Plusieurs artistes importants du xxe siècle font l'objet de parcours monographiques durant l'été. À commencer par Jean Fautrier, le peintre des Otages, célébré en son temps par André Malraux et Jean Paulhan, et dont on découvre enfin à Paris l'œuvre troublante de l'entre-deux-guerres. Soutine, l'écorché de Montparnasse, est à Chartres. Edward Hopper, le peintre américain de la solitude et de la vacuité, est à Marseille. Soulages est à Nantes, avec une soixantaine d'œuvres jalonnant quarante ans d'une peinture toujours plus noire, toujours plus monumentale. À la fin de l'année, Bram Van de Velde est à Paris, où le Centre Pompidou rend hommage à son abstraction silencieuse, à la fois fragile et solide, comme l'être humain.

Proposer un panorama de la création d'aujourd'hui qui soit véritablement international, qui ne se borne pas, comme le font souvent les grandes rencontres d'art contemporain, aux artistes occidentaux, telle est l'ambition de Magiciens de la Terre, qui réunit au Centre Pompidou et à la Grande Halle de la Villette une centaine de créateurs venus du monde entier. Les uns sont des vedettes du marché international, les autres des inconnus parfois extraits d'un contexte où la notion d'art n'existe même pas. C'est une des raisons pour lesquelles l'exposition, généreuse dans son principe, est contestée.

Geneviève Breerette