Ces pollutions accidentelles sont, précisons-le, moins importantes que celles imputables au dégazage en haute mer des citernes des pétroliers ou aux pluies de résidus de combustion des hydrocarbures. Les effets de la pollution des milieux océaniques, qu'il s'agisse de ceux qui concernent la santé publique ou de ceux qui, en affectant les eaux superficielles des océans, menacent, par-delà les échanges océan-atmosphère, la composition de l'atmosphère, sont multiples. Les eaux de baignade, qui, en France, sont contrôlées régulièrement, peuvent, lorsqu'elles sont souillées, provoquer l'irritation de la peau, des muqueuses, des yeux ou même des affections microbiennes ou virales plus sérieuses.

Les pollutions les plus graves sont évidemment celles qui, d'une façon ou d'une autre, mettent en péril la vie dans les océans. Certains polluants chimiques peuvent avoir des conséquences catastrophiques, immédiates et locales sur la faune et la flore ; d'autres ont assurément des effets pervers dans la mesure où ils se manifestent sur des espaces très vastes et durablement. Tel est le cas des pesticides organochlorés et organophosphorés, des détergents, des complexes métalliques, qui sont stables dans les eaux océaniques et qui, en se concentrant dans les algues, les poissons et les crustacés, peuvent affecter l'ensemble de la chaîne alimentaire jusqu'à l'homme.

Les pollutions par les hydrocarbures et par les détergents utilisés pour les réduire ont des conséquences graves mais heureusement limitées dans le temps et dans l'espace, tant au plan biologique qu'au plan économique. Les nitrates et les phosphates rejetés par les fleuves et les rivières sont à l'origine de « marées vertes » dues à la prolifération très rapide d'algues microscopiques comme la Chrysochromulina polylepsis. Ces marées vertes sont de plus en plus fréquentes dans la mer du Nord, le long des côtes scandinaves, danoises et allemandes, ainsi que dans la partie septentrionale de la mer Adriatique. Cela prouve bien que la pollution des eaux marines est maximale à proximité même des littoraux ou dans les mers fermées comme la Baltique ou la Méditerranée, où la qualité des eaux, les ressources halieutiques sont en péril.

Les eaux du large, elles-mêmes, sont empoisonnées au point que des chercheurs prédisent que le taux d'oxygène atmosphérique pourrait baisser de 5 à 10 % si cette pollution venait à limiter la fonction chlorophyllienne de la prairie phyto-planctonique qui colonise la surface des océans. Ainsi, l'océan mondial recueille et concentre l'ensemble des polluants d'origine naturelle ou anthropique. Or l'avenir de l'humanité est indissociable de celui des mers et des océans. Il est donc urgent d'intensifier les recherches sur l'hydrosphère, d'élaborer des programmes de prévention des pollutions et d'améliorer la gestion des ressources marines.

Atmosphère... atmosphère ?

L'air atmosphérique est, comme chacun le sait, un mélange de gaz contenant en suspension des particules liquides et solides d'origines diverses. On considère que la composition de l'air sec est quasi invariable dans l'homosphère formée de la troposphère, de la stratosphère et de la mésosphère, c'est-à-dire jusqu'à l'altitude de 80 km environ. Les proportions (en %) de la plupart des gaz y sont, en effet, constantes ; azote, 78,09 ; oxygène : 20,95 ; argon : 0,93 ; gaz carbonique : 0,03 ; hydrogène : 5.10–5 ; ozone : 1.10–6 ; radon : 6.10–18... Les seuls gaz dont la teneur peut varier dans le temps et dans l'espace sont le gaz carbonique, l'ozone 03 et le radon Rn dont les concentrations sont extrêmement faibles. L'eau qui existe dans l'atmosphère sous ses trois formes, solide, liquide et gazeuse, représente, en volume, peu de chose par rapport à la masse des eaux océaniques et continentales, mais la teneur en vapeur d'eau est éminemment variable. Ainsi, à l'exception de quelques gaz et de la vapeur d'eau qui lui a donné son nom, l'atmosphère, indispensable à la vie animale et végétale, manifesterait une grande constance.