On s'en doutait. Paris n'est pas Dallas, mais il y a du pétrole sous le sol de la capitale. Les premiers résultats du forage d'Ivry (Val-de-Marne) l'ont montré. Elf Aquitaine, opérateur sur cette partie du permis, a découvert des traces d'hydrocarbures à 1 972 m de profondeur. Le Bassin parisien recèle 70 % des réserves d'hydrocarbures prouvées en France, mais il n'a produit que 14 millions de tonnes depuis trente ans. Le permis Paris-Île-de-France, qui couvre une surface de 1 520 km2, a été attribué à Elf Aquitaine (50 %), Total (35 %) et BP (15 %). Permettra-t-il d'améliorer la situation ? Le ministère de l'Industrie estime qu'on peut espérer « découvrir un petit gisement sympathique de quelques milliers à quelques millions de tonnes ». Ce qui serait déjà intéressant.

Chaque jour, 19 300 000 personnes se déplacent à l'intérieur de la Région Île-de-France ; elles étaient 11 400 000 en 1965. La durée moyenne du trajet est de 28 minutes, et la distance moyenne de 6 kilomètres. Les voitures individuelles assurent 60 % des déplacements (sauf à Paris, où la majorité des habitants ne possède pas de véhicule), les transports en commun 30 % (mais 60 % à Paris).

Avant de quitter la présidence du conseil régional, M. Michel Giraud a présenté le 30 mars 1988 un ambitieux programme de modernisation des transports et des télécommunications pour la région. Ce projet « Île-de-France 2000 » s'inscrit dans la suite du Schéma directeur de 1965. Il faudra cinq milliards de francs par an pendant vingt ans pour doter la Région de réseaux autoroutier et ferroviaire qui soient au niveau des ambitions de Paris et puissent faire face à la concurrence des grandes métropoles européennes voisines. Les zones d'habitat de la grande couronne seront desservies par de nouvelles liaisons du RER utilisant des lignes SNCF. L'interconnexion des réseaux TGV national et international se fera autour des pôles de Massy-Palaiseau, Marne-la-Vallée et Roissy. Le périphérique d'Île-de-France – la A86 – sera achevé avant l'an 2000, le problème du bouclage à l'ouest étant résolu par une section souterraine (à péage ?) de quatre kilomètres. Le coût de l'opération (deux milliards de francs) serait moindre que le prix à payer pour les expropriations et le massacre des sites forestiers. Ainsi serait achevée l'autoroute la plus chère du monde, certaines sections ayant coûté 10 000 F le millimètre. Quant à la Francilienne, la super-rocade des villes nouvelles, elle entrera sans doute en service vers 1995.

Pour la neuvième année consécutive, Paris a maintenu son rang de capitale mondiale des rendez-vous internationaux : 356 congrès s'y sont tenus en 1987, contre 265 à Londres, 160 à Bruxelles, 150 à Genève.

Languedoc-Roussillon

3 octobre 1988 à Nîmes (Gard) : le Cadereau, un minuscule torrent issu des Cévennes, à sec l'été, mais capable tous les vingt ou trente ans de se transformer en torrent impétueux, dépasse tout ce que les Nîmois pouvaient imaginer. Alors qu'il est tombé 228 litres d'eau par mètre carré en douze heures, le Cadereau se transforme en raz de marée boueux semant la mort et la désolation (8 morts, 45 000 sinistrés, 4 milliards de francs de dégâts).

Première région viticole du monde, avec une production de 29 600 000 hl en 1987, le Languedoc-Roussillon reste confronté à une situation difficile. 80 % de la production sont toujours constitués par des vins de consommation courante dont les débouchés baissent de 8 % par an (soit 100 000 hl par mois). Heureusement, les AOC représentent 12 % de la production ; leurs ventes augmentent de 5 % chaque année. En 1988, 50 000 actifs vivent encore du vin. Confrontée au problème de la surproduction, la cave coopérative du Canet montre la voie de la diversification ; en collaboration avec les laboratoires de l'INRA, l'université de Montpellier et des entreprises privées, elle a réussi à lancer le Sucren, sucre de raisin sans chlorures ni sulfates.

1992 se prépare autour d'un multipôle technologique englobant Montpellier (CNRS), Alès (école des mines), Nîmes (école d'informatique), Narbonne (aquaculture), Béziers et Perpignan (laboratoire de résistance thermique de matériaux utilisés par Hermès).

Limousin

Le Limousin a été en tête des Régions françaises pour l'augmentation des défaillances d'entreprises en 1987 : + 64,4 % (moyenne nationale : + 10,7 %).