métastase cancéreuse

Scintigraphie du torse
Scintigraphie du torse

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Foyer de cellules cancéreuses provenant d'un cancer initial, dit primitif, et développé sur un autre organe.

Les métastases cancéreuses représentent la dernière étape de l'évolution spontanée de la plupart des cancers. La première étape est l'extension locale du cancer initial. La deuxième étape est sa propagation aux ganglions lymphatiques voisins par l'intermédiaire des canaux lymphatiques situés dans les tissus (→ système lymphatique). L'étape métastatique, par le biais de la circulation sanguine, peut aboutir à une dissémination du cancer à grande distance et dans plusieurs organes.

1. Le mécanisme des métastases cancéreuses

Une métastase se développe à la suite de l'expression de certains gènes des chromosomes, qui sont inhibés dans les cellules normales et même dans celles du cancer initial. Chaque modification de l'activité des gènes donne à la cellule de nouvelles propriétés (en particulier la perte de l'adhérence des cellules entre elles) et lui fait franchir une nouvelle étape.

Dans un premier temps, les cellules métastatiques deviennent mobiles et sécrètent des enzymes (protéases) qui digèrent les tissus environnants, ce qui leur permet de se déplacer jusqu'à un vaisseau capillaire sanguin. Elles traversent la paroi du capillaire puis se laissent transporter par le courant sanguin. Elles gagnent ainsi l'intérieur d'un autre organe, où elles peuvent rester dormantes, éventuellement de longues années, ou bien proliférer (→ division cellulaire). Tous ces phénomènes sont possibles parce que, en s'entourant de substances qui les masquent et les protègent, les cellules deviennent en même temps plus résistantes à l'attaque des globules blancs.

Les organes d'arrivée sont le plus souvent les poumons, le foie, les os et le cerveau. On parle alors de cancer secondaire de ces organes. Le siège des métastases dépend dans certains cas de la position anatomique de ces organes : les cancers de l'intestin métastasent facilement dans le foie, car le sang passe de l'intestin dans la veine porte, qui se termine dans le foie. Dans d'autres cas, le lieu d'arrivée tient au type de cancer : les sarcomes (tumeurs malignes du tissu conjonctif) métastasent surtout dans les poumons, pour des raisons encore mal connues.

2. L'évolution et le pronostic des métastases cancéreuses

Les métastases sont des phénomènes fréquents et précoces : en général, quand on diagnostique un cancer primitif, il est en fait présent dans l'organisme depuis plusieurs années ; le risque qu'il existe des métastases, déjà repérables ou encore invisibles, est donc extrêmement élevé. Cependant, certaines variétés de cancer métastasent peu (cancer de l'ovaire, par exemple) ou pas du tout (épithélioma basocellulaire de la peau).

Les métastases, quand elles existent, prolifèrent plus vite que le cancer primitif. Elles sont aussi plus résistantes à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Les stratégies thérapeutiques tiennent compte de cette résistance, ainsi que du risque de présence de métastases encore indécelées : indication d’un traitement complémentaire (adjuvant) par chimiothérapie, hormonothérapie ou radiothérapie après ablation du cancer primitif.

3. La prévention des métastases cancéreuses

La précocité du traitement des cancers primitifs est actuellement le seul moyen d'éviter l'apparition des métastases. On recherche comment enrayer le phénomène métastatique. Une telle découverte améliorerait beaucoup le pronostic des cancers : leur traitement pourrait se limiter à l'ablation chirurgicale et à la radiothérapie locale.

Pour en savoir plus, voir les articles dépistage précoce du cancer, prévention du cancer.

Cancer du foie
Cancer du foie
Cellule cancéreuse
Cellule cancéreuse
Immunofluorescence
Immunofluorescence
Métastase cancéreuse du cerveau
Métastase cancéreuse du cerveau
Muqueuse cancéreuse
Muqueuse cancéreuse
Scintigraphie du torse
Scintigraphie du torse