Symbolique du désir de renouveau de la Région est la création du pôle technique préparé par l'université de Limoges. Son but est de développer les activités de conseils techniques et de transfert de technologie en faveur des PMI et PME, en liaison avec les compétences scientifiques et universitaires locales. Par ailleurs, le Limousin est la deuxième Région française pour l'aide directe à la création d'entreprises.

Peu industrialisé, le Limousin souffre moins du chômage que les Régions voisines (8,5 p. 100 de la population active totale) ; mais Philips fermera son usine d'Aubusson (Creuse) avant 1989.

À l'écart des grands chemins, le Limousin est la seule Région de France continentale pour laquelle aucune liaison autoroutière n'est programmée.

Lorraine

La Lorraine ne compte plus que 700 000 emplois en 1987, contre 771 000 dix ans plus tôt. Principale responsable de cette situation : la sidérurgie, qui a perdu 91 000 emplois, soit 40 p. 100 depuis 1977. Et ce n'est pas fini. Le bassin de Longwy est le plus touché : 36 000 sidérurgistes y travaillaient en 1966 ; ils ne sont plus que 800 à la fin de 1987, année qui a vu l'arrêt du dernier haut fourneau (celui de Senelle) et de la dernière aciérie (celle de Réhon). Le groupe Usinor-Sacilor souffle le chaud et le froid. Le froid quand Unimétal, sa filiale pour les produits longs, annonce au début de l'été sa restructuration et la création pour 1988 d'une société commune à toutes les sociétés du groupe Usinor-Sacilor (Sollac, Unimétal, HFRSU, Lormines, Richemont, USE et Aprosid). Cette concentration entraînera la fermeture des installations de Suzange, de la mine de fer de Hayange (Moselle) et des deux hauts fourneaux de Jœuf (Meurthe-et-Moselle). Bilan : 1 100 emplois seront supprimés sur les 4 900 que cette filière comptera en mars 1988. Le chaud, quand le groupe sidérurgique annonce sa décision d'investir près de 500 millions de francs dans la réalisation d'un laminoir à couronnes et barres (LCB) à Gandrange (Moselle). Plus qu'un simple investissement, le futur LCB, qui devrait être opérationnel au début 1989, constitue une garantie pour l'ensemble de la chaîne régionale d'activités sidérurgiques. La décision « vise à faire, des sites lorrains organisés autour de Gandrange, l'un des pôles essentiels et le pôle technologique majeur de la sidérurgie française des produits longs », affirme M. Francis Mer, P-DG du groupe. Le même groupe a par ailleurs annoncé la construction d'une station d'affinage de poche à l'aciérie de Gandrange (40 millions de francs), un procédé de traitement thermique sur le train à rails de Hayange (70 millions) et la modification de la coulée continue de l'aciérie électrique de Neuves-Maisons (70 millions).

La situation commerciale des Houillères du bassin de Lorraine (HBL) s'est dégradée sous l'effet de la surproduction mondiale de charbon par rapport à la demande. La réduction de 9 p. 100 du prix de revient de la houille lorraine n'a pas permis de compenser la chute de 20 p. 100, en 1986, du prix international.

Le rendement au fond a de nouveau progressé : il est passé de 4 800 kg en 1986 à 5 650 kg pour les six premiers mois de 1987. Il place les HBL au premier rang européen. Mais les ventes n'ont pas suivi et l'entreprise a connu un résultat négatif de 280 millions de francs en 1986. Dans ces conditions, les HBL s'orientent vers une production de 8 millions de tonnes dès que possible (9,8 millions de tonnes extraites en 1987), option qui entraînera une réduction de l'emploi de 10 p. 100 par an environ. De 25 700 personnes en 1983, les effectifs sont passés à 20 200 en 1987.

En visite en Lorraine en avril 1987, le Premier ministre, Jacques Chirac, a promis une enveloppe de 1,5 milliard de francs pour « replacer la Lorraine dans le peloton des Régions qui gagnent ». Et de présenter un plan en trois volets : un volet social avec la prolongation sur les trois années à venir de la Convention générale de protection sociale ; un volet « réindustrialisation » avec une dotation de 300 millions de francs destinée aux sociétés de reconversion des charbonnages, Sacilor et Usinor (à noter aussi que la crise des vieilles industries de base ayant laissé derrière elles plus de 3 000 ha de friches, M. Chirac s'est engagé à ce que ces friches industrielles disparaissent avant 1990) ; un volet « modernisation », avec la création de sections de techniciens supérieurs dans les établissements de la Région.

Midi-Pyrénées

Le 4e Salon international des techniques et énergies du futur (SITEF) a été l'occasion pour Toulouse d'affirmer ses prétentions au titre de « pôle technologique de l'Europe du Sud » avant l'an 2000. La métropole de Midi-Pyrénées ne manque pas d'atouts : capitale de l'industrie aéronautique avec le siège d'Airbus Industrie, la division avions de l'Aérospatiale, Dassault-Bréguet, Matra-Alcatel, le plus important site du CNES..., elle accueille en outre une importante industrie électronique, pharmaceutique et biotechnologique. Toulouse est, par ailleurs, le deuxième centre universitaire de France : 65 000 étudiants sont répartis dans trois universités, treize grandes écoles et de nombreux IUT. Autre atout majeur, la métropole est bien placée sur un nouvel axe européen avec l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans la CEE. Certes, le TGV est absent, mais les grands investissements suivent : la première ligne de métro qui doit circuler en 1992, un grand aéroport à vocation internationale, un réseau câblé...