Le chiffre d'affaires de la construction électrique (74,30 milliards de F) a augmenté de 11 % par rapport à 1976. En volume, la production a progressé de 5 % seulement (+ 9,20 % en 1976).

L'évolution a été un peu moins bonne pour les biens d'équipement que pour les biens intermédiaires et de consommation. Les matériels d'éclairage, les moteurs et transformateurs, piles et ascenseurs ont connu une activité moins satisfaisante que la moyenne, alors que, pour la radio-télévision et le téléphone, les taux de croissance ont été plus favorables. Seul, l'électroménager (8,60 milliards de F) a connu un ralentissement (+ 3 %) par rapport à son taux habituel de croissance.

Pour l'ensemble de la profession, les effectifs (475 000 salariés, dont 191 000 femmes) ont diminué de 1 % par rapport à 1976. Comme pour nombre d'autres industries françaises, c'est l'évolution toujours croissante du commerce extérieur qui a donné le ton aux activités des électriciens et des électroniciens. Certes, les exportations (26,80 milliards de F) se sont accrues (+ 16 %) moins rapidement qu'en 1976 (+ 25 %). Mais, par rapport à la production de la profession, leur part (37 %) augmente exercice après exercice (35 % en 1976, 31 % en 1975 et 28 % en 1971).

Après la forte poussée de 1976 (+ 40 %), les importations ont retrouvé un taux d'augmentation plus normal. En valeur, elles se sont élevées à 20,30 milliards de F (+ 14 %). Au total, la balance commerciale a été excédentaire de 6,50 milliards de F ; le taux de couverture étant de 132 %.

Lauréats

Des secteurs comme celui de l'électronique professionnelle et ceux des équipements électriques, déjà lauréats de la profession pour les ventes à l'extérieur, conservent la première place dans ce palmarès, voire même l'améliorent.

D'autres ont nettement progressé : appareillages électriques d'installation (+ 55 %) ; accumulateurs (+ 44 %) et matériels d'éclairage (+ 40 %). Un secteur — celui des biens de consommation — retient particulièrement l'attention. Certes, son déficit commercial reste lourd ; cependant, des tendances confirment des progrès sur les marchés extérieurs, notamment dans l'électroménager, gros matériels d'électroménager (+ 43 %), et pour la radio-télévision (+ 30 %). Cette amélioration s'esquissait déjà au cours des exercices précédents, elle porte des promesses pour les prochaines années.

Entrepris depuis plusieurs années, le développement géographique des ventes à l'étranger a continué : celles-ci ont surtout progressé hors de la CEE, et notamment — comme pour nombre d'autres industries françaises — vers les pays pétroliers. Entre 1974 et 1977, les ventes à destination du Proche-Orient ont été multipliées par cinq. Les ventes vers l'Union soviétique ont doublé en 1977 (par rapport à 1976). En revanche, les exportations vers l'Afrique du Sud, le Chili et la Chine ont diminué.

Finalement, pour la part de ses exportations dans sa production, l'industrie française de la construction électrique et de l'électronique — la deuxième dans le monde — s'est quelque peu rapprochée de celle de la RFA (la première dans le monde).

Cette profession a obtenu, de 1970 à 1977, le taux de croissance de la production le plus élevé parmi les grands pays industriels (son taux annuel moyen a été de 9,4 %), nettement supérieur à celui du Japon (6,1 %), qui vient en 2e position.

Après une décennie au cours de laquelle les rapprochements en fusions d'entreprises avaient été nombreux, 1977 n'en a guère apporté, dans la construction électrique, l'électronique, les fabricants de réacteurs nucléaires et l'informatique.

Le baron belge Édouard-Jean Empain démissionne de la présidence du groupe Empain-Schneider, qui a, depuis août 1975, le monopole de la fabrication des réacteurs nucléaires en France. Cette décision a été annoncée le 11 avril 1978, quelques semaines après la libération du baron, pris en otage le 23 janvier 1978. C'est René Engen — un ingénieur belge de 60 ans, un ami de vieille date du baron Empain — qui lui succède.

Un visage nouveau

La construction électrique et l'électronique françaises comptaient 1 822 entreprises de plus de 5 personnes en 1977 (et 1 640 et 1 706 respectivement dix ans et vingt ans auparavant). Le nombre des grandes entreprises augmente en raison des rapprochements, ou des fusions, qui se sont réalisés depuis ces quinze dernières années. Les entreprises occupant plus de 1 000 salariés étaient au nombre de 44 en 1957 (52 % des effectifs totaux) ; 69 en 1967 (60 %) ; 76 en 1977 (64 %). À l'inverse, les entreprises de moins de 100 personnes étaient de 1 430 en 1957 (11 % des effectifs) ; 1 231 en 1967 (10,6 %) ; 1 290 en 1977 (8,8 %). Si le nombre des petites entreprises a peu varié, leur part dans les effectifs totaux décroît. En 1976, les 101 entreprises ayant réalisé chacune plus de 100 millions de F de chiffre d'affaires ont totalisé 73 % des ventes totales. Les 1 000 entreprises dont le chiffre d'affaires était inférieur à 5 millions de F n'en ont représenté, elles, que 3,1 %.

Téléphone

Les PTT ont décidé le 7 décembre 1977 de modifier les statuts de deux sociétés d'économie mixte, la Sotelec et la Socotel, dont une des responsabilités consistait en la coordination des commandes de matériels téléphoniques et la normalisation des techniques. Ces deux tâches ont été transférées à l'administration.