La situation internationale de la Nouvelle-Zélande ne connaît pas de grand changement. Les velléités de Wellington pour une meilleure insertion dans les relations internationales asiatiques rencontrent cependant moins de succès que les initiatives de Canberra. Mais, pour les États asiatiques, la Nouvelle-Zélande présente moins d'attraits, tant diplomatiques qu'économiques, que sa grande voisine.

Chrono. : 12/10.

Mélanésie

Le gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée lance en juillet une vaste offensive militaire contre l'armée révolutionnaire de Bougainville (BRA), sans que l'envoi de 1 500 militaires apporte une solution sur le terrain. L'assassinat, le 13 octobre, du Premier ministre de la province de Bougainville, Théodore Miriung, ne laisse pas prévoir d'apaisement dans ce conflit qui dure depuis sept ans.

Le 4 octobre, les îles Fidji signent un communiqué de reconnaissance mutuelle avec Taïwan, en espérant un développement des relations commerciales avec l'île nationaliste. Pékin, avec laquelle Suva entretient des relations diplomatiques depuis 1975, ne réagit pas.

Vanuatu connaît une année très agitée sur le plan politique, avec trois gouvernements successifs. À la suite du vote d'une motion de censure, Serge Vohor retrouve, le 30 septembre, le poste de Premier ministre qu'il avait perdu, de la même manière, en février.

Polynésie

Le 12 août, Tonga est le dernier État à signer le traité de Rarotonga de dénucléarisation du Pacifique sud. Aux Samoa occidentales, les élections du 26 avril permettent au parti au pouvoir, le Human Rights Protection Party (parti de la Protection des droits de l'homme), de garder la majorité au Parlement, mais avec 21 sièges seulement contre 32 auparavant.

Territoires français

L'Assemblée nationale française adopte le nouveau statut d'autonomie intérieure de la Polynésie française le 13 avril. Aux termes de ce nouveau texte, le président du territoire pourra, « au nom de l'État », négocier et contracter avec les organismes internationaux et les États du Pacifique. C'est ainsi que Gaston Flosse, président du gouvernement de la Polynésie française, se rend à Fidji, le 25 mars, pour signer, au nom de la France, le traité de Rarotonga de dénucléarisation du Pacifique sud. Le parti de M. Flosse, le Tahoreaa Huiraatira, obtient 22 sièges (sur 41), lors des élections à l'Assemblée territoriale du 12 mai. Le parti indépendantiste Tavini, dirigé par Oscar Temaru, dispose désormais de 10 sièges (contre 4 auparavant).

L'année est très agitée en Nouvelle-Calédonie, tant sur le plan politique que sur le plan social. Le 15 février, le Front de libération nationale kanake et socialiste (FLNKS) déclare officiellement qu'il ne demande pas l'indépendance pour la Nouvelle-Calédonie. La réunion, à Paris, au mois d'avril, du Comité de suivi des accords de Matignon, rassemblant les représentants de l'État, du FLNKS et du RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République), se tient en l'absence de représentants d'Une Nouvelle-Calédonie pour tous (UNCT), parti loyaliste fondé en 1995. La publication dans la presse du texte provisoire d'un accord-cadre sur l'avenir de la Calédonie suscite une vive réaction du FLNKS, qui suspend les négociations et déclare qu'il ne se satisfera pas d'une solution d'autonomie interne. L'équipe chargée des négociations est désavouée en mai par les militants de l'Union calédonienne, principale composante du FLNKS. En juin, une visite du ministre des DOM-TOM, Jean-Jacques de Peretti, en Nouvelle-Calédonie, permet la reprise du dialogue, mais les tensions demeurent entre les parties intéressées au processus dit « des accords de Matignon ».

Isabelle Cordonnier