Là, les météorites sont remontées vers la surface avec leur gangue de glace soumise aux contraintes dues à l'écoulement général de la calotte glaciaire. Toutes les météorites de l'Antarctique ont d'ailleurs été retrouvées sur des zones de glace immobile.

En outre, même sur la glace, où les températures sont très inférieures à 0 °C, les météorites ne subissent guère l'action de l'eau et pas du tout l'action des sols comme c'est le cas sur les autres continents où, si les météorites ne sont pas ramassées peu après leur chute, elles ont toutes les chances de disparaître.

Yvonne Rebeyrol

Etna : une éruption et une expérience

L'éruption de l'Etna, qui a commencé le 27 mars et s'est achevée le 5 août, a été l'une des plus spectaculaires : non en raison des dégâts, relativement limités (bien que quelques bâtiments, des routes et quelques centaines d'ha de culture aient été engloutis par la lave), mais parce que, pour la première fois depuis 1669, on a essayé de détourner et de canaliser la lave. En fait, la coulée ne menaçait aucune agglomération importante. La tentative était d'ordre psychologique et politique : le tout jeune ministère de la Protection civile, créé en 1980 après le tremblement de terre de la région de Naples, montrait ainsi à la population qu'il existait et qu'il agissait. Les élections étaient proches...

Le 14 mai, à 4 h 10, après plusieurs jours de travaux préparatoires, les artificiers dirigés par le spécialiste suédois Rolf Lennart Abersten réussissaient à ouvrir par explosifs une brèche dans l'espèce de moraine (un mur de lave refroidie et solidifiée) qui bordait la rive droite de la coulée. Une petite partie du flot de lave (10 à 30 % du débit total) fut ainsi détournée vers le chenal préparé à cette fin. L'expérience n'est pas très concluante. Elle a eu au moins le mérite de tester des techniques et de montrer qu'on peut éventuellement détourner en partie des coulées de lave.

Cette éruption de 1983 est la deuxième du siècle par sa durée : seule la dépasse celle de 1950-1951, qui se poursuivit pendant 372 jours. On estime que cette année le volcan a vomi plus de 120 millions de tonnes de lave, qui ont recouvert une superficie de 7 km2.

Yvonne Rebeyrol

Tsunami

Quatre-vingts personnes ont péri ou ont disparu lors d'un séisme de magnitude 7,7, suivi d'un tsunami, qui s'est produit le 26 mai en mer du Japon à 110 km au large d'Akita, une ville de la côte nord-ouest de Honshu, la plus grande île de l'archipel japonais. Les tsunamis sont des vagues énormes, improprement appelées naguère raz de marée ; elles sont causées par un séisme ou une éruption volcanique sous-marine.

Trois vagues ont déferlé sur les côtes, respectivement 10, 28 et 38 minutes après la secousse principale. La plus haute n'avait que 3 m, mais le tsunami est arrivé trop vite après la secousse pour que l'alarme ait pu être lancée. En outre, les tsunamis ne se produisent pas, en général, dans la mer du Japon, mais dans le Pacifique, où il existe un système international d'alerte. La plupart des victimes — ouvriers d'un chantier, écoliers en pique-nique et touristes — ont été balayées par les vagues sur des plages proches d'Akita et sur une plage d'Hokkaido, l'île la plus septentrionale du Japon.

Yvonne Rebeyrol

Sismologie

Le centre de Strasbourg

Créé officieusement le 1er janvier 1976, le Centre sismologique euroméditerranéen (CSEM) de Strasbourg est né officiellement au début de 1983, à la suite d'un accord conclu entre des organismes français (dont l'Institut d'astronomie et de géophysique du CNRS) et étrangers. Installé à l'Institut de physique du globe (IPG) de Strasbourg, il suit en permanence l'activité sismique, en France, en Europe et dans le bassin méditerranéen, et prévient dans les délais les plus brefs les autorités responsables, la communauté scientifique et le grand public qu'un séisme important vient de se produire. Bien entendu, le CSEM enregistre aussi les violents tremblements de terre du monde entier.

Cette surveillance permanente est effective depuis le début de 1983 : un séisme de magnitude égale ou supérieure à 5 survenant en France, un tremblement de terre de magnitude égale ou supérieure à 6 dans le bassin méditerranéen, une secousse de magnitude égale ou supérieure à 7,5 en Chine déclenchent un signal sonore à l'IPG et le téléphone chez les scientifiques de garde. Le CSEM se constitue peu à peu une banque de données sismologiques : du 1er janvier 1976 au 31 décembre 1981, il a mis en mémoire les magnitudes et les épicentres de 6 608 tremblements de terre.