30 % des salariés de l'industrie sont employés dans des firmes multinationales étrangères (18,6 % pour l'ensemble de la France). Goodyear investit à Amiens, Unilever s'installe à Compiègne, mais MBK Industrie (filiale de Yamaha) ne peut enrayer la chute des ventes du Vélosolex ; sa production dans l'usine de Saint-Quentin a cessé définitivement à la fin de 1988.

Poitou-Charentes

Ré est devenu une presqu'île. Le pont, ouvert à la circulation le 19 mai 1988, a été officiellement inauguré le 29 août, quatorze ans après la décision prise de le construire. Les 2 950 mètres de béton qui relient La Pallice à l'île ont supprimé la longue attente (7 minutes aux péages au lieu de 6 à 7 heures à l'époque des vieux bacs). 70 000 véhicules ont pénétré dans l'île en juillet 1988. Il y en avait 49 000 en juillet 1987. Les embouteillages se sont simplement déplacé des bacs à l'intérieur de l'île. « Le pont ne remplit pas l'île, il la vide », résume le maire de La Flotte-en-Ré. De fait, la clientèle rétaise préfère acheter moins cher sur le continent. Ce sont les résidents secondaires, deux fois plus nombreux que les permanents, qui sont les plus inquiets de l'envahissement de l'île. On compte actuellement 12 000 résidences fixes à Ré, dont 8 000 secondaires. Le programme de développement en prévoit 20 000.

Les exportations globales de cognac ont établi un nouveau record en 1987 : 129 920 000 bouteilles ont été vendues dans le monde. La hausse est la plus sensible sur les marchés asiatiques et américains. La Chine a importé plus de 10 millions de bouteilles, le Japon 9 millions et les États-Unis plus de 33 millions. Le marché intérieur français, avec 11 872 000 bouteilles vendues en 1987, a connu une hausse de 6,4 %.

Provence-Côte d'Azur

NORMED : suite et (presque) fin. La liquidation judiciaire des deux chantiers NORMED de la Méditerranée a été repoussée de sept mois par le tribunal de commerce de Paris. Le régime de location-gérance en vigueur depuis la mise en dépôt de bilan est prolongé jusqu'au 28 février 1989. Le temps pour le chantier de La Seyne de terminer le pétrolier ravitailleur d'escadre la Somme, 1 444e et dernier navire construit en ces lieux. La Marine nationale en a pris livraison le 27 septembre. Le temps pour le chantier de La Ciotat d'achever le minéralier mexicain Monterey.

Spéculations et projets se multiplient en ce qui concerne les 40 ha de terrain de La Seyne ; aucun n'apporte de solution à une ville sinistrée, qui a perdu 28 % de ses emplois entre 1983 et 1987. À La Ciotat, on rejette le « tout touristique », mais la zone d'entreprises n'a apporté que 389 emplois ; l'hémorragie de la population a commencé ; le chiffre d'affaires des commerçants de la rue des Poilus chute de 50 %.

Face à Sophia-Antipolis, la nouvelle zone d'entreprises de Signes (Var) veut se démarquer en devenant un pôle de production ; Yves Rocher y implante un centre de production de produits à base d'aquaplancton (120 emplois) et Coca-Cola une unité de fabrication de concentré (120 emplois directs à terme et trois à quatre fois plus d'emplois induits).

Rhône-Alpes

Les investissements routiers directement liés à l'organisation des jeux Olympiques de 1992 se montent à plus de 3 milliards de francs. Les firmes savoyardes ont emporté 29 % des contrats et les autres entreprises de la Région Rhône-Alpes 57 %. L'objectif essentiel est de doter la vallée de la Tarentaise, qui peut héberger près de 300 000 touristes en hiver, d'un réseau de communications moderne. Cependant, l'autoroute A43 s'arrêtera à Albertville et le fond de la vallée de l'Isère sera desservi par une route à 2 × 2 voies jusqu'à Moutiers, mais seulement par une route à deux voies (localement trois) en amont. La rénovation des anciennes voies SNCF permet déjà aux rames TGV d'accéder à la gare de Bourg-Saint-Maurice.

Le « plan d'action technopole » élaboré par l'Association pour le développement économique de la région lyonnaise (ADERLY), qui souhaite hisser l'agglomération au rang de technopole européenne, a retenu trois sites : Lyon-Ouest, Lyon-Sud et Lyon-La Doua, où vit l'élite de la recherche et de l'industrie lyonnaises. But de l'opération : accueillir une pépinière d'entreprises spécialisées dans la haute technologie. Déjà, les pôles d'Écully à l'ouest (« pépinière d'entreprises Delta ») et de Gerland, au sud (« Oméga ») ont vu le jour.

DOM-TOM

Sur le « caillou » néo-calédonien, le nickel ne constitue plus la ressource principale. Son cours, qui oscillait entre 4 000 et 4 600 dollars par tonne sur le marché de Londres depuis plusieurs années, s'est enflammé en 1987 et a atteint 23 000 dollars en avril 1988, mais la Nouvelle-Calédonie a peu profité de cette aubaine en raison de la baisse de sa production et de la régression de sa part sur le marché mondial ; le minerai néo-calédonien, oxydé, revient plus cher à travailler et le Japon, principal client, s'approvisionne volontiers en Indonésie et aux Philippines, producteurs concurrents qui cassent les prix. La Société Le Nickel (SLN), qui contrôle la moitié de la production de l'île, est la seule à posséder des hauts fourneaux pour traiter le minerai sur place, à Doniambo ; elle a dû diminuer ses achats aux « petits mineurs », provoquant ainsi la fermeture de plusieurs mines.