Journal de l'année Édition 1989 1989Éd. 1989

Course du Figaro. Vainqueur des trois premières étapes, Alain Gautier a pourtant été précédé de 16 minutes au classement général par le jeune et talentueux Laurent Bourgnon, qui a bénéficié des erreurs commises par son malheureux rival, lors de la dernière journée de navigation entre Quiberon et Port Haliguen.

Planche à voile. Parti de Resolute Bay dans le Grand Nord canadien, le 30 juillet, Stéphane Peyron est parvenu après quatre semaines d'efforts à travers une mer de glace et par une température avoisinant les – 20° à approcher du pôle Nord magnétique. Le succès de cette aventure aux limites de l'impossible n'empêcheront pas certains de s'interroger sur l'utilité d'une telle entreprise. Mais les « Conquérants de l'inutile » ne se posent jamais ce genre de question. Il leur suffit, à coups d'audace, de montrer jusqu'où peut aller la folie des hommes.

Québec Saint-Malo. À l'heure où Serge Madec et ses sept équipiers coupaient la ligne d'arrivée, ses plus proches adversaires, étaient encore pointés à près de 1 000 milles des côtes bretonnes, soit deux à trois jours de navigation selon la direction et la force du vent. Par cette écrasante victoire, qui suivait son récent record de l'Atlantique, le Rennais, connu jusqu'alors pour son souci de la perfection, démontrait qu'il était maintenant devenu l'un des rois de la course open.

Record de l'Atlantique. À Bord de son catamaran Jet Services, et avec l'aide de six hommes d'équipage, Serge Madec a établi un nouveau record de la traversée de l'Atlantique. Il a couvert les 2 862 miles qui séparent New York du Cap Lizard en 7 j 6 h 30′, soit 6 h 20′ de mieux que le précédent record détenu par Philippe Poupon. À titre de comparaison, le record de l'Atlantique au moteur, le fameux Ruban Bleu, appartient depuis l'an passé au Virgin Atlantic challenger, en 3 j 8 h 31′.

Transat en solitaire. 10 j 9 h 15′ 9″... Six jours de mieux que son précédent record ! Déjà le plus rapide en 1984, mais rétrogradé à la deuxième place après qu'Yvon Fauconnier eut été dédouané du temps perdu à secourir Philippe Jeantot, Philippe Poupon a désormais son nom inscrit sur les tablettes de l'épreuve la plus renommée, celle qui a consacré sir Francis Chicester, Éric Tabarly et Alain Colas. À 33 ans, grâce à sa victoire dans la course du Rhum en 1986 et à son record de la traversée de l'Atlantique en 1987, il possède un palmarès incomparable que le monde de la voile lui envie.

Transat en solitaire
(Plymouth-Newport)

Classement général : 1. Philippe Poupon (Fleury-Michon-IX), 10 j. 9 h 15′ 6″ ; 2. Olivier Moussy (Laiterie-Mont-Saint-Michel) ; 3. Loïck Peyron (Lada-Poch-III).

Québec-Saint-Malo

Classement général : 1. Serge Madec (Jet-Services), 7 j. 21 h 35′ 44″ ; 2. Loïck Peyron (Lada-Poch). 3. Bruno Peyron (Paca VSD).

Solitaire du figaro

Classement général : 1. Laurent Bourgnon (Saint-Brévin), 23 h 5′ 58″ ; 2. Alain Gautier (Concorde), à 16′ 27″ ; 3. Antoine Lebec (Skipper-Elf-Aquitaine).

Trophée des multicoques

Classement général : 1. Serge Madec (Jet-Services), 3 pts ; 2. Mike Birch (Fujicolor), 17 pts ; 3. Philippe Poupon (Fleury-Michon), 38,1 pts.

Volley-ball

Une année de transition

En cette année olympique, les compétitions nationales sont passées au second plan. Le titre de champion de France est resté à Fréjus, tandis que l'Arago de Sète remportait le premier trophée de son histoire en gagnant la Coupe des As. Comme la saison précédente, le duel contre le Racing Club de France et le club banlieusard de Clamart a tourné à l'avantage des Parisiennes.

Hippisme

Prix de l'Arc de Triomphe

Le 5 ans italien Tony Bin, deuxième de cette épreuve l'année dernière, a gagné facilement, battant le grand favori, le 5 ans anglais Mtoto, quatrième en 1987. Cette course, d'une parfaite régularité, a confirmé la médiocrité de la génération des 3 ans, tant en France qu'en Grande-Bretagne, aucun d'entre eux ne figurant à l'arrivée. Tony Bin renoue avec la tradition des grands vainqueurs italiens de l'Arc de Triomphe, Ribot (1955 et 1956) et Molvedo (1961). Il sera désormais étalon au Japon.

Obstacles

Le Grand-Steeple a vu la victoire par six longueurs d'un cheval exceptionnel, Katko, qui a gagné de bout en bout sur le parcours le plus difficile d'Auteuil. Deux chevaux ont dominé la saison d'obstacles : Marly River en haies et Katko en steeple ; malheureusement, l'un et l'autre ont été accidentés et leur carrière est interrompue.

Élevage

Plus que les ventes de yearlings du mois d'août à Deauville, qui ont montré un marché en net recul, l'événement de l'année a été, au mois de mars, la vente des chevaux de l'écurie Clore, simultanément à Deauville, Lexington (États-Unis) et Kill (Irlande). L'enchère record de 3 400 000 dollars a été obtenue pour la jument de 6 ans Triptych, gagnante de neuf courses de groupe I, 3e du prix de l'Arc de triomphe en 1986 et en 1987 (et qui a été non placée dans ce prix en 1988).

Jockeys

Le jeune jockey du Sud-Ouest Christophe Pieux a remporté à 22 ans la cravache d'or en obstacles. En plat, elle est revenue de nouveau au jockey américain Cash Asmussen. Avec 200 victoires (il n'en comptait que 100 le 20 juillet), il a battu le record des victoires remportées en une saison que détenait Yves Saint-Martin avec 184 victoires.

Article 16

Le 17 juillet 1988, à Maisons-Laffitte, à l'arrivée du handicap servant de support au tiercé, le rouge a été mis sur une erreur d'affichage (la 3e place étant attribuée au cheval arrivé 4e). Lorsque « le rouge est mis », le résultat est officiel et définitif (article 16 du Code des courses) et pour la première fois dans l'histoire du PMU on a payé les preneurs d'une mauvaise combinaison du tiercé, les preneurs de la combinaison gagnante étant floués. Le gouvernement, saisi de cette invraisemblable affaire, a obligé quelques jours plus tard les sociétés de courses et le PMU à offrir une modeste compensation aux titulaires de la vraie combinaison gagnante.

Traitement et dopage

La grande championne française Miesque, entraînée par François Boutin et montée par Freddy Head, a remporté pour la deuxième année consécutive son épreuve de la Breeder's Cup aux États-Unis. Les réglementations américaines dans certains États autorisant les « traitements » (contrairement aux réglementations européennes qui ne connaissent que le dopage), elle a dû disputer cette épreuve, pour ne pas être défavorisée par rapport aux chevaux américains, en ayant reçu officiellement « un peu » de butazolidine. Sans doute aurait-elle gagné de toute façon, mais il paraît de, plus en plus nécessaire, comme on l'a fait pour l'athlétisme, d'harmoniser la réglementation internationale sur le dopage.

Georges de Corganoff