à Atlas ; seulement Atlas se souvient d'un oracle que Thémis a rendu sur le Parnasse, qui disait qu'un fils de Zeus le dépouillerait de son or. Aussi suggère-t-il à Persée de s'éloigner au plus vite de son territoire. Pour toute réponse, Persée se détourne et brandit la tête magique de Méduse, transformant Atlas en la montagne qui porte son nom, si haute qu'elle semble soutenir le ciel et les étoiles.
II. Atlas a étudié l'astronomie avec beaucoup d'assiduité et d'application. Il est devenu un savant sans égal. Il construit une sphère céleste, et c'est pourquoi on croit qu'il porte le monde sur ses épaules. Comme il a enseigné cette science à Héraclès, que celui-ci l'a introduite en Grèce, on s'est imaginé qu'Atlas s'est reposé sur lui du fardeau du monde.
III. Pour Servius, il y a trois Atlas : un localisé en Mauritanie, un en Arcadie, un en Italie.
2. Premier souverain de l'Atlantide.
Voir aussi : Atlantide
Atlas et Persée
Atlas était fils de Japet ; il surpassait par sa taille tous les mortels. Il régnait dans les dernières régions de la Terre, sur les mers qui reçoivent dans leur sein les coursiers hors d'haleine et le char enflammé du Soleil. Il possédait de nombreux troupeaux errant dans d'immenses pâturages. Aucun État voisin ne touchait à son empire ; et dans ses jardins, les arbres, à l'or de leurs rameaux, que couvrent des feuilles d'un or léger, portaient des pommes d'or.
« Prince, lui dit Persée, si l'éclat d'une illustre origine peut te toucher, Jupiter est mon père ; ou si tu sais priser les faits mémorables, tu pourras admirer les miens. » Alors le fils de Japet se rappelle cet ancien oracle que Thémis avait rendu sur le Parnasse : « Atlas, un jour viendra où tes arbres seront dépouillés de leur or ; et c'est à un fils de Jupiter que les Destins réservent cette gloire. » Épouvanté de l'oracle, Atlas avait enfermé ses jardins de hautes murailles ; un dragon monstrueux veillait, gardien de leur enceinte ; et l'entrée de l'Hespérie était interdite aux étrangers : « Fuis, dit le prince au héros, ou crains de perdre l'honneur de tes exploits supposés, la gloire d'une naissance que tu ne dois point à Jupiter ! » Il ajoute l'insulte à la menace ; et tandis que Persée insiste avec douceur, mais avec fermeté, il s'avance pour le chasser de son palais.
Persée était trop inférieur aux forces d'Atlas (car quel mortel pourrait les égaler ?) : « Puisque, dit-il, tu fais si peu de cas de ma prière, reçois le châtiment que tu mérites. » À ces mots, il détourne à gauche sa tête, élève en l'air celle de Méduse et présente aux regards d'Atlas son visage sanglant. Soudain ce vaste colosse est changé en montagne. Sa barbe et ses cheveux s'élèvent et deviennent des forêts. Ses épaules, ses mains, se convertissent en coteaux. Sa tête est le sommet du mont. Ses os se durcissent en pierre : il s'accroît, devient immense, et, par la volonté des dieux désormais le ciel et tous les astres reposent sur lui.
Ovide
