En conclusion, il semble, même si nous ne disposons pas de suffisamment d'arguments indiscutables, que les activités humaines ont un effet sur les conditions climatiques qui prévalent actuellement. Mais peut-être n'est-il pas inutile de rappeler que la planète a connu, tout au long de son histoire, des changements climatiques de grande ampleur. L'ère quaternaire, la plus courte des ères géologiques, au cours de laquelle l'homme est apparu sur terre, a été caractérisée par l'alternance de périodes très froides (les glaciations) et de périodes chaudes ou tempérées (les périodes interglaciaires) qui ont conditionné des variations plus ou moins importantes du niveau des mers et des océans. Il y a 15 000 ans, le niveau de l'Atlantique se situait 120 mètres en dessous de son niveau moyen actuel (niveau zéro) ; il y a 4 500 ans, il a dépassé de 3 mètres environ le niveau zéro. Ainsi, les hommes de la préhistoire, peu nombreux il est vrai, ne peuvent être tenus pour responsables des paléoclimats extrêmes qu'ils ont subis et auxquels ils ont survécu.

La pollution par le mercure en Guyane et au Venezuela

La Guyane française, comme l'ensemble de l'Amazonie, connaît, depuis un siècle environ, les conséquences écologiques des activités des chercheurs d'or. La production d'or déclarée en Guyane est de l'ordre de 3 tonnes par an (soit 60 % de l'ensemble de la production française), mais ce chiffre est sans doute, compte tenu de l'augmentation récente du nombre d'orpailleurs clandestins originaires du Brésil, inférieur à la production réelle. Quoi qu'il en soit, l'aménagement des sites aurifères (ou placers) et les techniques d'extraction de l'or natif par gravimétrie simple – à l'aide de bâtées ou de sluices – ou par amalgamation de l'or par le mercure, sont lourds de conséquences pour l'environnement : coupes d'arbres plus ou moins importantes et augmentation de la turbidité des eaux fluviales, qui, en milieu tropical humide, contiennent en abondance des matières dissoutes ou en suspension et des micro-organismes issus de l'écosystème forestier. Il est à noter que les villes de Guyane sont, pour la plupart, approvisionnées en eau à partir des rivières et que les eaux doivent subir des traitements appropriés avant d'être distribuées puis consommées. Les installations du traitement du minerai contribuent à la pollution de l'air et des eaux de surface ; en effet, des vapeurs toxiques s'échappent dans l'atmosphère au moment du chauffage de l'amalgame indispensable à la séparation or-mercure et, à plus long terme, le mercure s'accumule dans les alluvions des cours d'eau. On évalue à 300 tonnes les rejets de mercure dans la nature depuis les débuts de la recherche de l'or en Guyane. Le mercure, par le phénomène de bioaccumulation, se concentre dans le haut des chaînes alimentaires naturelles. Les études d'impact menées par Électricité de France à l'occasion de la construction du barrage de Petit-Saut – mis en service en 1994 – ont révélé l'ampleur de la pollution par le mercure des eaux du fleuve Sinnamary. Il en ressort que la concentration de mercure dans la chair des poissons carnivores, dans 10 % des cas, dépasse largement le chiffre seuil admis par l'Union européenne, à savoir 0,3 mg/kg. Or le poisson est la base alimentaire des communautés amérindiennes et noir-marron ; il ne faut donc pas s'étonner que les auteurs de l'étude faite en 1994 par le Réseau national de la santé publique considèrent que la contamination des poissons par le mercure est préoccupante, notamment pour les populations établies à Camopi, sur l'Oyapock, ou à Twenke et Antecume, sur le Maroni ; on y a relevé dans des cheveux d'adultes et d'enfants des taux de contamination supérieurs au seuil de 10 mg/g fixé par l'OMS. Au Venezuela, les 25 000 personnes qui vivent sur les rives du lac de retenue du barrage de Guri sont quotidiennement menacées de contamination par le mercure. Il est vrai que ces personnes se nourrissent presque exclusivement de poissons dont la chair présente un indice de contamination limite pour la consommation, de 2,7 ppm au lieu du taux autorisé de 0,5 ppm. La contamination des eaux et de la faune du lac de Guri a pour origine les mines d'or toutes proches, exploitées par des compagnies canadiennes.

Les vertus de Moringa oleifera

Geoff Folkard, de l'université de Leicester, et son équipe ont récemment prouvé que la poudre de graines de Moringa oleifera, petit arbre originaire des régions arides de l'Inde et d'Arabie, et largement répandu aujourd'hui en Afrique tropicale sèche, avait la particularité de purifier les eaux sales chargées de particules minérales et organiques et de germes pathogènes en favorisant la floculation. Quand on sait que les pathologies liées à l'eau, comme le choléra, la typhoïde, l'hépatite B, la filariose, la schistosomiase..., sont responsables de millions de morts chaque année dans les régions tropicales, on apprécie l'importance de la démonstration faite par les chercheurs anglais. Cet étonnant Moringa, appelé « Shagara al Rauwaq », « l'arbre qui purifie », dans la vallée du Nil, a bien d'autres vertus. Il est employé comme élément des haies vives dans nombre de terroirs d'Afrique ; ses graines fournissent une huile utilisée tant en cuisine qu'en horlogerie et qui ne rancit pas. Ses feuilles comestibles qui entrent dans la préparation de sauces sont particulièrement riches en vitamines : vitamine A (5,6 mg/100 g), vitamine B (177 à 220 mg/100 g), vitamine B1 ou thiamine (0,23 mg/100 g), B2 ou riboflavine (0,77 mg/100 g), PP ou niacine (2,66 mg/100 g) ; elles contiennent également du calcium, du phosphore et du fer, et constituent un apport non négligeable en protides et en glucides avec, respectivement, 8,3 et 14,1 g pour 100 g. L'écorce est connue pour ses propriétés apéritives, digestives et médicinales ; les feuilles, macérées ou en décoction, ainsi que les graines grillées sont, en pharmacopée traditionnelle, recommandées pour le traitement de l'hydropisie, des ulcères, du scorbut, des névralgies et des douleurs rhumatismales... ou utilisées comme diurétique. La culture de Moringa oleifera devrait être introduite et développée dans les régions tropicales sèches. Un tel projet est réalisable à moindre coût dans la mesure où la multiplication de cet arbuste à croissance rapide peut se faire par simple bouturage.

La FAO, l'Union européenne et la pêche

Les 176 membres de la 28e conférence de la FAO, réunie à Rome du 24 octobre au 2 novembre 1995, ont adopté un « code de conduite pour une pêche responsable ». Ce code, dont l'élaboration a nécessité plusieurs années de travail, définit les principes et les normes qui permettront désormais d'améliorer la gestion et le développement des ressources halieutiques dans le respect des écosystèmes marins et de la biodiversité. International, il prend en compte tous les aspects biologiques, écologiques, technologiques, économiques, sociaux et commerciaux de la pêche. La priorité de ce code, qui précise les droits et les devoirs des États pour discipliner les flottes de pêche et pour surveiller les équipements et les matériels utilisés, est de fixer les règles d'une pêche rationnelle. Il reste que la mise en œuvre effective d'un tel code ne sera pas facile.