Journal de l'année Édition 1987 1987Éd. 1987

argentine. L'entraîneur Carlos Bilardo a eu l'intelligence de constituer sa formation autour d'un phénomène : Diego Maradona. Autour de lui aucune star, rien que des équipiers anonymes, mais complémentaires. Sur le plan tactique, les joueurs évoluèrent prudemment s'appuyant sur une défense solide. Au milieu de terrain, le « Nantais » Burruchaga fut la plaque tournante de l'équipe, bien aidé dans sa tâche par le demi défensif Batista. En attaque, Valdano, par son jeu de tête redoutable et efficace, se montra le complément idéal de Maradona dont on peut dire que, sans lui, l'Argentine ne serait pas devenue championne du monde, à l'inverse du Brésil en 1970, si celui-ci avait dû se passer de Pelé.

belgique. Inexistante contre le Mexique, guère meilleure face à l'Iraq, moyenne devant le Paraguay, la Belgique a réussi sans convaincre à se qualifier pour le tour suivant. Mais, à partir de ce stade de la compétition, elle n'arrêtera plus de surprendre. En éliminant, tout d'abord, à la surprise générale les Soviétiques, ensuite en prenant le dessus sur l'Espagne, à l'issue des tirs au but. Seul Diego Maradona parviendra à la faire toucher terre en demi-finale. Battue 4-2 par la France l'équipe belge terminera quatrième.

brésil. Quatre crises cardiaques à Rio, un mort dans une dispute, une centaine de personnes en état de choc nerveux hospitalisées, le présentateur du journal de TV Globo écrasant une larme en direct ont symbolisé la détresse de tout un peuple à la suite de la défaite de son équipe face à la France, en quart de finale. Détresse d'autant plus vivement ressentie que ses favoris ont raté 3 penalties. Le premier de Zico, arrêté par Bats en seconde période, les deux autres par Socrates et Julio César lors des tirs au but. Il est vraiment dommage que ce match, jugé par Pelé comme l'un des meilleurs de l'histoire du football, n'ait pu avoir qu'un seul vainqueur.

bulgarie. Donnée parmi les favoris, la Bulgarie, au cours des qualifications n'a obtenu que 2 matches nuls, et son échec a constitué l'une des grandes déceptions du tournoi. Mal préparés, adeptes du 5-4-1, les joueurs de l'Est n'ont été, en huitième de finale, qu'une proie facile pour les Mexicains.

canada. Il a fallu un but de Papin, inscrit à la 79e minute, pour que les Canadiens s'inclinent face à la France, championne d'Europe. Preuve qu'il n'y a plus de petites équipes, même si les représentants du Nouveau Monde ont perdu leurs 3 rencontres.

corée du sud. Uniques représentants de l'Asie, les Coréens ont enchanté les spectateurs par leur football offensif. Seul un manque de métier les a empêchés de se qualifier pour le deuxième tour. Un bol d'air frais dans un jeu qui est devenu de plus en plus défensif.

danemark. Adeptes des accélérations et des changements de rythme, les Danois ont pulvérisé toutes les équipes qui leur étaient proposées au premier tour, si bien que beaucoup d'observateurs les donnaient favoris pour le titre mondial. D'autant plus que Larsen et Laudrup formaient à la pointe de l'attaque un duo irrésistible alliant la force à la finesse. Et puis, énorme désillusion, en huitième de finale, contre l'Espagne, ils s'écroulaient en prenant 4 buts en seconde mi-temps.

écosse. L'absence de Charly Nichols, mis hors de combat par une brutalité du Danois Berggreen, a diminué le rendement des Écossais, qui, une fois encore, n'ont pas réussi à franchir le premier tour. Il est vrai, aussi, que leur jeu, axé essentiellement sur le physique, ne s'est pas accommodé de la chaleur et de l'altitude.

espagne. 4 sur 5. À lui tout seul ou presque Emilio Butragueno a sorti l'« Ogre danois » de la compétition. Vif comme l'éclair, dribleur de charme, et de surcroît opportuniste, l'avant-centre du Real Madrid, en l'espace d'un mois, a conquis ses galons de vedette. Il est dommage, toutefois, que les Espagnols aient été stoppés en quart de finale devant la Belgique à l'issue des tirs au but.

france. Comme en 1982, à Séville, la France a échoué aux portes de la finale devant sa bête noire, l'Allemagne. Après avoir éliminé, aux tours précédents, l'Italie, championne du monde en titre, et le Brésil, la meilleure équipe du tournoi, les Tricolores se sont présentés sur la pelouse de Gualajara diminués psychologiquement. Harald Schumacher, le gardien allemand, n'a-t-il pas, en effet, déclaré à la fin de la rencontre : « Nous avons gagné, parce que nous étions les plus forts dans nos têtes. C'est cela qui a fait la différence. »