– Petit plat de Moustiers XVIIIe, polychrome au chinois : 7 500 F, même vente.

– Vase en porcelaine de Sèvres, monture bronze ciselé XVIIIe : 15 000 F, Galliera, 22-III-77.

– Assiette en porcelaine de Paris, décor à médaillon début XIXe : 2 350 F, Drouot, 29-IV-77.

– Plat rond en faïence de Théodore Deck, décor polychrome fin XIXe : 3 500 F, même vente.

Tapis, Tapisseries

– Tapis de Césarée à mihrab, fond crème (185 × 123) : 2 800 F, Grenoble, 25-IV-77.

– Ghoum soie (168 × 116) : 17 000 F, Morlaix, 11-IV-77.

– Smyrne, fond corail (135 × 355) : 7 200 F, Drouot, 20-IV-77.

– Kirman laver, décor bouquet (210 × 123) : 10 800 F, Galliera, 27-III-77.

– Tabriz, fond crème (425 × 335) : 9 000 F, Drouot, 16-III-77.

– Téhéran, fond ivoire (200 × 152) : 12 000 F, Enghien, 27-III-77.

– Tapisserie des Flandres XVIIe (345 × 360) : 58 000 F, Drouot, 21-II-77.

– Tapisserie d'Audenarde XVIIIe (304 × 330) : 50 000 F, Galliera, 27-III-17.

– Tapisserie de Bruxelles début XVIIe (286 × 303) : 38 000 F, même vente.

– Tapisserie fin XVIIe, décor de volatiles : 12 000 F, St-Brieuc, 10-IV-77.

Meubles et sièges

Peu d'enchères spectaculaires, faute de meubles de grande qualité. Parmi les meubles courants les plus appréciés sont les meubles régionaux sculptés ; les meubles XIXe de bonne qualité se maintiennent honorablement. Les meubles Arts-Déco n'obtiennent de cotes élevées que s'ils portent des signatures connues.

– Armoire normande sculptée XVIIIe : 4 600 F, Versailles, 16-I-77.

– Armoire de la Manche : 6 000 F, Louviers, 16-I-77.

– Bonnetière XVIIIe : 3 000 F, Orléans, 5-II-77.

– Dos-d'âne galbé marqueté Restauration : 15 000 F, Marseille, 26-II-77.

– Bureau de pente estampillé Saunier : 35 000 F, Drouot, 11-II-77.

– Commode 2 tiroirs, bois nat. : 8 000 F, Drouot, 12-II-77.

– Commode à ressaut, marquetée, Transition : 95 000 F, Galliera, 22-III-77.

– Commode en placage bois de rose époque Louis XV : 25 000 F, Versailles, 27-IV-77.

– Commode bordelaise, acajou massif, XVIIIe : 27 000 F, Dorton, 25-IV-77.

– Secrétaire acajou mouluré, estampillé Avril : 20 000 F, Galliera, 22-III-77.

– Secrétaire en bois de rose époque Louis XVI, attribué à Weisweiler : 156 000 F, même vente.

– Bureau à caisson, bibliothèque et fauteuil de bureau en loupe d'amboine 1925 : 7 000 F, Drouot, 22-IV-77.

– Salle à manger en palissandre incrustations étain et nacre, attribuée à Majorelle : 5 500 F, même vente.

– Paire de fauteuils d'époque Louis XIII : 18 000 F, Versailles, 27-III-77.

– Fauteuil acajou, début XIXe : 900 F, Orléans, 5-III-77.

– Fauteuil bois naturel, époque Régence : 6 600 F, Drouot, 22-III-77.

– Paire de tabourets bois naturel, époque Régence : 28 500 F, même vente.

– Paire de fauteuils acajou, époque Restauration : 10 200 F, Châteauroux, 24-IV-77.

– Paire de bergères 1925, attribuées à Majorelle : 12 500 F, Drouot, 22-IV-77.

Livres

– Saint Augustin, 2 vol., Bâle, 1489 : 3 500 F, Drouot, 27-I-77.

– Dante, La Comedia, Venise, 1529, 96 figures : 2 100 F, même vente.

– La Fontaine, œuvres, Paris, 1734, 6 vol., illustré par Boucher : 9 600 F, même vente.

– Pacal, Pensées, 1670, édit. orig., in-12 : 10 500 F, Drouot, 16-II-77.

– La Bretagne pittoresque, Nantes 1865, 3 vol. : 11 100 F, Brest, 25-III-77.

– Flaubert, L'éducation sentimentale, Paris, 1870, édit. orig., 2 vol. in-8 : 27 000 F, Drouot, 22-IV-77.

