Chrono. : 15/03.

Norvège

Le 23 octobre 1996, Gro Harlem Brundtland, Premier ministre travailliste, démissionne. Thorbjörn Jagland, président du Parti travailliste et de son groupe de députés au Storting (Parlement), lui succède alors, les prochaines élections législatives étant prévues pour l'automne 1997. Sur le plan économique, la Norvège se trouve dans une situation enviable. Son budget 1996 (12,6 milliards de couronnes) affiche un excédent et ses créances sont supérieures à ses dettes. Le taux de chômage est ramené en 1996 à 4,4 %. La croissance de la consommation est de 3 %. Le pétrole norvégien atteint les débits les plus élevés de son histoire, soit 3 millions de barils extraits par jour à la fin de janvier. Craignant une baisse des cours pétroliers, un rapport gouvernemental prône le maintien d'un fort taux d'extraction et décide de mettre en avant la production de gaz ; celle-ci devrait doubler en dix ans. L'excédent budgétaire des revenus des hydrocarbures, 2 milliards de dollars en 1996, couvre la majorité des dépenses de protection sociale et devrait être placé dans un fonds spécial au bénéfice des générations futures. La marine marchande et l'industrie manufacturière connaissent une année exceptionnelle grâce à la conjonction de taux d'intérêt réduits, de prix pétroliers stables et d'une économie vigoureuse. Il est prévu une croissance des bénéfices de 10 %, en moyenne, pour l'année et une hausse de 13,7 %, en valeur, pour les 15 premières sociétés cotées à la Bourse d'Oslo. La confiance dans l'économie retrouve un niveau qu'elle n'avait plus connu depuis longtemps.

Chrono. : 23/10.

Islande

L'année 1996 est marquée politiquement par le renforcement de la gauche. Fin juin 1996, Olar Ragnar Grimsson est élu pour quatre ans président de la République islandaise, au suffrage universel à un tour, avec 41,4 % des voix. Il succède à Mme Vigdis Finnbogadóttir, chef de l'État depuis 1980. Cette élection peut surprendre, car M. Grimsson a récemment quitté la direction de l'Alliance du peuple, parti que certains qualifient de « communiste », qui n'a recueilli que 14 % des voix aux élections législatives de 1995 et qui milite pour la sortie de l'île de l'OTAN. Autre signe de la consolidation de la gauche islandaise, le rapprochement début 1996 des quatre partis qui la composent (Parti social-démocrate, Volonté du peuple, Alliance du peuple, Liste des femmes) renforce l'opposition au gouvernement de coalition de centre droit de David Odsson.

La croissance économique serait en 1996 de 4,5 %, et cela grâce aux revenus de la pêche, la principale ressource économique du pays (l'Islande et le Danemark sont d'ailleurs en conflit à propos de la pêche dans la « zone grise » qui se trouve entre l'Islande et le Groenland). La trop forte fiscalisation des produits à l'exportation pourrait se résoudre par une politique d'allégement fiscal. Le budget de 1996 prévoyait un déficit de 4 milliards de couronnes, le plus faible depuis 1983 (moins de 1 % du PIB, contre 2,8 % en 1995).

Chrono. : 30/06.

Finlande

Les Finlandais, qui sont entrés dans l'Union européenne le 1er janvier 1995, élisent pour la première fois, le 20 octobre de cette même année, 16 des 610 députés européens. Les sociaux-démocrates (21,5 % des voix, 4 sièges) dirigés par Paavo Lipponen, Premier ministre favorable à l'intégration européenne, sont devancés par le principal parti de l'opposition finlandaise, le parti du Centre (22,4 % des voix, 4 sièges contre 5 avant le scrutin), dont les membres sont partagés sur la question européenne. Ils sont talonnés par le Parti conservateur (20,2 % des voix, 4 sièges également). Parmi les 16 nouveaux élus, 6 peuvent être qualifiés d'« eurosceptiques ». Ces résultats interviennent une semaine après l'entrée du pays dans le SME. Malgré ce recul des sociaux-démocrates par rapport aux élections législatives du printemps 1995, la coalition au pouvoir décide de ne pas modifier sa politique. Lors des élections municipales, organisées le même jour, 24,5 % des électeurs ont donné leur confiance aux sociaux-démocrates (2,6 % de moins qu'en 1992). Bien qu'en deuxième et troisième position, le parti du Centre (21,8 % des voix) et le Parti conservateur (21,6 % des voix) enregistrent un meilleur score qu'il y a quatre ans, loin devant l'Alliance de gauche (10,4 % des voix).