À Paris, pour la police, cette évasion est comme une gifle. Et l'inculpation de Me Michel Graindorge, soupçonné d'avoir participé à l'évasion de son client, n'est qu'une mince consolation.

Et puis, c'est le coup de théâtre du 2 novembre. Il est 15 h 15, place de la porte de Clignancourt, à Paris. Une fusillade éclate au milieu d'un embouteillage provoqué par des voitures banalisées de la police. Un homme vêtu d'un blouson de cuir marron, au volant d'une BMW gris métallisé, s'effondre criblé de balles. C'est Jacques Mesrine. À ses côtés, Sylvie Jeanjacquot, sa compagne, est grièvement blessée. Hospitalisée très rapidement, elle survivra.

Trois jours plus tard, une cassette enregistrée par Jacques Mesrine à l'intention de sa compagne est découverte par les policiers dans le studio du gangster : «... J'ai payé, déclarait notamment Mesrine, et finalement je resterai un exemple, peut-être un mauvais exemple. Ce qui est terrible, c'est que certains vont faire de moi un héros. En fin de compte, il n'y a pas de héros dans la criminalité... »

Une dangereuse recette

Trois en septembre 1979, deux en avril 1980 : en tout, cinq personnes sont mortes dans le midi de la France pour avoir bu du pastis frelaté.

L'affaire éclate dans la Drôme lorsqu'à l'occasion d'un mariage quatorze personnes sont intoxiquées et doivent être hospitalisées au centre antipoison Édouard-Herriot à Lyon. Deux d'entre elles, Michel Baratier et Mohamed Merahbe, vont mourir trois jours plus tard. L'enquête révèle qu'ils ont été empoisonnés par du pastis. Quelques mois plus tard, trois autres personnes décéderont dans des circonstances analogues.

La police va alors s'efforcer de démanteler le réseau de trafiquants qui a approvisionné en pastis frelaté un certain nombre de consommateurs de la région.

Dans le Midi, tout le monde connaît la recette du pastis : 2 g d'anéthol (extrait d'anis ou de fenouil, qu'on ne trouve plus en France, mais dont la vente est libre en Suisse), 1/2 litre d'alcool éthylique raffiné à 90°, et 1/2 litre d'eau pure. En mélangeant ces trois éléments, on obtient un litre d'anis correct ne présentant que les dangers habituels de toute boisson alcoolisée.

Méthanol

Mais l'alcool éthylique coûte cher, et certains trafiquants n'ont pas hésité à lui substituer du méthanol (alcool de bois), bon marché mais réservé à l'usage industriel et dangereusement toxique. C'est ainsi que furent mis en circulation une centaine de litres de faux pastis, boisson mortelle à partir d'une certaine dose.

Sept trafiquants ont été arrêtés et jugés. Le principal inculpé s'est vu infliger 30 mois de prison ferme et le moins coupable 4 mois avec sursis. Ce verdict est mal accueilli par les familles des victimes ; elles ont fait appel.

Extraterrestres ou canular ?

L'aventure s'est passée dans la région parisienne à Cergy-Pontoise. Le 27 novembre 1979, à l'aube, deux jeunes marchands forains, Pierre Prévôt et Salomon N'Diaye, se présentent à la gendarmerie. Selon eux, leur ami Frank Fontaine, 19 ans, a disparu dans des circonstances pour le moins troublantes. « Nous chargions un lot de vêtements pour aller les vendre au marché de Gisors, il était entre 3 et 4 heures du matin, lorsque est apparu dans le ciel un faisceau lumineux se dirigeant vers le sol. Nous sommes partis chercher un appareil photo, laissant Frank dans la voiture. Quand on est revenu — sans appareil photo —, la voiture stationnait 200 m plus loin, enveloppée d'un halo lumineux où flottaient 3 ou 4 petites sphères. La lueur a disparu. Nous nous sommes approchés : la portière avant gauche était ouverte, le levier de vitesse enclenché : Frank avait disparu. »

Scepticisme

Première réaction des gendarmes : le scepticisme. En effet, un peu partout dans le monde, des milliers de personnes ont vu des soucoupes ou des cigares volants, mais sans pouvoir donner de preuves matérielles de leur vision.

Pourtant, les garçons semblent sincères et sérieusement inquiets. Une enquête est ouverte. Les recherches durent six jours : sans résultat. Et puis, le 3 décembre, Frank réapparaît comme par miracle, en bonne forme physique. Il a été « redéposé », affirme-t-il, à l'endroit même où il avait été enlevé. Ce qui s'est passé, ce qu'il a fait pendant son absence, avec qui il se trouvait... ? Il n'en sait rien. Il a tout oublié.