D'autres travaux (A.P. Monaco à Boston, A. Liégeois à Paris), qui tendent à induire chez le receveur une tolérance spécifique du greffon, ont abouti à d'intéressants résultats expérimentaux.

En dernière analyse, c'est le système Hla D qui apparaît comme le déclencheur initial de la réaction de type cellulaire. Cette notion a paru suffisamment importante aux spécialistes du système Hla pour qu'ils aient décidé de se réunir à Oxford en septembre 1977.

La chirurgie extracorporelle

Il est désormais possible de prélever le rein d'un malade en coupant l'uretère et le pédicule vasculaire, de réparer des lésions complexes présentées par cet organe, puis, quelques heures plus tard, de le réinsérer dans l'organisme du patient, où il reprend son fonctionnement s'il a été convenablement réfrigéré pendant la période où il n'a pas reçu de sang. Tel est, dans ses grandes lignes, le sens de la communication présentée par les docteurs Jean Auvert et Pierre Mechali devant l'Académie nationale de médecine, le 30 novembre 1976. L'idée de cette chirurgie extracorporelle a été lancée par des chirurgiens américains (Hardy, 1963), puis reprise par des Japonais et des Suisses, avant d'être réalisée en France. Elle s'impose chaque fois que la réparation du rein malade in situ paraît trop difficile ou trop dangereuse du fait de l'étendue de la lésion ou de sa profondeur. Les indications préférentielles sont les lésions de l'artère rénale, les lésions urétérales, certains traumatismes, certaines tumeurs cancéreuses. Les résultats sont tout à fait satisfaisants.

Ces étranges maladies « nouvelles »

Une semaine après l'ouverture d'un congrès de l'American Legion, le 21 juillet 1976, à Philadelphie, une mystérieuse épidémie frappe plusieurs dizaines de congressistes. Elle se traduit par des symptômes variés (fièvre, toux, céphalées, douleurs, sensation de froid intense, vomissements, diarrhées), qui disparaissent spontanément ou, au contraire, sont suivis de phénomènes infectieux pulmonaires graves, avec une fièvre élevée. En six jours, 26 hommes et 3 femmes sont emportés par le mal, contre lequel toute thérapeutique se révèle inopérante...

On multiplie les enquêtes pour découvrir l'origine de la maladie : intoxication criminelle volontaire, virus nouveau, hôtels mal tenus, intoxication à la fumée dégagée par un stock de papier carbone brûlé pendant le congrès... Toutes ces pistes sont abandonnées les unes après les autres.

Bactérie

Enfin, en janvier 1977, les chercheurs du Centre national des épidémies à Atlanta (Géorgie) annoncent qu'une bactérie, isolée à partir du tissu pulmonaire de l'une des victimes, serait probablement l'agent de cette foudroyante épidémie. L'origine de cette bactérie était cependant difficile à préciser, et, au printemps 1977, on ne savait pas encore comment la classer : bactérie nouvelle ou, au contraire, transformation d'un germe jusque-là inoffensif en agent hautement pathogène ?

Virus

En revanche, on a identifié l'agent d'une fièvre hémorragique mortelle dans 94 % des cas, qui a sévi en août et septembre 1976 au Zaïre et au Soudan, provoquant la mort d'au moins 450 personnes. Il s'agit d'une maladie virale déjà connue, qui se manifeste par de la fièvre, des vomissements et une diarrhée sanglante. Le décès survient en moins de cinq jours.

Le point de départ de la maladie se situait dans un hôpital du Zaïre (à Bumba). Les visiteurs, venant parfois de villages très éloignés, repartaient dans leur région d'origine après avoir contracté le mal, soit en visitant un malade, soit en subissant un traitement ambulatoire pour toute autre cause.

Le virus de la maladie fut mis en évidence pendant l'hiver 1976-1977. Il est semblable à celui qu'on a isolé dans la maladie de Marburg, ainsi appelée parce qu'elle avait provoqué la mort, en 1975, de plusieurs chercheurs d'un laboratoire situé dans cette ville ; ces chercheurs étaient en contact avec une espèce particulière de singes africains, dits singes verts, utilisés pour leurs expériences. En fait, il s'agit d'une souche virale nouvelle extrêmement virulente.