Cette consultation électorale a opposé les deux candidats les mieux placés après le scrutin du 16 juillet 1978, aucun d'entre eux n'ayant alors obtenu la majorité absolue nécessaire à une élection au premier tour. Elle a paru longtemps menacée. À la fin de juillet, en effet, le tribunal électoral chargé de la vérification des opérations de vote demande plusieurs mois pour faire connaître ses conclusions. Deux présidents de ce tribunal démissionnent au mois de septembre, à dix jours d'intervalle, alléguant des fraudes importantes de l'opposition, avec l'espoir, selon certains, d'obtenir l'annulation de toute la consultation. Dans un climat tendu et alors que l'opposition craint une intervention militaire, le tribunal électoral est réorganisé et, le 5 octobre, la date du 2e tour est annoncée pour avril 1979.

La mort d'Abdon Calderon Munoz, candidat du Front alfariste (centriste) à la présidence, des suites d'un attentat commis à Guayaquil, le 29 novembre 1978, fait à nouveau planer des doutes sur les intentions définitives des militaires. Car il apparaît que le ministre de l'Intérieur, le général Jarrin, est compromis dans l'assassinat de cet homme considéré comme l'un des leaders les plus efficaces de l'opposition.

La consultation a pourtant lieu, le 29 avril 1979 ; Jaime Roldos Aguilera est élu.

Justice sociale

Jaime Roldos Aguilera est le gendre d'Assad Bucharam, dont la candidature à la présidence avait été écartée par une loi électorale fort contestée en 1978 et qui est ainsi susceptible d'exercer une influence politique non négligeable. Avec lui resurgit cette tradition populiste que les militaires avaient précisément voulu neutraliser en prenant le pouvoir en 1972. Sa volonté de justice sociale lui vaut l'appui des plus défavorisés, nombreux dans ce pays où la découverte de pétrole a profité à quelques privilégiés, où l'industrialisation ne crée pas assez d'emplois et où les campagnes sont en crise. Si les militaires maintiennent leur intention de rendre le pouvoir aux civils, le nouvel élu prendra ses fonctions le 10 août 1979.

Grenade

Saint George's. 100 000. 290. 2,2 %.
Économie. PIB (74) : 431. Production (75) : A 29 + I 13 + S 58. Énerg. (76) : 211.
Transports. (71) : 3 800 + 100.
Information. (75) : 1 quotidien. (75) : *22 000. (75) : 4 000 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (76) : 5 000.
Santé. (74) : 25. Mté inf. (75) : 23,5.
Éducation. (71). Prim. : 29 795. Sec. et techn. : 5 068.
Institutions. État indépendant le 7 février 1974. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Leo de Gale. Premier ministre : Maurice Bishop, auteur du coup d'État du 13 mars 1979 qui renverse sir Eric Matthew Gairy.

Coup d'État

Le gouvernement de sir Eric Gairy, personnalité qui a dominé l'île pendant vingt-cinq ans, est renversé le 13 mars 1979 par de jeunes militants du JEWEL (Joint Endeavour for Welfare, Education and Liberation) dirigé par Maurice Bishop, ancien leader de l'opposition. Le JEWEL envisage une politique de nationalisations, dans ce pays dominé par le capital étranger, et un système de démocratie à la base, avec des assemblées du peuple. Il refuse cependant le qualificatif de communiste. M. Bishop a assuré (message radiodiffusé du 14 mars) « n'avoir reçu aucune aide matérielle ou financière de quelque pays que ce soit », mais il déclare, dès le 8 avril, avoir besoin d'une aide militaire pour défendre le nouveau régime contre les mercenaires recrutés, selon lui, par l'ancien Premier ministre. Curieusement il s'adresse à la fois aux États-Unis et à Cuba pour défendre son régime.

Guatemala

Guatemala. 6 440 000. 59. *3,1 %.
Économie. PIB (76) : 697. Énerg. (76) : 257. CE (76) : 18 %.
Transports. (*76) : 117 Mt/km. (*76) : 82 700 + 50 100. (76) : 132 M pass./km.
Information. (75) : 11 quotidiens ; tirage global : 165 000. (75) : *262 000. (75) : *110 000. (73) : 75 200 fauteuils ; fréquentation : 15,4 M. (73) : 53 000.
Santé. (71) : 1 208. Mté inf. (74) : 75,4.
Éducation. (73). Prim. : 571 308. Sec. et techn. : 104 494. Sup. (75) : 22 881.
Armée.  : 14 270.
Institutions. Indépendant en 1821. République présidentielle. Nouvelle Constitution (15 sept. 1965). Président et chef de l'exécutif : général Romeo Lucas Garcia, désigné par le Congrès comme vainqueur des élections du 5 mars 1978 ; succède au général Kjell Laugerud Garcia.

Assassinats

Climat de terreur : disparitions et assassinats sont quotidiens. Selon Amnesty International, 770 cadavres auraient été découverts entre juin et septembre 1978, et, pour le seul mois de janvier 1979, le bilan s'élève à 134 morts et 73 blessés. Parmi les victimes les plus connues, Alberto Fuentes Mohr, ancien ministre des Affaires étrangères (le 25 janvier 1979) et Manuel Colom, ancien maire de la capitale (le 22 mars), assassinés par des commandos d'extrême droite qui agissent en toute impunité.

Guyana

Georgetown. 830 000. 4. 1,9 %.
Économie. PIB (75) : 637. Production (75) : A 29 + I 30 + S 41. Énerg. (76) : 1 072. CE (75) : 72 %.
Transport. (74) : 6 M pass./km. (*76) : 27 500 + 13 900.
Information. (74) : 3 quotidiens ; tirage global : 120 000. (75) : 280 000. (75) : 37 500 fauteuils ; fréquentation : 8,7 M. (76) : 23 000.
Santé. (74) : 237. Mté inf. (72) : 50,5.
Éducation. (73). Prim. : 132 023. Sec. et techn. : 67 853. Sup. : 2 307.
Armée.  : 2 000.
Institutions. État indépendant le 26 mai 1966. République proclamée le 23 février 1970. Chef de l'État : Arthur Chung, réélu par le Parlement le 12 mars 1976. Premier ministre : Forbes Burnham.

Référendum constitutionnel

Forbes Burnham, Premier ministre de la Guyana et chef du PNC (Congrès national du peuple), dispose, depuis le référendum constitutionnel du 10 juillet 1978, des moyens de modeler à son gré le régime politique de son pays.