Enfin, preuve de la mondialisation du judo, le Tunisien Anis Lounifi, en moins de 60 kg, est devenu le premier Africain à remporter un titre mondial. Le premier titre iranien est revenu à Arash Miresmaeili (moins de 66 kg) et la première médaille d'or nord-coréenne a été décrochée par Kye Sun-hui (moins de 52 kg).

Moto

Triomphe italien

Rossi, Biaggi, Capirossi, le podium final de la catégorie reine du Championnat du monde de vitesse moto 2001 consacre la suprématie de l'Italie dans cette discipline. Dauphin de l'Américain Kenny Roberts en 2000, Valentino Rossi, sur Honda, s'est adjugé le titre mondial avec panache, grâce à 11 victoires dans la saison qui lui permettent d'égaler son légendaire compatriote Giacomo Agostini. Seul l'Australien Michael Doohan avait fait mieux en remportant douze courses en 1997.

Onze victoires, c'est également le total du Japonais Daijiro Katoh sur Honda en 250 cm3. Une performance qui en fait l'unique recordman de la catégorie intermédiaire. Les performances du Japonais sont d'ailleurs impressionnantes : lauréat de 17 victoires en 36 Grand Prix, il est monté sur le podium dans plus de 70 % des courses disputées, gagnant ainsi le droit de concourir dès 2002 dans la catégorie reine.

Si les titres des 500 et 250 cm3 étaient joués bien avant l'ultime Grand Prix de la saison, au Brésil, celui des 125 est resté indécis jusqu'à la fin. C'est finalement le pilote de San Marin Manuel Poggiali qui s'est imposé sur Gilera.

Natation

Le sacre de Thorpe

« Décevant » chez lui, lors des jeux Olympiques de Sydney en septembre 2000 – il avait remporté trois médailles d'or, dont deux en relais, alors que l'on attendait une razzia historique –, l'Australien Ian Thorpe a pris une revanche éclatante dix mois plus tard fors des Championnats du monde de Fukuoka.

Le jeune homme d'à peine 18 ans a empoché six titres mondiaux et amélioré quatre records du monde, dont trois individuels (200 m libre, 400 m libre et 800 m libre). Thorpe signe ainsi un bilan inédit lors de Championnats du monde, malgré une décevante quatrième place dans le 100 m. Avant lui, seuls les Américains Jim Montgomery et Tracy Caulkins avaient remporté cinq succès fors des Mondiaux de 1973 et 1978. Mark Spitz avait fait mieux en décrochant sept titres, mais c'était lors de jeux Olympiques, en 1972.

Déception pour Van den Hoogenband

Face à la « Torpille », le double champion olympique néerlandais (100 et 200 m) Pieter Van den Hoogenband a déçu. Après avoir éteint les espoirs de Thorpe à Sydney, « VdH » a craqué, échouant à conquérir le premier titre mondial de sa carrière. Sur 50 et 100 m nage libre, ses distances fétiches, il a dû s'incliner devant l'Américain Anthony Ervin. Ce dernier est devenu le nouveau maître du sprint en l'absence du Russe Alexandre Popov, roi incontesté de la décennie des années 90, qui avait dû déclarer forfait en raison d'un virus.

Les États-Unis malmenés

Grâce à ses deux titres inattendus, Ervin a sauvé l'honneur d'une natation américaine malmenée. Pour la première fois de l'histoire, les États-Unis n'ont en effet remporté aucun des six relais et ont été battus par l'Australie au nombre de médailles d'or (13 contre 9), même s'ils terminent en tête au bilan général des médailles. Outre Thorpe, roi de la natation australienne, Grant Hackett a porté haut les couleurs de l'État-continent en battant de manière magistrale le record du monde du 1 500 m détenu depuis 1994 par son compatriote Kieren Perkins.

Chez les dames

La Néerlandaise Inge De Bruijn, déjà impériale à Sydney où elle avait conquis trois titres, a réussi un nouveau triplé (50 et 100 m libres, 50 m papillon) pour entrer définitivement dans l'histoire de sa discipline.

Patinage

L'année des putschs

Le Russe Evgeni Plushenko, 18 ans, a renversé le « tsar » Alexeï Yagoudine, 21 ans, triple champion du monde, pour devenir à son tour le meilleur patineur du moment. De même, en danse, les Italiens Barbara Fusar-Poli et Maurizio Margaglio ont détrôné les tenants du titre, les Français Marina Anissina et Gwendal Peizerat. Comme avant eux les Duchesnay, Anissina-Peizerat ont été victimes du désamour de juges qui leur reprochent souvent de pécher par excès d'originalité.

