Les médiateurs de l'allergie sont contenus dans les granulations de cellules tissulaires spéciales, les mastocytes, présents dans de nombreux organes mais surtout dans les poumons, la peau, les reins. Le dernier en date de ces médiateurs est le PAF (facteur d'activité des plaquettes), dont l'action a été mise en évidence par l'équipe du docteur J. Benveniste à l'INSERM. Agissant sur les plaquettes sanguines, il leur fait libérer d'autres médiateurs de l'allergie (histamine, sérotonine) et provoque de cette façon la constriction des bronches.

Allergie

Au début de 1980, la même équipe a réussi la synthèse du PAF. La molécule synthétique a toutes les propriétés du produit naturel. On espère ainsi arriver à un dosage radio-immunologique du PAF et à élucider la nature de ses récepteurs fixés sur les membranes plaquettaires. La connaissance de la structure chimique du PAF permettra la synthèse de substances proches mais antagonistes, d'où une voie nouvelle du traitement des allergies. De leur côté, des chercheurs canadiens tentent de bloquer la réaction allergique en incitant l'organisme à répondre à un allergène par la production d'immuno-globulines de la classe G au lieu des immunoglobulines E qui déclenchent l'allergie.

Les enquêtes épidémiologiques mettent en évidence diverses causes de cancer

Les résultats d'enquêtes épidémiologiques sur le cancer effectuées dans une cinquantaine de pays sous l'égide de l'OMS ont été collationnés et publiés sous forme de cartes indiquant, par pays et par sexe, les taux de mortalité des cancers les plus courants.

La distribution mondiale de cette mortalité s'ordonne en cinq groupes géographiques. Le plus important, où prédominent les cancers des voies aérodigestives, du poumon, du sein et du côlon, comprend les pays industrialisés, sauf le Japon ; aux USA, le taux de mortalité féminine par cancer du poumon a triplé depuis 1960. Pour la France, l'INSERM a dépouillé les données réunies depuis vingt ans sur la fréquence des différentes formes de cancer par sexe et leur répartition géographique. Globalement, il n'y a pas eu de diminution de la mortalité, mais les malades meurent plus tard. Le nombre de cancers chez les femmes a diminué de 12 %, malgré une augmentation pour le cancer du sein (+ 24 %) et le cancer du poumon (+ 10 %). Chez les hommes, il a augmenté de 30 % environ ; l'accroissement le plus important concerne les cancers du poumon (+ 150 %) et des voies aérodigestives (+ 80 %). La tranche d'âge masculine la plus touchée est 35-44 ans.

Étiologie

Sur le plan mondial, diverses causes sont invoquées pour expliquer les différents taux de morbidité : facteurs d'environnement, habitudes alimentaires ou comportements culturels. Le tabac et l'alcool favorisent les cancers du poumon, de l'œsophage et des voies aérodigestives. Les habitudes alimentaires seraient à l'origine d'un cancer sur trois. Dans les pays tropicaux, le cancer primitif du foie semble lié à la présence, dans l'huile d'arachide, d'aflatoxine, sécrétée par une moisissure qui se développe sur les graines d'arachide mal conservées. Au Japon, le cancer de l'estomac serait dû au diazole contenu dans la nourriture traditionnelle. En France, la fréquence du cancer de l'estomac a diminué de 50 % depuis 1950, sans doute sous l'effet de changements dans les modes de préparation et de conservation des aliments. Une enquête épidémiologique en Cappadoce (Turquie) a révélé que des fibres minérales de la famille chimique des zéolites (aluminosilicates complexes), qui sont des constituants naturels de certaines roches volcaniques, provoquent un cancer de la plèvre jusqu'ici exclusivement attribué à l'amiante. L'utilisation des zéolites naturelles commence à être réglementée aux USA. En France, où le flocage à base d'amiante est interdit dans tous les locaux mis en chantier depuis mars 1978, la réglementation de l'usage de l'amiante a encore été renforcée en 1979.

Des campagnes de dépistage de masse sont lancées dans divers pays.

Prévention

Au Japon, en 1979, 4 millions de personnes des deux sexes ont été examinées dans 325 unités mobiles de radiographie pour déceler précocement le cancer de l'estomac, le plus fréquent dans ce pays. Pour le cancer de l'utérus, le dépistage systématique a commencé au Japon et en RFA.