spectacle vivant

Paul Scarron, le Roman comique
Paul Scarron, le Roman comique

Spectacle qui se déroule en direct devant un public. (Cette appellation s’applique majoritairement aux pièces de théâtre, aux opéras, aux ballets, aux spectacles de cirque et de cabaret.)

Définition

L’appellation « spectacle vivant » désigne un spectacle qui se déroule en direct devant un public, par opposition aux créations artistiques de l’audiovisuel issues notamment du cinéma, de la télévision ou d’Internet. Elle s’applique majoritairement au théâtre (en salle ou dans l’espace urbain), à l’opéra, à la danse, au cirque et au cabaret.

Elle peut être aussi employée pour désigner les diverses formes de musique (classique, contemporaine, variétés, jazz, rock, etc.). Cependant, il s’agit là d’un élargissement de la notion, car le concert de musique, mis à part quand il se déroule avec des effets spectaculaires, ne relève pas exactement de la représentation.

Les scènes

Voir théâtre.

Les métiers du spectacle vivant

Les métiers communs à tous les spectacles

– Producteur : groupement, société ou individu qui finance ou organise et contrôle le montage financier d'un spectacle.
– Metteur en scène : personne qui règle la réalisation scénique d'une œuvre dramatique ou lyrique en dirigeant les acteurs et harmonisant les divers éléments de cette réalisation (texte, décor, musique, etc.)
– Décorateur : personne qui s’occupe des décors d’un spectacle.
– Costumier : personne qui s'occupe des costumes d'un spectacle.
– Éclairagiste : technicien qui s’occupe de l’éclairage d’un spectacle.
– Régisseur : personne qui fait exécuter les ordres du metteur en scène (recrutement de figurants, fourniture d'accessoires, organisation du plateau), et responsable du déroulement du spectacle devant la direction.
– Ingénieur du son : technicien responsable de l'enregistrement du son nécessaire au spectacle et qui assure ensuite le suivi des opérations techniques relatives à l'élaboration de la bande sonore.

Les métiers particuliers

Outres ces métiers que partagent tous les spectacles vivants, on rencontre des métiers caractéristiques de chaque type de spectacle : au théâtre, des comédiens, des dramaturges ; à l’opéra, des chanteurs lyriques ; dans les spectacles de danse, des danseurs, des chorégraphes ; dans les spectacles de cirque, des clowns, des acrobates, des dresseurs, etc.

Une notion récente en France

Le terme de « spectacle » (apparu en français au xiie s., du latin spectaculum lui-même dérivé de spectare « observer », « contempler »), recouvre, en fait, plusieurs notions en raison d’un usage peu rigoureux de cette appellation. Il s’est imposé à la suite de discussions entre les professionnels et le ministère de la Culture français sur les métiers du spectacle. En 1993, celui-ci a créé, d’une part, une commission pour « le spectacle enregistré », englobant notamment la radio, le cinéma et les métiers de l’audiovisuel, et, d’autre part, une commission équivalente pour le spectacle vivant (Commission Paritaire Nationale Emploi Formation Spectacle Vivant). Cette commission a entériné la notion de représentation à caractère unique, parce que non reproductible dans sa nature d’événement se déroulant au présent. Le terme de « spectacle vivant » s’est alors appliqué non seulement à l’acte théâtral, mais aussi à tout le secteur organisant et réalisant des représentations publiques. Sous l’effet d’un glissement de sens, il a ensuite désigné les professionnels qualifiés d’« intermittents du spectacle » – ainsi nommés parce qu’ils ne travaillent pas de façon continue et ont droit à un régime spécial de l’assurance chômage pendant leurs périodes de non-activité. Cet emploi est fautif, car les acteurs, les musiciens ou les techniciens bénéficiant du régime des intermittents travaillent à la fois pour le spectacle direct et pour les productions enregistrées. Mais l’expression « spectacle vivant », qui confond les artistes vivants et l’art du vivant, est employée dans ce sens dans de nombreux documents officiels émanant du ministère de la Culture.

Une activité largement subventionnée

Tant qu’il s’exerce dans le cadre des pratiques d’amateurs, le spectacle vivant demeure un artisanat facile à pratiquer et accessible à tous. Dans le cadre professionnel, il doit affronter les règles d’une économie difficile.

En effet, dans la plupart des cas, une représentation théâtrale, lyrique, chorégraphique, de même qu’un spectacle de cirque, serait déficitaire sans l’aide de l’État, de collectivités territoriales ou de sponsors privés, car le coût d’une production moyenne, en raison du poids des salaires et de la cherté d’une technique de plus en plus sophistiquée, est généralement supérieur au produit de la recette, même en cas de succès. C’est pourquoi il existe deux secteurs du spectacle vivant : l’un privé, qui accepte les lois du marché et finance ses réalisations avec ses propres recettes (le prix des billets y est élevé) ; l’autre public, où les subventions permettent à un certain nombre d’établissements de fonctionner avec un budget régulier (le prix des billets y est moins élevé).

En France, il existe une quarantaine de théâtres dits « privés » (tous à Paris, à l’exception d’un situé à Lyon). Le théâtre public comprend trois théâtres nationaux, un opéra national et trente-trois centres dramatiques nationaux, une soixantaine de « scènes nationales » (salles de diffusion et non de création), tandis que la plupart des villes financent l’activité de théâtres municipaux. Entre ces deux secteurs, un millier de compagnies indépendantes tentent d’exister, avec des aides irrégulières ou sans aide aucune. La danse bénéficie de dix-neuf centres chorégraphiques nationaux. Pour le cirque, il n’existe qu’un établissement avec le statut de cirque national (le cirque Alexis Gruss).

De nombreux autres pays – notamment l’Allemagne, où les budgets pour ce domaine sont encore plus importants qu’en France – subventionnent et protègent le spectacle vivant. Chaque nation possède et dote un ou plusieurs théâtres de prestige : ainsi, en France, la Comédie-Française ; en Grande-Bretagne, la Royal Shakespeare Company ; en Belgique, le Théâtre national de Belgique. Les festivals d’Avignon, de Bayreuth, de Salzbourg, de Venise ou d’Édimbourg, également très subventionnés, sont par ailleurs les manifestations phares du théâtre, de l’opéra ou de la danse.

Judicieusement, le Festival d’Avignon se référait, en 2007, à un vers de René Char pour rappeler la nature unique du spectacle vivant, qui renaît à la fois identique et différent à chaque représentation : « L’acte est vierge, même répété. »

Danse moderne
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Jean Berain, costume de Pluton
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Jean-Louis Barrault, cahier de mise en scène pour le Soulier de satin
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Léon Bakst, costume pour l'Oiseau de feu
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Louis Jouvet dans l'École des femmes
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Paul Scarron, le Roman comique
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Philippe Chaperon, maquette de décor pour Aïda
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Plácido Domingo
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Représentation du cirque Gosh
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Scène de spectacle
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Spectateurs debout lors d'un concert
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