Détente

Courses

Scandales et procès

Curieuse métamorphose : alors que les robes des élégantes se font discrètes au pesage de Longchamp ou de Chantilly, le monde des courses est de plus en plus traversé par les robes noires des magistrats et des avocats. En octobre 1978, la fine fleur des jockeys d'obstacle compromis dans l'affaire du tiercé du prix Bride-Abattue, le 9 décembre 1973 (Journal de l'année 1973-74), comparaît devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Procès fleuve qui n'apporte pas les révélations escomptées.

Accusé vedette

Certes, pour la énième fois dans une affaire de course truquée, le nom de Patrice des Moutis est prononcé. Mais l'absence de cet accusé vedette ne permet pas aux débats d'atteindre leur véritable dimension. D'ailleurs, aucun des responsables de la fraude n'est présent dans le box des accusés : l'enquête n'a pas permis de remonter jusqu'à eux. Contre les jockeys, coupables d'avoir cédé à la corruption, les peines sont lourdes : de 6 mois à 18 mois de prison (avec sursis), accompagnés de fortes amendes. Il est probable qu'on ne reverra jamais en courses aucun de ces professionnels qui, malgré tout, assuraient aux courses d'obstacle un spectacle de qualité.

Après plusieurs scandales, les courses du midi de la France sont sur la sellette. La police des jeux réagit avec vigueur : l'enquête démontre que plusieurs triplets ont été truqués. De nombreux professionnels sont inculpés. Et l'on remonte même jusqu'à Paris, où des entraîneurs comme Paul Nivol, Roger Vercruysse et surtout Pierre-Désiré Allaire sont à leur tour inculpés de fraude sur les courses et frappés d'interdiction d'hippodrome. Les noms prononcés au cours de l'enquête révèlent que des liens beaucoup plus étroits qu'il ne serait souhaitable existent entre le milieu des courses et le milieu tout court.

L'écurie Boussac est entraînée dans le naufrage des affaires de l'ancien président de la Société d'encouragement. Illustrée par des chevaux comme Tourbillon, Corrida, Pharis, elle avait compté jusqu'à 300 pur-sang à l'entraînement. L'Aga Khan, qui avait déjà acquis l'écurie Dupré (Journal de l'année 1977-78), la rachète pour 41 millions de F. L'écurie Guy Weisweiller (Le Fabuleux, Chaparral, Hallez, Dragoon) disparaît également.

Enchères records

Les ventes de yearlings de Deauville, dont on annonce périodiquement le déclin, montrent qu'elles peuvent rivaliser avec celles de Keeneland ou de Newmarket. On enregistre, au mois d'août 1978, des enchères records : pour 1 500 000 F, une fille de Lyphard, Lyphard's Bonnet, devient la propriété de Mahmoud Fustok. Une autre Lyphard atteint 1 250 000 F, un produit de Caro 1 300 000 F et un fils de Great Nephew 1 050 000 F.

L'Arc de Triomphe 1978, qui permet d'enregistrer un record d'enjeux : 137 158 600 F, voit la victoire d'Alleged, qui remporte pour la deuxième fois cette épreuve phare du calendrier hippique mondial.

Au trot, High Echelon devient le nouveau roi de Vincennes. C'est la relève par la jeune génération des gloires vieillissantes, Grandpré et Éléazar.

Ont été le plus souvent à l'honneur sur 102 tiercés
Numéros
4 et 11 : 25 fois
6 : 22 fois
3 : 19 fois
5 : 18 fois

En plat
Jockeys
A. Lequeux : 14 fois
F. Head : 12 fois
J.-L. Kessas : 10 fois
Entraîneurs
B. Sécly : 14 fois
M. Zilber : 9 fois
O. Douieb : 8 fois

En obstacles
Jockeys
G. Negrel, P. Brame, A. Jouenne, P. Tual, H. Corfdir : 4 fois
Entraîneurs
G. Philippeau : 7 fois
A. Fabre, G. Pelat, P.-L. Biancone, M. Maschio : 3 fois

Au trot
Drivers
J.-R. Gougeon, J.-P. Dubois : 8 fois
J. Riaud, M.-M. Gougeon, R.-W. Denechère : 5 fois
Entraîneurs
J. Riaud : 8 fois
A.-F. Bigeon : 5 fois
J.-R. Gougeon, F. Olivier, J.-P. Dubois, J.-C. Hallais : 4 fois.

Prix de l'Arc de Triomphe
(Longchamp, 1er octobre 1978)
Alleged, L. Piggott, R. Sangster ;
Trillion, W. Shoemaker, E. L. Stephenson ;
Dancing Maid, F. Head, J. Wertheimer ;
Frère Basile, P. Paquet, J.-P. Binet ;
Guadanini, H. Samani, J. Kaida ;
Moncontour, J.-L. Kessas, Mme Hausmann.
Tiercé (pour 1 F) dans l'ordre : 98 F ; sans ordre : 19,60 F.