Pour sa réindustrialisation, 400 millions de francs ont été promis par le gouvernement à la ville de Caen qui va perdre 1 300 postes de travail avec la fermeture de l'usine de la Société de métallurgie normande (SMN).

Le Centre international de Deauville (CID), construit entre le casino et les planches, a ouvert ses portes à l'occasion du Festival du cinéma américain, le 5 septembre.

Haute-Normandie

Le port du Havre retrouve le chemin de la croissance avec 58 millions de tonnes en 1991. Le trafic pétrolier a enregistré une hausse de 7,2 % par rapport à l'année précédente, mais c'est sur le trafic en conteneurs que les autorités du port fondent le plus d'espoirs ; la plus grande partie des investissements lui est consacrée. Un nouveau bassin va être creusé pour l'accueil de navires géants. Les efforts de productivité des dockers devraient permettre de récupérer de 8 à 10 millions de tonnes de marchandises qui transitent par Anvers ou Rotterdam. La direction du port estime à 1 500 le nombre de dockers nécessaires à l'avenir. Ils sont à ce jour 2 115, auxquels s'ajoutent 230 apprentis.

La commande de deux navires aux Ateliers et Chantiers du Havre (1 100 salariés) fournit à l'entreprise un gros ballon d'oxygène grâce aux aides consenties par le ministère de l'Économie et des Finances : un navire roulier pour la desserte de la Corse, commandé par la Société nationale Corse-Méditerrannée, puis, dans un second temps, un navire océanographique destiné à la desserte des terres Australes et Antarctiques françaises.

L'agence régionale de développement (ARD) est devenue le bras droit séculier du conseil régional en matière économique. Elle a permis l'implantation de sous-traitants dans le domaine de l'automobile (près de Renault-Sandouville), de la pharmacie et de l'agroalimentaire. En matière d'aide aux entreprises, parallèlement aux opérations de sauvetage de secteurs en difficulté (réparation navale), TARD oriente ses subventions, amélioration économique aidant, vers des industries nouvelles (Exxon Chemical, Janssen, Toshiba).

Créé au début des années 70 pour accueillir 100 000 habitants, le Val-de-Reuil n'en compte plus que 12 000. Les entreprises commencent cependant à arriver : Janssen, Mérieux, Cilag, autour de Pasteur, premier sur les lieux il y a vingt ans.

Pays de la Loire

Deux ans et demi après l'annonce de son implantation à Angers, l'usine Scaab-Scania a respecté la première partie de son contrat : la livraison des premiers camions en juin 1992. La production (7 000 châssis de cabine et 600 poids lourds par an) doit être écoulée en France, en Égypte et au Portugal.

Avec « Atlantique », Nantes s'est offert le plus grand centre de conférences de la façade du même nom. Un auditorium de 2 000 places, deux amphithéâtres et un hall polyvalent de 5 000 mètres carrés : la ville a investi plus de 840 millions de francs, et il faudra près de 200 000 congressistes par an pour en assurer la rentabilité.

Trois mois après le « plan Le Drian » de réforme des ports et du statut des dockers, une « charte d'objectifs de modernisation » associant l'organisation patronale des entreprises de manutention et le syndicat CGT des dockers de Basse-Loire a été signée le 16 mars 1992. Le texte prévoit la création d'une société commerciale qui embauchera et mensualisera la majorité des dockers professionnels, la fourniture de prestations de service aux entreprises de manutention et la création d'une école de formation permanente et d'apprentissage. L'engagement est pris d'atteindre très rapidement un degré de compétitivité supérieur à celui d'Anvers. A Saint-Nazaire on refuse, comme à Brest, de suivre les multiples consignes de grève lancées par la CGT.

Picardie

Le département de l'Aisne avait, dans le passé, payé cher sa situation sur la route des invasions. Des pertes humaines et des destructions, certes, mais aussi un grand retard en matière de développement et d'industrialisation : les activités sensibles et stratégiques lui étaient interdites. Après avoir souffert de la guerre, l'Aisne souffre aujourd'hui de la paix : en supprimant ses garnisons, dans le cadre de la réorganisation de l'armée, le ministère de la Défense lui ôte une de ses principales sources de revenus. La dissolution de la 8e division d'infanterie (dont le PC est à Amiens) fera perdre au département de l'Aisne 5 400 hommes, dont 1 100 cadres de l'armée. La petite commune de La Fère (moins de 7 000 habitants) va perdre 30 millions de francs par an avec la dissolution progressive du 41e régiment d'artillerie de marine (RAM) et de l'établissement régional du matériel (ERM), qui concerne 1 375 personnes. Et les édiles de faire le bilan des pertes immédiates et futures : suppression de postes d'enseignants, baisse du trafic SNCF... en attendant la fermeture de la gare, des commerces et des cafés.