C'est là, dans deux hangars qu'ils ont métamorphosés eux-mêmes en théâtres, que verront le jour tous leurs spectacles, de 1793 à Tambours sur la digue, en passant par l'Âge d'or (1975), le Dom Juan mis en scène par Philippe Caubère (1977), Méphisto (1979), le cycle des Shakespeare (1981-1984), l'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge (1985), l'Indiade (1987), le cycle des Atrides (1990-93), la Ville parjure (1994), le Tartuffe (1995), Et soudain, des nuits d'éveil (1997).

Véritable ambassadeur du théâtre français à travers le monde, rassemblant 122 000 spectateurs avec Tartuffe, 286 000 à l'occasion du cycle des Atrides, le Théâtre du Soleil n'est pourtant jamais plus lui-même qu'à la Cartoucherie, où il possède bureaux, ateliers et même un site sur Internet. C'est là, surtout, qu'il reçoit le public dans une atmosphère amicale et chaude, à l'image de son « espace d'accueil » aménagé avec des tables, des chaises et un grand bar où l'on peut se restaurer (la cuisine est faite maison et les plats sont toujours en concordance avec le spectacle, comme les nouilles chinoises servies lors de la représentation des Tambours sur la digue. On peut aussi y trouver toutes sortes d'ouvrages et de vidéos concernant les créations et la vie de la troupe.

36e Palmarès du Syndicat professionnel de la critique dramatique (saison 1998/1999)

Grand prix : l'Inspecteur général de Gogol, mis en scène par Matthias Langhoff (Théâtre national de Bretagne et Théâtre des Amandiers de Nanterre)

Prix Georges-Lherminier (meilleur spectacle créé en province) : Woyzeck, de Büchner, mis en scène par André Engel (Centre dramatique national de Savoie)

Pièce de création en langue française : Rêver, peut-être de Jean-Claude Grumberg (CADO d'Orléans et Théâtre du Rond-Point à Paris)

Spectacle étranger : les Somnambules de Hermann Broch, mis en scène par Krystyian Lupa avec le Stary Teatr de Cracovie (Odéon et Festival d'Automne)

Comédienne : Marianne Basler dans le Misanthrope, mis en scène par Jacques Lassalle (MC 93 de Bobigny et Théâtre de Vidy-Lausanne)

Comédien : Niels Arestrup dans Copenhague, de Michaël Frayn) (théâtre Montparnasse à Paris)

Créateur d'élément scénique : Pierre Heydorff pour les décors de Casimir et Caroline de Odon von Horvath, mis en scène par Jacques Nichet (Théâtre national de Toulouse et Théâtre national de la Colline à Paris)

Compositeur de musique de scène : Georges Baux et Didier Labbé (composition et réalisation pour Casimir et Caroline)

Révélation théâtrale : Emmanuel Demarcy-Motta, pour la mise en scène de Peine d'amour perdue de Shakespeare (CDN d'Aubervilliers)

Livre sur le théâtre : Jean-Louis Barrault de Paul-Louis Mignon (Éditions du Rocher)

Molières 1998/1999

Meilleure pièce de répertoire : l'Atelier de Jean-Claude Grumberg

Meilleure pièce de création : Copenhague de Michaël Frayn

Meilleure comédienne : Isabelle Carré, dans Mademoiselle Else

Meilleur comédien : Robert Hirsch, dans le Bel Air de Londres

Meilleur second rôle féminin : Geneviève Fontanel, dans Délicate Balance

Meilleur second rôle masculin : Michel Aumont, dans Rêver, peut-être

Meilleur adaptateur d'une pièce étrangère : Jean-Marie Besset, pour Copenhague

Meilleur metteur en scène : Gildas Bourdet, pour l'Atelier

Meilleur spectacle musical : l'Ultima récital

Meilleur spectacle comique : Après la pluie de Sergi Belbel

Révélation théâtrale féminine : Marie-Christine Orry, dans l'Atelier

Révélation théâtrale masculine : Denis Podalydès, dans le Revizor

Meilleur auteur : Jean-Claude Grumberg, pour l'Atelier

Meilleur one-man-show : Philippe Avron, pour Je suis un saumon

Meilleur décorateur : Jean-Marc Stehlé, pour Rêver, peut-être

Meilleur créateur de costumes : Pascale Bordet, pour Mademoiselle Else

Molières d'honneur : Vittorio Gassman et Arthur Miller

Didier Méreuze,
journaliste à la Croix