Avec les 400 emplois du Centre national d'étude des télécommunications, Belfort bénéficie d'une des plus importantes opérations de délocalisation des services publics décidées par le Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) des années 1991-1992. Au même moment, les réductions d'effectifs chez Peugeot-Sochaux portent sur près de 1 500 emplois, s'ajoutant aux 940 autres suppressions décidées en juin 1991. Le taux de chômage atteint désormais 12,5 % dans le district de Montbéliard.

Île-de-France

Le nouveau schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) de l'Île-de-France, préparé sous la direction de M. Christian Sautter, préfet de Région, préfet de Paris, et présenté le 5 novembre 1992 par M. Jean-Louis Bianco, ministre de l'Équipement, du Logement et des Transports, fixe la stratégie de l'aménagement de la Région jusqu'en 2015. Le schéma fixe à 12,5 millions d'habitants la population francilienne, ce qui implique une régulation des arrivées en provenance des Régions ou de l'étranger. Pour ramener le taux de chômage à 5 %, il faudra créer 850 000 emplois. 60 000 logements devraient être construits chaque année, mais 40 000 seulement ont été mis en chantier en 1992.

L'agriculture, qui fait vivre 30 000 personnes, doit être maintenue sur les 600 000 hectares de terres agricoles protégées : la poussée urbaine ne se fera qu'au rythme de 2 000 hectares par an contre 2 500 aujourd'hui.

Le renforcement de cinq centres d'envergure européenne (Paris, La Défense, Roissy, Marne-la-Vallée et Saclay-Massy) et de trois pôles régionaux (Mantes, Melun et Meaux) structurera la croissance de la Région. Les transports en commun, plus que jamais prioritaires, devront assurer l'essentiel (?) des déplacements : 239 millions de kilomètres-voyageurs en 2015 contre 151 millions aujourd'hui.

Billancourt, c'est fini. La dernière voiture, une R5, a quitté les chaînes de l'île Seguin le 27 mars 1992 à 11 heures 20. 3 844 ouvriers travaillaient sur le site au 1er janvier 1990 ; depuis l'annonce de la fermeture, Renault a mis en place un plan social innovateur, géré paritairement avec l'ensemble des syndicats, à l'exception de la CGT. À côté des mesures de préretraite, 1 207 reconversions ont pu être gérées à l'intérieur du groupe et 571, à l'extérieur. Ne devraient plus rester dans l'île que le siège social et certains services techniques.

Depuis douze ans, Paris est régulièrement couronnée première ville du monde pour les réunions d'affaires. L'avance sur les rivales européennes est encore confortable, mais tend à s'essouffler : le nombre de congrès et de salons spécialisés est en recul de 6,5 %, alors que les manifestations organisées par Londres, Bruxelles et Madrid sont toujours plus nombreuses. Quant aux 21 millions de touristes vacanciers (dont 11 millions d'étrangers) qui visitent l'Île-de-France et Paris, ils ne trouvent pas toujours les structures d'accueil (100 000 chambres)... ni l'accueil escomptés. 45 millions de passagers ont transité par les aéroports de Paris (ADP) Orly ou Roissy : c'est 3,3 % de moins que l'année précédente. En guise de consolation, la baisse de la fréquentation a été de 4,6 % à Francfort, de 5,6 % à Londres et de 5 % à Zurich. Cela n'empêche pas les responsables d'ADP d'envisager une croissance moyenne annuelle de 5 % à l'avenir et, compte tenu des nouvelles aérogares et pistes prévues, de tabler sur 60 millions de passagers en 1997. Paris, carrefour aérien international ? Déjà, Orly et Roissy reçoivent et voient décoller un appareil par minute (450 000 mouvements aériens par an, avec toutes les nuisances que cela suppose pour les riverains : bruit, pollution, élimination de déchets équivalents à ceux d'une ville de 100 000 habitants). Douze milliards de francs seront investis de 1992 à 1996 et une part importante sera consacrée à un « plan environnement ». Le problème no 1 reste celui de l'accès : 80 % des usagers des aéroports prennent leur voiture ou un taxi pour s'y rendre.

Languedoc-Roussillon

Fermée en octobre 1991, la mine d'or de Salsigne (Aude) est de nouveau exploitée, depuis novembre 1992, par le groupe franco-anglo-australien Prisme. La mine, qui produit 2 tonnes d'or, réembauche 170 mineurs.