– Proust, Du côté de chez Swann, édit. orig. dédicacée 1913 : 176 000 F, même vente.

– Atlas de la Méditerranée, Marseille, 1720 : 5 500 F, Enghien, 24-IV-77.

– Maeterlinck, La vie des abeilles, Artisan du Livre, 1930, 3 vol. : 1 600 F, même vente.

– Jules Verne, Michel Strogoff : 340 F, Drouot, 2-V-77.

Érotisme à Drouot

L'art érotique a fait son entrée à l'hôtel Drouot-Rive gauche, le 22 mars 1977. Après une exposition « interdite aux mineurs ». Me Christian Grandin a mis aux enchères des curiosités d'un goût spécial (bronzes, ivoires, estampes), qui ont largement dépassé les estimations. Le prix le plus élevé a été donné pour les tarifs sur panneau sculpté de la maison de tolérance de Mme Louise, en 1804 : 10 600 F ! La bibliothèque singulière de Roger Peyrefitte, mise en vente le 31 janvier 1977 par Mes Loudmer et Poulain, a trouvé de nombreux amateurs, qui ont poussé des enchères fort élevées pour les ouvrages les plus rares, notamment un recueil de planches érotiques attribuées à Mme de Pompadour, un exemplaire d'Hancarville, Naples 1771, aux armes de Louis XV (32 000 F), l'Arétin de Carrache, avec 20 planches gravées à l'eau-forte (36 000 F). La plus forte enchère (130 000 F) a été obtenue pour un projet d'illustration de Juliette, avec des dessins originaux et des notes autographes du marquis de Sade.

Records à Mentmore

La vente la plus spectaculaire de l'année s'est tenue au château de Mentmore, en Angleterre, où lord Rosebery, héritier des collections du baron Meyer de Rotschild a fait vendre par Sotheby tout le contenu de sa propriété. Du 18 au 27 mai, 3 000 lots ont été dispersés, pour un total de 60 millions de F. Les plus fortes enchères ont été obtenues pour un automate français du XVIIIe (774 000 F), une pendule en argent (602 000 F), un jeu d'échecs en ambre (438 600 F), une statuette d'ivoire italienne (258 000 F). Le musée de Versailles a donné 516 000 F pour un seau à lait en porcelaine de Sèvres destiné à Marie-Antoinette. La plupart des prix ont dépassé les estimations, et de nombreux objets de qualité médiocre ont été surpayés : 6 000 F pour un escabeau estimé 120 F ; 24 000 F pour une chope à bière évaluée 500 F !

Les tendances

Le marché des tableaux anciens souffre surtout du manque de qualité des pièces présentées. Les cours moyens de peintres réputés se maintiennent sans éclat, tandis que les artistes contemporains parviennent difficilement à retrouver leurs cotes d'avant la crise. Pour les meubles, la marqueterie classique cède le pas au bois naturel, recherché pour la beauté de ses sculptures et sa plus grande solidité. La crainte des vols dans les résidences isolées freine les achats de meubles trop précieux. La Haute Époque et la Renaissance retrouvent une nouvelle faveur. Le Directoire, l'Empire, la Restauration et le Charles X se maintiennent honorablement. Le XIXe poursuit sa remontée, notamment pour les meubles des grands ébénistes, fussent-ils des copies. Les meubles et objets 1900, tout comme les œuvres Arts-Déco restent très demandés par un jeune public d'amateurs. En marge de l'Extrême-Orient qui garde sa faveur, notamment pour les céramiques, les bronzes, les ivoires et les laques, le marché de l'art islamique attire à Paris, pour des ventes très fournies, les acheteurs du Moyen-Orient. L'argenterie et les faïences sont toujours recherchées par les collectionneurs pour un placement. Les armes, les étains, les bronzes et les opalines stagnent. Le goût des curiosités scientifiques se développe, avec les instruments de marine, les appareils de mesure, les cadrans solaires, etc. Parmi les témoignages d'un passé encore récent, liés à des souvenirs d'enfance, les jouets, poupées, automates trouvent preneurs aux plus hauts prix. Enfin, une nouvelle spécialité est née : celle des photographies anciennes et contemporaines. Une vente de photos avec catalogue s'est tenue pour la première fois à l'hôtel Drouot, le 27 avril 1977, où Mes Loudmer et Poulain ont obtenu jusqu'à 3 500 F pour des œuvres de photographes contemporains d'une renommée internationale (Man Ray, Clergue, Sander, Lutens, etc.).