Deux équipes du CNRS publient, en février 1982, les résultats d'expériences effectuées à Odeillo sur un procédé de production de gaz combinant l'utilisation de la biomasse avec celle de l'énergie solaire : la pyrolyse éclair du bois.

De la sciure de bois de hêtre est introduite en continu dans un réacteur-cyclone (dispositif généralement utilisé pour effectuer des séparations gaz-solide, comme le dépoussiérage) placé au foyer d'un four solaire de 6 kW. La force centrifuge plaque les particules sur les parois chauffées à plus de 1 000 °C. Le pouvoir calorifique du gaz qui se dégage instantanément est très supérieur à celui du gaz de gazogène ordinaire, en raison d'une proportion appréciable d'hydrocarbures et d'une formation minimale de résidus.

Alors que les installations géothermiques existantes captent les calories des nappes souterraines d'eau chaude, une nouvelle forme d'exploitation de la chaleur interne du globe — la géothermie des roches sèches — fait l'objet d'un colloque réuni à Paris, en février 1982, à l'initiative de l'INAG, avec la participation de représentants des USA, de la Grande-Bretagne et de la RFA.

Il s'agit d'injecter de l'eau froide sous pression dans des roches cristallines profondes. Après avoir circulé dans des fractures rocheuses sur quelques centaines de mètres, cette eau remontera par un second puits, chargée d'une chaleur qui pourra soit être utilisée directement, soit être convertie en énergie électrique. Une station expérimentale de ce type fonctionne déjà aux États-Unis à Los Alamos.

La France se trouve bien placée pour cette forme d'énergie. Alors que la moyenne européenne du flux de calories montant vers la surface de l'écorce terrestre est de 64 mW par mètre carré, ce flux dépasse 100 mW sur environ la moitié du territoire français, à l'intérieur d'un triangle approximatif dont un côté va du sud de la Bretagne à l'Alsace, les deux autres côtés se rejoignant presque sur la côte du Languedoc. Dans le Massif central, la moyenne dépasse 110 mW ; en Auvergne, le flux atteint 128 mW. Le projet français Énergeroc prévoit l'injection d'eau froide à 5 000 m de profondeur, où la température atteint 200 °C dans les roches granitiques. Un forage expérimental à une moindre profondeur est entrepris, à une trentaine de kilomètres de Vichy.

Les lasers s'installent dans l'industrie

Les applications industrielles du laser se multiplient. En septembre 1981, à Lyon, la société Paris-Rhône met en service une machine d'usinage de pièces pour démarreurs automobiles. Toutes les quinze secondes, le rayon invisible d'un laser à gaz carbonique de 1 200 W usine un collecteur. L'opération se renouvelle 250 fois par heure et 16 heures sur 24. Sans protection spéciale, la machine fonctionne à un rythme intensif, dans le bruit et la poussière, au milieu des machines classiques. Sa fiabilité et son efficacité en font un outil extraordinaire : elle travaille à la vitesse de dix fraiseuses classiques.

Cet exemple n'est pas unique. Le laser est en train de révolutionner les techniques d'usinage. Les entreprises qui ont osé s'équiper les premières marquent des points. À l'usine de Marignane de la Société nationale des industries aérospatiales (SNIAS), on explique une partie du succès mondial des hélicoptères Écureuil et Dauphin par leurs moyeux de rotors en fibres de verre, dont les éléments sont découpés au laser. Le procédé a remplacé le découpage manuel au cutter, avec une diminution par six des temps de travail et une élimination radicale des défauts.

Le laser a également pris la relève d'une opération manuelle chez Delta Voiles à Montpellier, supprimant la tâche pénible du coupeur, qui travaillait à genoux sur le plancher. Le temps d'exécution a été divisé par quatre et la précision de découpe a donné à cette petite entreprise une longueur d'avance sur les voileries concurrentes qui emploient les moyens traditionnels de fabrication.

Résultats

Les exemples touchent pratiquement tous les secteurs de l'industrie. Liebherr, à Colmar, découpe par ce procédé des cabines de pelleteuses ; Acrilux, à Ivry-sur-Seine, des enseignes lumineuses, et les Papeteries de Malaucène percent des milliers de trous à la seconde dans des feuilles de papier à cigarettes.