Au premier tour, le candidat du PRD (Parti révolutionnaire dominicain) José Francisco Peña Gómez, vice-président de l'Internationale socialiste, mène par 45,84 % des voix contre 38,85 % au candidat du PLD (Parti de la libération dominicaine), Leonel Fernández, un avocat mulâtre de quarante-trois ans qui a passé son enfance à New York. Ce résultat entraîne une alliance contre nature entre J. Balaguer (il abandonne le candidat de son propre parti, le parti de la Réforme, l'homme d'affaires Jacinto Peynado), avec son rival de toujours, Juan Bosch, dirigeant du PLD, qui se réclamait naguère du marxisme. Contre J. F. Peña Gómez, qui est noir, et que ses adversaires prétendent né en Haïti, se déclenche une campagne raciste. Des rafles contre des Haïtiens en situation irrégulière provoquent quelques tensions diplomatiques. Aussitôt la victoire acquise, le 30 juin, avec plus de 51 % des voix, L. Fernández annonce son intention de faire appel à des hommes de tous les partis. Il est vrai qu'il ne possède aucune majorité au congrès (57 sièges au PRD contre 12 au PLD). La passation de pouvoir a lieu le 16 août. Fernández doit compter, pour diriger le pays, avec le parti de la Réforme de J. Balaguer, auquel il a dû donner des assurances.

Marie-Danielle Demélas-Bohy