En Coupe d'Europe des clubs champions un tir à trois points, inscrit à la dernière seconde de la finale par la Yougoslave Djordjevic, a permis au Partizan de Belgrade de l'emporter (71/70) sur les Espagnols de Badalone à l'issue d'une rencontre palpitante. Digne au moins du fabuleux combat Barcelone-Split de 1989 à Saragosse. Seulement septième sur huit de la poule finale. Antibes ne s'était pas qualifiée pour les demi-finales.

Boxe

Avec dix-sept catégories de poids (au lieu des... huit de départ), quatre fédérations reconnues et près de 150 championnats du monde disputés en 1992, la boxe professionnelle navigue en plein délire, se dirige chaque jour un peu plus vers un inévitable chaos. Et pourtant, le noble art continue de remuer les foules, de distribuer des millions de dollars, de déchaîner les passions et d'entretenir les légendes. Ainsi celle de l'ex-champion du monde des poids lourds, Evander Holyfield, qui a dominé aux points le vétéran Lary Holmes (42 ans) dans un duel rappelant étrangement celui qu'il avait disputé en 1991 contre « Big George Foreman », 42 ans lui aussi. Grotesque ! Et pourquoi pas pendant que nous y sommes un choc Holmes-Foreman ? Il aurait eu au moins le mérite d'intéresser davantage l'Amérique que le fantastique face-à-face Holyfield-Bowe. Mais trêve de plaisanteries. Comme la boxe est un sport formidable, on a assisté malgré tout à des rencontres que les anciens n'auraient pas reniées. Notamment à celle qui a opposé l'extravagant Portoricain Hector « Macho » Camacho à Julio Cesar Chavez, dont le Mexicain est sorti vainqueur aux points. Une victoire qui lui a permis de demeurer toujours invaincu en 82 combats dont 23 championnats du monde disputés dans quatre catégories de poids différentes.

Malgré les efforts de Canal + pour assainir le milieu, la boxe française a participé elle aussi à cette grande braderie. Prenez Fabrice Benichou : c'est un estimable champion d'Europe, mais qui a tout de même perdu ses trois derniers « championnats du monde ». Naguère, un échec, deux au maximum, condamnaient à tout jamais. Maintenant ? Benichou peut s'incliner en mars contre le champion IBF (Manuel Medina) et défier en septembre le champion WBC (Paul Hodkinson), avec au passage un remarquable tour de passe-passe. Tout le monde y gagne il est vrai : le promoteur, pour lequel le métier est un peu moins aléatoire qu'autrefois ; les boxeurs, bien mieux rétribués à valeur égale que leurs aînés ; les chaînes de télévision, qui disposent aisément d'affiches ronflantes ; enfin les organismes de tutelle, qui prélèvent leur dîme. Comme la Fédération française qui perçoit 100 000 francs par championnat du monde disputé sur son territoire. Une manne qui vient s'ajouter au pactole de cinq millions de francs qu'elle a reçu en 1992 pour passer sous le contrôle de Canal +. dont le boxeur vedette Anaclet Wamba (32 ans) est encore champion du monde des lourds-légers après ses victoires obtenues contre le Russe Vladimir Rudenko et l'Américain Andrew Maynard. Le seul titre mondial détenu actuellement par un Français puisque Thierry Jacob a perdu le sien aux États-Unis face au modeste Tracy Harris Patterson, tandis que Christophe Tiozzo, malgré sa vaillance, était étendu pour le compte par le rouleau compresseur australien Jeff Harding. Sur un terrible crochet du gauche qui a mis fin à la carrière de celui qui fut le meilleur boxeur français depuis Jean-Claude Bouttier. Le moins entraîné aussi, alors que dans le plus dur des sports le moindre relâchement ne pardonne pas. C'est moral.

Les combats des français au championnat du monde

Plume IBF (Antibes, 14 mars) : Manuel Medina (Mex.) b. Fabrice Benichou (F), aux points.
Supercoq WBC (Calais, 21 mars) : Thierry Jacob (F) b. Daniel Zaragoza (Mex.), aux points.
Superplume WBO (San Rufo, près de Salerne) : Daniel Londas (F) b. Kamel Bou-Ali (Tun.), aux points.
Supercoq WBC (Albany, New York, 23 juin) : Tracy Harris Patterson (É-U) b. Thierry Jacob (F), par arrêt de l'arbitre à la deuxième reprise.
Superplume WBO (Copenhague, 25 juin) : Jimmy Bredhal (Dan.) b. Daniel Londas (F), aux points.
Superwelters IBF (Monaco, 11 juillet) : Gianfranco Rosi (Ital.) b. Gilbert Délé (F), aux points.
Plume WBC (Blagnac, 12 septembre) : Paul Hodkinson (G-B) b. Fabrice Benichou (F), par arrêt de l'arbitre à la dixième reprise sur blessure.
Lourds-légers WBC (Paris, 17 octobre) : Anaclet Wamba (F) b. Andrew Maynard (É-U), aux points.

Les grands combats de l'année

Superplume WBC (Melbourne, 29 février) : Azumah Nelson (Gha.) b. Jeff Fenech (Austr), par arrêt de l'arbitre à la huitième reprise.
Mi-lourds WBA (Las Vegas, 20 mars) : Iran Barkley (É-U) b. Thomas Hearns (É-U), aux points.
Superwelters WBC (Las Vegas, 9 mai) : Terry Norris (É-U) b. Meldrick Taylor (É-U), par arrêt de l'arbitre à la quatrième reprise.
Mi-lourds WBC (Marseille, 5 juin) : Jeff Harding (Austr.) b. Christophe Tiozzo (F), par arrêt de l'arbitre à la huitième reprise.
Lourds, titre unifié (Las Vegas, 19 juin) : Evander Holyfield (É-U) b. Larry Holmes (É-U), aux points.
Supermoyens WBA (Las Vegas, 12 septembre) : Michael Nunn (É-U) b. Victor Cordoba (Pan.), aux points.
Superlégers WBC (Las Vegas, 12 septembre) : Julio Cesar Chavez (Mex.) b. Hector Camacho (PR), aux points.
Lourds, titre unifié (Las Vegas, 14 septembre) : Riddick Bowne (É-U) b. Evander Holyfield (É-U), aux points.

Cyclisme

Indurain en patron. Créée en 1990, la Coupe du monde qui prend en compte le classement des douze plus belles classiques a couronné dans l'indifférence générale le sprinteur allemand Olaf Ludwig. Aux yeux du public averti, cette palme du meilleur coureur de l'année aurait dû pourtant revenir à Miguel Indurain dont le doublé Giro-Tour de France a marqué les esprits. Et, sans l'exploit de Gianni Bugno pour conserver son titre mondial, c'eût été un règne sans partage pour le champion basque, qui devrait, grâce à ses qualités exceptionnelles de rouleur et avec une préparation appropriée, pouvoir améliorer à plus ou moins longue échéance le record de l'heure (51,151 km) que détient depuis 1984 Francisco Moser. Une simple formalité !