Journal de l'année Édition 2002 2002Éd. 2002

Emmanuel Chicon

Comment protéger les biens culturels ?

Pour faire oublier quelque peu l'impuissance de l'Unesco – dont il assume la direction générale, dans l'affaire de Bamiyan, Koichiro Matsuura s'est réjoui d'une décision « historique » : la destruction de certains monuments historiques survenue lors du bombardement de Dubrovnik par les forces serbes en 1991 a figuré parmi les chefs d'accusation retenus par le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, le 22 février 2001. Il est vrai que depuis 1979, le port croate figurait sur la liste du Patrimoine mondial établie par l'Unesco. Les bouddhas de Bamiyan, eux, n'en faisaient curieusement pas partie. Mais M. Matsuura n'en a pas moins souligné « que le précédent [de Dubrovnik] montre que la communauté internationale peut décider [...] d'appliquer des sanctions pour la protection des biens culturels ». Le directeur de l'Unesco oserait-il rêver d'un tribunal international pour l'Afghanistan ?