Aujourd'hui, la pluralité des mondes habités est au programme de la recherche spatiale. Ainsi, pour la NASA, l'étude du système solaire se propose de trouver la réponse à trois groupes de questions :
– comment le système solaire s'est-il formé et comment a-t-il évolué ?
– comment la vie a-t-elle pris naissance et s'est-elle développée ?
– quels sont les processus physiques et chimiques qui ont contribué à créer notre environnement terrestre ?

Or, bien des questions que l'on se pose dans ces trois domaines peuvent, même s'ils concernent la Terre, trouver leur réponse dans l'étude et l'exploration des planètes. Parmi celles-ci, Mars est la plus intéressante. Pour ce qui a trait à la vie : elle n'est ni trop chaude (comme Vénus) ni trop froide (comme Jupiter) pour abriter des organismes animaux ou végétaux ; elle contient de l'eau et du gaz carbonique, substances liées, sur Terre, à l'activité biologique.

Comme la Terre, cette planète tourne sur elle-même en vingt-quatre heures. Ses pôles sont recouverts par des calottes de glace. L'inclinaison de son axe se traduit par l'existence de quatre saisons. Enfin, le sol de Mars présente des accidents du relief que l'on retrouve sur la Terre, tels que des volcans, des lits d'anciens cours d'eau, des dépôts sédimentaires abandonnés par les eaux...

Voilà pourquoi deux Viking de la NASA ont été lancés vers Mars les 20 août et 9 septembre 1975.

Expériences

Les Viking sont les descendants des derniers Mariner martiens lancés en mai 1972 (Journal de l'année 1971-72). Mais ils sont beaucoup plus lourds (3 519 kg au lieu de 978), et, surtout, considérablement plus perfectionnés. On a dû, pour les lancer, se servir d'une fusée plus puissante : un Titan III constitué par un faisceau de trois fusées juxtaposées, coiffé d'une fusée Centaure : large de 9,15 m à la base, ce lanceur mesurait 48,50 m de hauteur.

Un Viking comporte deux modules : Orbiter et Lander. L'ensemble est d'abord satellisé autour de Mars ; puis le Lander s'en sépare et descend pour se poser en douceur sur le sol de la planète, tandis que l'Orbiter, comme le suggère son nom, reste satellisé. Les deux engins sont équipés pour effectuer des recherches scientifiques indépendamment l'un de l'autre. En outre, l'Orbiter, qui a l'émetteur radio le plus puissant, joue le rôle de relais de télécommunications ; il reçoit les messages émis par le Lander et les retransmet à la Terre ; réciproquement, il communique à ce dernier les ordres venus des bases terrestres.

Néanmoins, en cas de panne de l'Orbiter, le Lander peut communiquer directement avec la Terre (mais alors les liaisons sont limitées à l'essentiel).

Cette sonde permet quatre sortes d'expériences. L'Orbiter dispose de deux caméras de télévision (photographie du sol), d'un spectromètre à infrarouges (détection de la vapeur d'eau atmosphérique) et d'un radiomètre à infrarouges (mesure à distance de la température du sol survolé). Ce satellite permet d'abord de trouver les meilleurs sites pour l'atterrissage du Lander, puis il étudie l'atmosphère et photographie le sol, tout en assurant les communications avec la Terre.

D'autres expériences ont lieu pendant la descente du Lander, qui est muni à cet effet d'un détecteur d'électrons et d'ions (mesures portant sur l'ionosphère), d'un spectromètre de masse (détection des gaz neutres dans l'« air » martien), d'instruments pour mesurer la température et la pression de l'air ainsi que la pesanteur. En somme, la descente est mise à profit pour étudier la composition et les caractéristiques de l'atmosphère aux différentes altitudes.

Pour son travail au sol, le Lander est équipé des instruments suivants : deux caméras de télévision, trois minilaboratoires pour la détection, par autant de méthodes, d'éventuelles manifestations d'une vie martienne ; un chromatographe et un spectromètre de masse, ainsi qu'un spectromètre à rayons X (analyse de la composition du sol et de l'atmosphère) ; une station météorologique (température, pression, vitesse du vent) ; un séismomètre (détection des séismes, étude de la structure interne du globe martien) ; deux aimants pour attirer des particules magnétiques du sol et les photographier ; une petite pelle mécanique servant à prélever des échantillons du sol pour les analyser et révélant aussi, accessoirement, les propriétés mécaniques du terrain.