À ces critiques, qui mêlaient étrangement dans l'un ou l'autre camp des adversaires politiques (élus de la majorité et de la gauche se retrouvant unis contre les maires des grandes cités toutes couleurs confondues), s'ajoutaient évidemment les prises de position décidées en fonction d'une opposition de principe au régime. S'y ajoutaient aussi les réticences de nombreux ministères, celui des Finances en tête, redoutant de perdre dans l'opération une bonne part de leurs pouvoirs.

La grande vague qui, en mars 1977, emporta bien des municipalités détenues par la majorité, allait encore rendre plus incertain l'avenir du rapport Guichard. Annoncé par le président de la République pour le mois d'avril 1977, un grand débat devait permettre à tous les élus de se prononcer sur ses options, avant l'adoption par le Parlement d'une loi-programme. Mais, finalement, le gouvernement se contente, au début de l'été, d'envoyer aux maires un questionnaire très général, sans référence directe aux propositions du rapport Guichard. Le pouvoir effrayé par sa propre audace, se donne beaucoup de mal pour rassurer les élus et enterrer les idées de réformes par trop téméraires qu'il a lui-même lancées. Alors, la centralisation « multiséculaire », que dénonçait déjà le général de Gaulle, semble avoir encore de beaux jours devant elle.