L'exception Michelle Kwan

Seule athlète à conserver son titre mondial, l'Américaine Michelle Kwan a ajouté une quatrième couronne à sa collection après celles conquises en 1996, 1998 et 2000.

La Russie

Avec une seule médaille d'or, la Russie a encore enregistré un léger recul dans un sport dont l'intérêt est désormais de s'internationaliser afin de regagner en crédibilité.

Rugby

L'Angleterre trébuche

Entamé au mois de février, le deuxième Tournoi des Six-Nations de l'histoire s'est achevé le... 20 octobre. En raison de l'épizootie de fièvre aphteuse qui a sévi en Grande-Bretagne à la fin de l'hiver, nombre de matchs ont en effet dû être reportés pour éviter toute contamination. Ouvert sur les larges victoires de l'Angleterre au pays de Galles (44-15) et de l'Irlande en Italie (41-22), le Tournoi s'est achevé par la rencontre entre les deux équipes les plus en verve durant la première partie de l'épreuve. À Dublin, l'Angleterre, qui rêvait de devenir la première équipe à réaliser le grand chelem dans un tournoi à six nations, s'est cassé les dents sur le pack irlandais au moment décisif. Battu 20 à 14 lors de cette « finale », le XV de la rose, impérial durant l'hiver, a vu s'envoler ses illusions pour la troisième année consécutive. En 1999 puis en 2000, les Anglais avaient déjà laissé échapper le grand chelem lors du dernier match. Cette défaite n'a pourtant pas empêché l'Angleterre de remporter le tournoi à la faveur de la différence de points, mais a déchaîné un véritable déluge de critiques dans le pays à l'encontre d'une équipe spécialiste de ce genre de faux pas dans les moments importants.

La France aux deux visages

L'équipe de France a été l'une des déceptions majeures de ce tournoi. Battus trois fois en cinq rencontres, les Tricolores ont surtout encaissé une défaite historique contre l'Angleterre (48 à 19). Mais, comme souvent, l'équipe de France s'est reprise à l'automne, à l'occasion de la tournée en Europe des équipes vedettes de l'hémisphère Sud. Contre toute attente, les Bleus de l'entraîneur Bernard Laporte, qui alignait une équipe régénérée, presque entièrement composée de joueurs inexpérimentés au plus haut niveau, ont battu les meilleurs rugbymen du monde. Au Stade de France d'abord, les Français ont pris une éclatante revanche sur les Sud-Africains qui les avaient invités et dominés en juin en l'emportant 20 à 10. Une semaine plus tard, à Marseille, ils rééditaient l'exploit en surclassant 14 à 13 l'Australie, championne du monde et victorieuse des Tri-Nations, avant de punir les îles Fidji par un score de 77 à 10, et douze essais. Un nouveau record de points français en match international. Sur le plan national, le Stade toulousain a remporté son seizième titre de champion de France. Finaliste malheureux, Montferrand, toujours vierge de titre, a pour sa part cédé pour la septième fois depuis 1936 lors du match décisif.

Ski

Cavagnoud, l'apothéose et le drame

Sept ans après la mort en course de l'Autrichienne Ulrike Maier, le monde du ski a à nouveau été endeuillé : Victime d'un terrible choc avec le coach d'une équipe allemande tors d'un entraînement, fin octobre, la Française Régine Cavagnoud est décédée 48 heures plus tard à l'hôpital d'Innsbruck. À 31 ans, la Savoyarde incarnait paradoxalement le renouveau du ski français. Longtemps handicapée par des blessures, elle avait été, après trois saisons de rêve, couronnée, en février 2001 par un titre mondial en Super-G.

Hermann Maier forfait pour les JO

Un peu plus tôt dans la saison, c'est une autre star qui avait quitté, de manière moins tragique, le « cirque blanc ». L'Autrichien Hermann Maier s'est en effet grièvement blessé dans un accident de moto. Victime d'une triple fracture ouverte de la jambe au mois d'août, l'Autrichien de 28 ans a perdu toute chance de défendre ses titres aux JO de Salt Lake City et, peut-être, d'étoffer encore un palmarès impressionnant. Il laissera un grand vide tors de la saison olympique.