Landsat 1 a fonctionné pendant huit ans. Six autres satellites de la même famille ont été lancés pour lui succéder et améliorer progressivement la qualité du service fourni. La mise en orbite de Landsat 6, en 1993, échoua, mais le satellite le plus récent, Landsat 7, lancé en 1999, fournit des images ayant une résolution de 30 m en couleurs et de 15 m en noir et blanc.

La filière Spot

Spot : l'acronyme de satellite pour l'observation de la Terre
La commercialisation des images Spot est assurée par Spot Image.

La France a montré son savoir-faire avec la filière Spot. Engagé en 1978 par le gouvernement français, avec la participation de la Suède et de la Belgique, le programme Spot est devenu opérationnel avec la mise en orbite du satellite Spot 1 le 22 février 1986. Celui-ci a été suivi de Spot 2 en 1990, de Spot 3 en 1996, de Spot 4 en 1998, et enfin de Spot 5, le 3 mai 2002, qui doit assurer la continuité du service jusqu'en 2007. Les satellites Spot décrivent une orbite quasi polaire, héliosynchrone, à 830 km environ d'altitude. Le système d'observation initial, équipant les trois premiers engins de la série, comprend deux instruments de prise de vues à haute résolution, permettant d'obtenir soit des vues en couleurs (résultant d'un enregistrement dans le vert, le rouge et le proche infrarouge) avec une résolution de 20 m au sol, soit des vues en noir et blanc avec une résolution de 10 m, privilégiant la finesse géométrique de l'image. En visée verticale, le champ d'observation de chaque instrument couvre 60 km de large au sol ; le champ total pour les deux instruments est de 117 km, ce qui assure la couverture complète de la Terre en 26 jours. Mais on peut faire varier la direction d'observation en décalant l'axe de visée jusqu'à 27° de la verticale du satellite par rapport au plan de l'orbite. Des images précises en relief peuvent être obtenues à partir de couples d'images stéréoscopiques d'une même scène, prises sous des angles différents. Ce mode d'exploitation est appelé « visée en oblique de part et d'autre de la trace du satellite ».

Spot 4, développé en synergie avec le satellite d'observation militaire Hélios 1, a été rendu plus performant grâce à l'adjonction d'une bande spectrale d'observation dans le moyen infrarouge et à une capacité d'enregistrement accrue. Spot 5, encore plus performant, peut fournir des images d'une résolution de 2,5 m seulement en noir et blanc ou de 10 m en couleurs, et dispose d'un instrument lui permettant d'acquérir de manière quasi instantanée des couples d'images stéréoscopiques à haute résolution. Les deux visées sont réalisées depuis la même orbite, en avant et en arrière du satellite, et couvrent des zones de 120 km sur 600. On obtient ainsi des images en trois dimensions et en relief, qui peuvent avoir de nombreuses applications : cartographie pour l'implantation de réseaux de téléphonie cellulaire, cartographie institutionnelle, simulation de l'approche d'aéroports par des avions, etc.

Depuis 1999, la société américaine Space Imaging commercialise des images à très haute résolution (0,8 m) obtenues par le satellite privé Ikonos 2. Mais ces images ont, en contrepartie, un champ étroit de 10 km seulement. À l'inverse, les images Landsat offrent un champ large mais une résolution moyenne. Les images fournies par Spot 5 présentent l'avantage de combiner une haute résolution avec un champ large.

L'imagerie radar

Les satellites d'observation scrutant la Terre en lumière visible souffrent d'un handicap. Leur regard ne peut traverser les nuages. Pour s'affranchir de cette contrainte, il faut recourir à des satellites dotés de capacités radar. Le satellite émet des ondes radar vers la zone qu'il survole et enregistre les échos ; les informations reçues sont transformées en images. Le premier satellite civil d'observation de la Terre équipé d'un radar fut le satellite océanographique américain Seasat, en 1978. Depuis, des systèmes d'imagerie spatiale radar ont été développés aux États-Unis, en Russie, au Japon, au Canada et en Europe.