Amérique

Canada

Ottawa. 23 940 000. 2. 1,1 %.
Économie. PIB (80) : 10 580. Productions (78) : A 4 + I 31 + S 65. Énerg. (80) 10 241. CE. (78) : 23 %. P (78) : 180. Ch. (80) : 7,5.
Population active (80) : 10 655 000, dont A : 5,5 % ; I : 28,5 % ; D : 66 %. Prix à la consommation (évolution 80) : + 10,1 %.
Balance commerciale (80) exp. : 64,9 MM$, imp. : 59 MM$. Productions (80) : blé 19 Mt, houille 31 Mt, pétrole 82 Mt, gaz naturel 69 Gm3, électricité 367 TWh (dont 41 d'origine nucléaire), cuivre 0,7 Mt, fer 31 Mt, acier 16 Mt, aluminium 1,1 Mt, papier 12,1 Mt.
Le PIB a pratiquement stagné en 1980 ; le nombre des chômeurs est toujours de l'ordre de 800 000, alors que l'inflation reste relativement élevée. L'économie canadienne demeure cependant solide, en particulier dans le domaine énergétique, talon d'Achille de la quasi-totalité des pays développés. Signe de cette santé, la balance commerciale est excédentaire, plus nettement encore qu'en 1978 et 1979. La balance des paiements, elle, est toujours légèrement déficitaire. La progression des exportations a été particulièrement forte, alors que les ventes à leur principal acheteur, les États-Unis, ont été réduites en volume. Ce qui témoigne de la compétitivité de la production canadienne sur des marchés plus lointains et du même coup allège quelque peu la dépendance à l'égard du grand voisin.
Transports. (78) : 3 074 M pass./km, 215 352 Mt/km. (77) : 9 554 000 + 2 494 300. (*80) : 3 180 000 tjb. (78) : 13 854 pass./km.
Information. (77) : 122 quotidiens ; tirage global : 5 150 000. (76) : *23 400 000. (76) : *9 895 000. (76) : 1 234 300 fauteuils ; fréquentation : 95,3 M. (78) : 15 283 000.
Santé. (77) : 41 398. Mté inf. (78) : 12.
Éducation. (76) Prim. : 2 372 784. Sec. et techn. : *2 580 000. Sup. (75) : 818 153.
Armée.  : *79 500.
Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (statut de Westminster). Constitution de 1867, rapatriée le 17 avril 1982. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Edward Schreyer. Premier ministre : Pierre Elliott Trudeau.

Le rapatriement de la Constitution : une initiative historique de P. E. Trudeau

En dépit des répercussions d'une crise économique mondiale qui n'a pas épargné le Canada — dont le dollar a subi des moments difficiles sur le marché des changes —, le calendrier demeurera au regard de l'histoire celui du rapatriement constitutionnel, qui a permis de rompre les derniers liens coloniaux avec la Grande-Bretagne.

Le 17 avril 1982, Élisabeth II, reine du Royaume-Uni et du Canada, en visite à Ottawa, assiste à la proclamation célébrant le retour au pays de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB), dernier symbole de la dépendance du plus grand État du Nouveau Monde. Symbole, en effet, car déjà en 1931 le traité de Westminster avait soustrait le Canada à la portée des législations britanniques, abolissant du même coup la loi de 1865 concernant la validité des lois coloniales. Mais le pouvoir exécutif canadien, quoique souverain, demeurait malgré tout sous l'emblème de la Grande-Bretagne.

Après cinquante ans de négociations intermittentes entre les gouvernements fédéral et provinciaux, qui n'ont jamais pu faire l'unanimité sur une formule de rapatriement de l'AANB, le Canada, à l'exception du Québec, a dit « oui ».

Cette journée du 17 avril, marquée par les réjouissances officielles dans la capitale nationale et par une contre-manifestation dans les rues de Montréal de quelque 35 000 Québécois — Premier ministre du Québec et membres de son cabinet en tête —, aura été préparée par une succession de batailles politiques qui ont dessiné la trame d'un pays divisé.

Affrontement

Partant du postulat d'un accord général sur l'opportunité d'une affirmation de la souveraineté du Canada par la voie d'un rapatriement constitutionnel, mais las de l'échec des tentatives de consensus avec les provinces sur la formule de rapatriement, le Premier ministre Trudeau lance l'idée d'une action unilatérale du gouvernement fédéral, dont l'essentiel se retrouve dans un document, publié en juin 1978, intitulé Le temps d'agir.