Après avoir réduit de moitié les exportations de brut, il se résigne en août 1981, pour la deuxième fois en trois mois, à abaisser le prix du baril de pétrole. Pourtant, comparativement aux autres pays de l'Amérique latine, le Mexique continue à bénéficier d'un taux de croissance soutenu.

Convaincu que son pays doit jouer un rôle de plus en plus actif sur la scène internationale, grâce à ses ressources pétrolières (dont les réserves prouvées sont estimées à 72 milliards de barils), le président Lopez Portillo entend devenir une sorte d'arbitre en Amérique centrale et dans la zone des Caraïbes.

Stabilité

À la faveur de leur rencontre au Mexique, les présidents Portillo et Mitterrand signent, fin août 1981, une déclaration commune qui reconnaît la « représentativité » de l'opposition armée salvadorienne. Le président Lopez Portillo réaffirme ainsi clairement l'opposition du Mexique à toute forme d'hégémonisme dans cette partie du monde. Il poursuit en même temps le dialogue avec Cuba et le Nicaragua.

Miguel de la Madrid Hurtado, secrétaire d'État au Plan et au Budget, est nommé, le 25 septembre 1981, candidat du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) à la présidence de la République. Proche collaborateur du chef de l'État, il est assuré de remporter l'élection de juillet 1982 — grâce à l'omniprésence de la formation gouvernementale dans tous les rouages de l'administration — et d'assumer ses fonctions à partir du 1er décembre de la même année.

La fusion de cinq partis de gauche, dont le PC, décidés à « devenir la deuxième force politique du pays », ne menace pas, à court terme, la prééminence du PRI.

Si le Mexique jouit d'une remarquable stabilité politique, il connaît des problèmes de croissance. Un des cas les plus exemplaires est celui de la capitale, qui menace d'être la plus grande agglomération urbaine du monde dans les années à venir. Pour remettre de l'ordre dans le système des transports en commun (6 000 autobus) et mieux répondre aux intérêts de la population, le gouvernement décide de les « municipaliser ».

Inflation

Il faut remonter à la nationalisation du soufre, en 1962, ou à celle du pétrole, en 1938, pour trouver des précédents à une mesure de cette nature. C'est dire que le Mexique cherche un difficile équilibre entre les contraintes de l'État et celles des entreprises du secteur privé.

La conférence Nord-Sud qui se tient à Cancun, en octobre 1981, rassemble les chefs d'État et représentants de 14 pays en développement et 8 démocraties industrielles. Pour le président Lopez Portillo, cette réunion de notables est une nouvelle preuve du rôle que joue le Mexique dans le monde. Malheureusement, les résultats ne correspondent pas à ses espérances ; une fois de plus, pays riches et pays pauvres ne parviennent pas à se mettre d'accord.

Avec une inflation annuelle supérieure à 30 %, le Mexique assiste à une fuite continue de capitaux vers l'étranger. En février 1982, le peso subit une dévaluation approximative de 40 %. Pourtant, malgré ces difficultés, la croissance annuelle de l'économie nationale est quatre fois plus rapide que celle des États-Unis.

Éruption volcanique

Plus de 100 morts, des centaines de disparus ; c'est le bilan de l'éruption du volcan El Chiconal, entré en activité le 1er avril 1982, après un sommeil de plusieurs dizaines d'années. Situé à 700 km au sud-est de Mexico, à une altitude de 2 220 m, El Chiconal a rayé de la carte plusieurs bourgs et villages situés dans quatre États.

Nicaragua

Managua. 2 730 000. 19. 5,2 %.
Économie. PIB (78) : 889. Productions (77) : A 23 + I 26 + S 51. Énerg. (80) : 338. CE (78) : 21 %. Ch. (74) : 7,3 %.
Transports. (78) : 17 M pass./km, 10 Mt/km. (77) : 46 400 + 23 900. (78) : 77 pass./km.
Information. (76) : 6 quotidiens. Tirage global : 113 000. (75) : *126 000. (76) : *90 000. (77) : 43 000.
Santé. (76) : 1 356. Mté inf. (78) : 42,9.
Éducation. Prim. : (75) : 339 300. Sec. et techn. : (73) *63 000. Sup. (72) : 12 519.
Armée.  : 6 700.
Institutions. Indépendant en 1838. République. Nouvelle constitution du 14 mars 1974. L'État est dirigé, depuis le 18 juillet 1979, par une junte de reconstruction nationale, mise en place après la démission de Francisco Urcuyo Mariano, président intérimaire qui succède au général Anastasio Somoza Debayle, contraint de se retirer le 17 juillet 1979 après la victoire des sandinistes.

Raidissement du pouvoir sandiniste

L'économie mixte, le pluralisme politique et le non-alignement étaient officiellement les trois piliers du régime mis en place en juillet 1979 (Journal de l'année 1979-80). Deux ans plus tard, ces piliers sont sérieusement ébranlés. Certes, 60 % de la production agricole et industrielle demeurent aux mains du secteur privé, mais la situation économique se détériore. L'industrie tourne à 60 % de ses capacités, la productivité baisse, le chômage touche 35 % de la population, et la dette extérieure sera, fin 1982, le double de ce qu'elle était au départ de Somoza.