En fait, la plupart des écomusées français ouverts au public sont gérés par des associations, mais souvent contrôlés par des municipalités ou des communautés urbaines, des régions, des départements ou par l'État. Pour tenter d'harmoniser leur politique et défendre leurs intérêts, les écomusées se sont regroupés dans des organismes comme la Fédération des écomusées et musées de territoires ; l'Association française des musées d'agriculture, l'Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle, en particulier.

Les écomusées régionaux, reflets des sociétés rurales ou urbaines

Les écomusées actuels ou en projet couvrent les domaines les plus divers, depuis les cadres naturels sous tous leurs aspects (flore, faune, habitat, paysage) jusqu'aux facettes les plus variées des civilisations paysannes et urbaines (artisanat, agriculture, industrie, mines et carrières, vie quotidienne, savoir-faire, etc.).

Certains écomusées ont un rôle très généraliste, axé sur l'environnement d'un territoire envisagé dans sa globalité. C'est le cas, notamment, des écomusées d'Alsace, de la Grande Lande, du Beauvaisis, du Creusot-Montceau-les-Mines, du pays de Rennes, du Quercy, de Saint-Quentin-en-Yvelines, de Vendée, de Camargue, des îles d'Ouessant et de Groix.

D'autres écomusées sont plus spécialisés. Ainsi le sel, la vigne et le vin, les fruits, la distillation, le blé et la meunerie, le lait et ses dérivés (fromages et beurre), mais aussi la forêt et les industries du bois, ou encore le tabac sont à l'origine de la création de nombreux musées : salilines de Salins-les-Bains (Doubs), musée du Sel (Marsal, Moselle) ; écomusée du Libournais et musée du Paysan vigneron (Montagne, Gironde) ; écomusée de l'Armagnac (Labastide-d'Armagnac, Landes) ; musée de la Vigne et du Vin d'Anjou (Saint-Lambert-du-Lattay, Maine-et-Loire) ; musée du Vin de Bourgogne (Beaune, Côte-d'Or) ; musée de la Pomme et de la Poire (Barenton, Manche).

De même, l'artisanat et les métiers ruraux, les outils et les machines agricoles ont généré de nombreux musées. On retiendra le musée Agrivap (Ambert, Puy-de-Dôme) ; musée et conservatoire du Machinisme agricole (Revest-Saint-Martin, Alpes-Maritimes) ; musée de l'Agriculture et de la Locomotion (Uzès, Gard) ; centre culturel des Métiers de Bretagne (La Chèze, Côtes-d'Armor). Par ailleurs, les écomusées de l'île de Groix et de Saint-Nazaire, les musées des Terre-Neuvas et de la Pêche de Fécamp et Concarneau, le musée du Bateau de Douarnenez, le musée de la Vie portuaire de Dunkerque, en particulier, symbolisent bien les mutations du patrimoine maritime.

L'écomusée d'Alsace

Ouvert en 1984 par l'association « Maisons paysannes d'Alsace », l'écomusée d'Alsace est le plus vaste musée de plein air français (plus de 20 ha). Il a reconstitué un village alsacien (plus de 60 édifices, xiii-xixe siècle). Le public peut y voir des artisans au travail (vannier, boulangerjorgeron, charpentier), des espèces végétales et animales (cigognes, par exemple).

Bernard Crochet