Dans cette zone, et dans un rayon d'une dizaine de kilomètres autour de Dampier, il existe peut-être une centaine de milliers de gravures rupestres.

Fouilles

Deux ravins de la péninsule ont été plus particulièrement étudiés. Cinq zones témoins y ont été retenues, chacune de 80 m de long environ, pour y tenter une fouille exhaustive. On trouve là un sol jonché d'éclats, des carrières de taille et, sur le pourtour, cette extraordinaire floraison d'art rupestre : des chaos où toutes les roches portent des gravures, souvent sur plusieurs faces. Entre les sols couverts d'éclats et les roches couvertes de gravures, des relations ne sont pas impossibles.

Il existe en outre dans cette zone des amas coquilliers dont certains ont pu être fouillés et datés. Ceux de la Skew Valley se sont révélés constitués de deux types différents et superposés : en dessous, des amas de coquilles de gastéropodes ; au-dessus, des bivalves. Douze dates au radiocarbone ont été obtenues. Elles donnent à la période de consommation des bivalves un âge de 2 000 à 4 500 ans, et de 6 000 à 7 000 ans pour celle des gastéropodes.

Les gravures sont de plus en plus nombreuses à mesure que l'on se rapproche des amas coquilliers. D'autre part, elles tendent en général à s'orienter vers ces amas. Cela suggère une association entre les deux catégories de vestiges. Les proportions entre les types de gravures changent également selon l'emplacement et la distance.

Patines

Certaines gravures paraissent clairement associées aux amas. Elles sont parfois ensevelies dans les couches archéologiques. C'est parmi elles que les représentations d'animaux marins sont les plus nombreuses. Leur étude montre d'ailleurs qu'elles ont été regravées, qu'elles ont en somme servi plusieurs fois. Les superpositions de gravures et les différences de patines suggèrent l'existence de gravures plus anciennes, formant un groupe davantage centré sur l'intérieur des terres et où les représentations de faune marine sont nettement moins abondantes.

D'autres gravures seraient plus récentes ; elles sont aussi plus proches des côtes actuelles. On y rencontre beaucoup de figurations humaines complexes. Un peu partout en Australie, les représentations humaines deviennent particulièrement nombreuses aux époques les plus récentes.

Il y a donc là un ensemble culturel très divers et d'une grande richesse. Certaines gravures ne deviennent visibles qu'à des moments précis de la journée, parfois pendant seulement une demi-heure. Cela oblige à faire des recherches à toutes les heures du jour — et pose le problème de la réalisation et de l'usage de ces gravures.

Les épaves de la mer du Nord et de la Méditerranée

Un symposium international d'archéologie navale, réuni à Brême du 9 au 11 février 1979, a fait le point sur les nombreuses découvertes auxquelles ont donné lieu les régions atlantiques de l'Europe.

Pièce par pièce

Ce choix de Brême était dû à la découverte, au cours de travaux dans le port il y a une quinzaine d'années, d'un grand bateau médiéval à fond plat, qui pouvait être utilisé aussi bien en mer que sur les fleuves. L'épave n'avait pas alors été fouillée dans toutes les règles de l'art : après une série de relevés, on l'avait démontée, puis traitée pièce par pièce avant de la remonter. Travail extrêmement long et délicat puisque tous les problèmes de traitement et de conservation ne sont pas encore résolus à l'heure actuelle. Autour de l'épave, remontée aux neuf dixièmes, on a créé un musée et un centre de recherche.

Ainsi avaient fait les archéologues danois sur le fameux site de Roskilde (cinq épaves scandinaves de la fin du Xe s.). Mais l'intérêt de l'épave de Brême vient justement de ce qu'elle n'est pas scandinave. On pensait que les techniques navales de Scandinavie avaient dominé toutes les régions riveraines de la mer du Nord jusqu'en Grande-Bretagne : or, ici, se manifeste une autre technique qui paraît liée au développement des villes de la Hanse.

D'autres bateaux à fond plat ont été trouvés dans les îles de la Frise ; de nombreuses épaves médiévales sont étudiées aux Pays-Bas ainsi qu'en Grande-Bretagne, dont six à Londres même. En France, on a trouvé une pirogue monoxyle (faite d'une seule pièce de bois), également médiévale, et les vestiges d'un port fluvial à Port-Berteau (Charente-Maritime).

Amphores

Si les rivages des régions atlantiques apparaissent de plus en plus riches, ceux de la Méditerranée ne sont pas en reste. En 1978 ont été publiés les résultats d'une fouille de quatre ans menée sur l'épave de la madrague de Giens : les restes d'un navire de commerce romain de 30 à 35 m de long, chargé d'amphores, venu sombrer non loin de Toulon vers l'époque de la guerre des Gaules. Tout le fond de l'épave et une partie de ses flancs ont été conservés, avec une bonne partie des amphores en place. Ainsi a-t-on pu estimer que la cargaison contenait entre 4 500 et 7 800 amphores. D'après les estampilles et cachets relevés, les amphores devaient contenir du vin du Cécube (sud du Latium) : c'était un des grands crus de l'époque.