L'indemnité spéciale montagne est revalorisée de 30 %. Les mécanismes de compensation et les caisses de péréquation sont maintenus, les prêts bonifiés, aménagés et allongés. Enfin, plusieurs mesures d'encouragement sont prises en faveur des productions ovine, porcine, avicole. Le ministre annonce plusieurs décisions en faveur des agriculteurs en difficulté : prise en charge par l'État d'une partie des intérêts des prêts spéciaux jeunes agriculteurs ou de modernisation. Le crédit agricole est invité à faire preuve de compréhension à l'égard des éleveurs de bovins et des producteurs de légumes en difficulté.

Objectifs

Le ministre Pierre Méhaignerie met l'accent, en octobre, sur la nécessité d'améliorer la qualité et l'efficacité de l'enseignement technique agricole. Les effectifs scolarisés ont augmenté, de 1973 à 1978, de 11,5 % par an (contre 3 % pour ceux de l'Éducation nationale) pour dépasser 120 000 élèves. La conférence annuelle décide de renforcer la filière du progrès, formation, recherche, expérimentation et développement. C'est en mai 1980 que le gouvernement adopte la directive promise ; elle est destinée à mettre en œuvre, au cours des cinq prochaines années, des actions pour améliorer la formation des agriculteurs, la recherche appliquée et l'expérimentation, la diffusion des techniques et des méthodes de gestion. La réforme de l'INRA (transformation en établissement public à caractère industriel et commercial) est rejetée par son personnel et par le Conseil d'État.

La conférence annuelle fixe comme objectif d'économiser ou de mobiliser 6 millions de TEP à terme de cinq ans et 15 millions à terme de dix ans. Ce sont des chiffres légèrement différents qui avaient été retenus lors de la création de la mission d'énergie au ministère de l'Agriculture en novembre 1979.

L'objectif est d'accroître fortement la production d'énergie d'origine agricole à partir des végétaux (bois, pailles, déchets cellulosiques divers) par combustion ou par gazéification ou à partir d'autres sous-produits (fumier, lisier). Ainsi, l'agriculture devra parvenir dans une dizaine d'années à produire autant d'énergie qu'elle en consommera. Les chiffres retenus sont de 5 à 6 millions de TEP en 1985 et de 10 millions en l'an 2000. Vingt millions de F de crédits sont affectés au Commissariat à l'énergie solaire pour l'exploitation de la biomasse. Un conseil des ministres prévoit, en avril 1980, une production d'énergie verte de 7,5 à 9 millions de TEP d'ici à dix ans, nouvel objectif inférieur à ceux déjà énoncés. Dans l'Aveyron sont entrepris des essais d'une voiture utilisant l'alcool de topinambour.

Programme d'action

Le plan de rationalisation porcine mis en place en 1970 a permis à la production de passer de 819 000 t en 1969 à 1 236 000 t en 1978 (+ 5 % par an). Dans le même temps, le nombre d'éleveurs a régressé de 729 000 à 440 000. Mais la consommation, elle, a bondi de 1 052 000 t à 1 532 000, accroissant ainsi le déficit national qui atteint, en 1978, quelque 300 000 t, soit 2,6 milliards de F. Le gouvernement décide donc, en juillet 1979, de mettre en place au cours des cinq prochaines années un nouveau programme d'action. Des facilités supplémentaires de financement sont arrêtées. Deux organismes sont créés : le Conseil interprofessionnel national de l'économie porcine, au sein du FORMA, et l'Association nationale interprofessionnelle pour le porc, qui est de droit privé.

Le gouvernement adopte, en août 1979, une série de mesures destinées à relancer la politique en faveur des régions montagneuses qui représentent 1/5 du territoire national et 13 % des exploitations. Trois objectifs : encourager une agriculture dynamique ; maintenir et développer les activités économiques, notamment agricoles et forestières ; préserver les équilibres naturels. Des mesures exceptionnelles sont prises en faveur des exploitants âgés. Dans le cadre de la relance de l'économie, le gouvernement affecte 98 millions de F supplémentaires pour permettre le lancement de 200 millions de travaux d'hydraulique doublant les opérations de drainage, de travaux forestiers et d'équipement des établissements d'enseignement agricole, notamment pour économiser l'énergie.