Journal de l'année Édition 1990 1990Éd. 1990

Trois records du monde ont été améliorés au cours des 59e championnats du monde, qui se sont disputés à Athènes. Il n'y a pas si longtemps, ils se battaient par dizaines. Aujourd'hui, une telle situation est devenue impossible. Au contraire, la régression est évidente. La guerre contre le dopage est en train de faire son œuvre. Les contrôles inopinés empêchent ceux qui désirent tricher d'avoir une préparation tranquille et dirigée. « Steroïd Profil », voilà la solution miracle. Méthode expérimentale mise au point par le professeur Doenicke, elle est en effet capable de détecter les anabolisants injectés ou avalés huit mois auparavant. Si bien que certains records battus il y a quelques années par des athlètes dopés resteront pratiquement inaccessibles à des champions sains de corps et d'esprit. C'est mieux ainsi pour un sport qui pendant une semaine en Grèce a retrouvé ses racines et une image plus propre. Les hommes forts sont devenus plus humains et moins grotesques. À défaut de soulever davantage de fonte, ils ont maintenant « plus de plomb » dans la cervelle.

Championnats du monde
(Athènes, 18-24 septembre)

52 kg : Ivanov (Bulg.), 272,5 kg, r.d.m. (117,5 + 155, r.d.m.).
56 kg : Suleimanov (URSS), 287,5 kg (130 + 157,5).
60 kg : Suleimanoglu (Turq.), 317,5 kg (145 + 172,5).
67,5 kg : Militossian (URSS), 347,5 kg (160, r.d.m. + 187,5).
75 kg : Orazdourdiev (URSS), 362,5 kg (160 + 202,5).
82,5 kg : Kunev (Bulg.), 385 kg (172,5 + 212,5).
90 kg : Khrapati (URSS), 415 kg (185 + 230).
100 kg : Stefanov (Bulg.), 415 kg (187,5 + 227,5).
110 kg : Botev (Bulg.), 427,5 kg (185 + 242,5).
+ 110 kg : Kurlovitch (URSS), 460 kg (215 + 245).

Handball

Révolution

Finaliste de la Coupe des Coupes face à Essen (17-16 et 16-19) et auteur d'un doublé Coupe-Championnat, l'US Créteil a sorti le handball français d'un long et profond sommeil. Son président, Jean-Claude Tapie, frère de l'autre, s'est vite rendu compte que, pour arriver au plus haut niveau, il fallait s'en donner les moyens. Dans ce but, il a engagé la vedette yougoslave Mile Isakovic et rassemblé autour de lui quelques-uns des meilleurs joueurs évoluant en division nationale. Les résultats ne se sont pas fait attendre et, avant de viser le leadership européen, l'équipe du Val-de-Marne est devenue plus modestement le club français numéro un, juste devant le précédent tenant du titre, Nîmes, et l'USM Gagny.

Cinquième des derniers championnats du monde B, dont la finale s'est déroulée à Paris-Bercy, la France est parvenue à se qualifier pour le prochain Mondial A, son objectif de départ. Grâce à ce succès venant après trente-sept ans de pénitence, le handball français doit avoir maintenant d'autres horizons que ceux d'une cour d'école, sous peine d'être indéfiniment un jeu de collégiens ! Son avenir en dépend, et ses dirigeants l'ont parfaitement compris en mettant en place un véritable plan d'action axé sur la préparation intensive de l'élite. La réussite est à ce prix.

Coupe de France
(Paris, 24 juin)

Finale : Créteil b. Nîmes, 13-11.

Championnats du monde B

Finale (Paris-Bercy, 26 février) : Islande b. Pologne, 29-26.

Troisième place : Roumanie b. Espagne, 31-24.

Cinquième place : France b. Suisse, 19-13.

Septième place : Danemark b. RFA, 30-24.

Neuvième place : Cuba b. Bulgarie, 30-29.

Onzième place : Pays-Bas b. Israël, 28-26.

Hockey sur glace

Une révolution de palet

Depuis les descentes en Nationale 1B de Chamonix et de Saint-Gervais et la disparition du Mont-Blanc, les équipes savoyardes ne font plus la loi dans le hockey français, qui s'oriente progressivement vers un peu plus de professionnalisme. Par manque de moyens financiers, elles ont laissé la place aux multinationales des villes moyennes (Caen, Grenoble, Reims, Rouen, Tours, Épinal), dont le développement et la réussite sportive se sont faits à leur détriment. Et c'est fort logiquement que les Parisiens des Français Volants ont enlevé leur quatrième titre de champions de France (1936, 1937 et 1938) face à Amiens.

Venus en Norvège avec pour seule ambition de se maintenir dans le groupe B des championnats du monde, les Français, qui ne sont plus des Canadiens naturalisés comme dans un passé encore récent, ont bien failli réussir l'exploit de remporter la compétition et d'être promus ainsi en division supérieure. Considérée jusqu'à présent comme une petite nation en hockey sur glace, la France est repartie d'Oslo avec le plus beau des trophées : le respect des autres pays participants. Elle doit sa réussite à son entraîneur suédois Kjell Larsson, qui s'est révélé être un fin stratège en adoptant une tactique ultra-défensive respectée à la lettre par ses joueurs. En attendant les jeux Olympiques d'Albertville, son prochain objectif à la tête des Tricolores sera le Mondial B, qui aura lieu en 1990 à Lyon et à Megève. À cette occasion, il s'agira de confirmer cette troisième place sur le podium obtenue en Scandinavie et de convaincre les chaînes de télévision que ce sport collectif, le plus rapide du monde, mérite d'être beaucoup mieux traité qu'il ne l'est actuellement. Son avenir en dépend.