Le 13 septembre 1978, un Concorde d'Air France a embarqué à son bord deux chambres à émulsion, de fabrication japonaise. L'expérience était le fruit de la collaboration du professeur Capdevielle, du CNRS, et du professeur Ogada, de l'université de Tokyo. Au cours d'environ 150 heures de vol à l'altitude de croisière de l'avion, les chambres ont enregistré 150 impacts de particules cosmiques à très haute énergie. D'autre part, les physiciens de Saclay, en collaboration avec l'Institut de recherches spatiales de Copenhague, construisent un appareil de 1 t qui doit être embarqué en septembre 1979 à bord d'un satellite astronomique américain. Il doit déterminer la composition isotopique des noyaux compris entre le béryllium et le fer.

Éclipse totale de Soleil (la dernière du siècle) sur le continent nord-américain

Le 26 février 1979, par la grâce d'une éclipse de Soleil, une région minière de 5 000 habitants, englobant les petites villes de Red Lake, Balmerton et Cochenour, dans l'Ontario, devient, l'espace d'un jour, la capitale astronomique du monde. Chercheurs américains et canadiens s'y retrouvent pour observer la dernière éclipse totale du siècle, visible sur le continent nord-américain. Un événement scientifique important, suivi non seulement du sol, mais également de la haute atmosphère par des fusées-sondes lancées pour la circonstance, et de l'espace par une armada de douze satellites. Car, si elles ne terrorisent plus les foules comme jadis, les éclipses totales de Soleil constituent toujours des phénomènes du plus haut intérêt pour l'étude des régions externes du Soleil ainsi que de l'influence de l'activité solaire sur les couches supérieures de l'atmosphère terrestre. Les Américains devront attendre maintenant l'an 2008 pour pouvoir observer à nouveau un tel phénomène depuis leur territoire.

Un indice de l'existence des ondes gravitationnelles

Prédites par la théorie de la relativité générale d'Einstein, les ondes gravitationnelles ont, jusqu'à présent, échappé à la sagacité des expérimentateurs. Assimilables à des fluctuations de la pesanteur, ces ondes, qui seraient engendrées par des déplacements de matière, tout comme les ondes électromagnétiques le sont par des déplacements de charges électriques, sont en effet extrêmement difficiles à détecter, et toutes les tentatives effectuées en ce sens depuis une dizaines d'années sont restées vaines. Toutefois, un résultat d'observation présenté par une équipe américaine en décembre 1978, lors d'un congrès international d'astrophysique, paraît constituer un indice sérieux de leur existence.

J. Taylor, L. Fowler et P. McCulloch, de l'université du Massachusetts, ont étudié attentivement le pulsar PSR 1913 + 16, découvert en 1974. Celui-ci émet une brève impulsion toutes les 59 ms. Mais cette période varie en fait de 58,967 ms à 59,045 ms en 7,57 heures. Une telle variation s'explique si l'on admet que l'astre tourne autour d'un compagnon invisible. Ce système binaire, situé à 16 000 années de lumière de la Terre, serait ainsi constitué de deux objets très denses, distants d'environ 700 000 km, et tournant l'un autour de l'autre à la vitesse de 300 km/s.

Des observations minutieuses, effectuées à l'aide du grand radiotélescope d'Arecibo (Porto Rico), ont montré que la période orbitale de 7,57 heures décroît très lentement : elle a diminué de 0,4 ms en 4 ans. Cela traduit une perte d'énergie du système (ayant pour effet de rapprocher les deux astres et d'accélérer leur rotation) qui ne peut guère trouver sa source que dans le rayonnement d'ondes gravitationnelles. Précisément, le calcul de la quantité d'énergie susceptible d'être émise sous forme gravitationnelle, à partir des caractéristiques du système, rend bien compte de la diminution de la période constatée. Ce résultat important, s'il ne fournit qu'une présomption de l'existence des ondes gravitationnelles, devrait, en tout cas, donner un nouvel élan aux recherches visant à les mettre en évidence.

Océanographie

Les premiers résultats de la campagne Cyamex

C'est seulement en juillet 1978 qu'ont été publiés les premiers résultats de la campagne franco-américano-mexicaine Cyamex d'exploration sous-marine, qui s'était déroulée du 14 au 27 mars dans des fonds de 2 600 à 3 010 mètres, à l'entrée du golfe de Californie.

Exploration

En 1973 et 1974, l'opération Famous (Journal de l'année 1973-74) avait permis la première étude in situ d'une dorsale subocéanique.