Les importations (11,90 milliards de francs) ont progressé de 34 %.

D'un secteur à l'autre, le gros matériel électromécanique et l'électronique professionnelle, soutenus par de fortes commandes en provenance surtout de l'étranger, ont continué leur expansion.

Le succès des calculateurs de poche

Peut-être en trouvera-t-on un jour dans des pochettes surprises de ces petits calculateurs épais comme une main et moins longs qu'elle ! La fin de l'année 1974 aura marqué leur consécration en France. On en a importé trente fois plus qu'en 1969 (20 000). La diminution des prix explique leur foudroyant succès (il était de l'ordre de 1 800 francs en 1971 ; trois ans plus tard il était six fois inférieur : 300 francs environ.) Au début des années 80, on prévoit des ventes annuelles de cinq millions environ de ces calculateurs en Europe. D'ici à cette date et après une nouvelle baisse, leur prix de vente se stabiliserait, estiment les Américains, qui, tard venus dans cette production, ont reconquis la moitié du marché sur les Japonais qui l'ont pourtant défriché. Les producteurs de composants électroniques ont compris quel fructueux débouché peuvent offrir ces calculateurs miniatures. Nombre d'entre eux en fabriquent à présent, d'autant qu'une nouvelle crise s'est précisée dans le secteur des composants en 1974.

Ralentissement

En revanche, un sensible ralentissement des commandes du secteur public a été constaté pour les matériels téléphoniques, les câbles, l'éclairage et les matériels de distribution d'énergie électrique.

Le secteur des biens de consommation a ressenti plus durement que les autres le renversement de tendance. Bien que les exportations aient progressé plus vite que les importations, la balance commerciale de ce secteur reste toujours lourdement déficitaire (taux de couverture : 60 %).

Une activité qui relève des biens de consommation a très rapidement progressé : celle des chaînes électroacoustiques ; 375 000 chaînes environ ont été vendues (+ 34 %). Le marché des chaînes hi-fi qui répondent aux normes spécifiques de qualité correspond à 30 % du total des ventes ; la production française en a fourni seulement un tiers.

L'ensemble des professions de la construction électrique a finalement bien résisté, sauf deux : celle des fabricants de composants électroniques, où des chutes sensibles de prix se sont précisées à partir de la fin de 1974, certains y voyant les premiers symptômes d'une crise comparable à celle de 1971 (Journal de l'année 1971-72) ; et, en second lieu, celle des ascenseurs (chiffre d'affaires annuel : 1,60 milliard de F). Le groupe multinational Westinghouse a cédé, à la fin de 1974, à la firme finlandaise Kone ses filiales française (Welf) et belge (Welcosa), spécialisées dans cette production.

Téléphone

En décembre 1974, la rupture de l'accord de partage d'activités (Journal de l'année 1968-69 et 1973-74) entre les deux grands groupes français de la construction électrique Thomson-CSF et la Compagnie générale d'électricité (CGE) a été confirmée officiellement : une des raisons essentielles de la fin de cette liaison est le désir du groupe Thomson d'entrer dans la société mixte pour le développement de la technique des télécommunications (SOTELEC) [club fermé dont fait partie la CGE], et pour avoir accès aux marchés en pleine expansion des matériels téléphoniques. Cette volonté de Thomson de se faire une place sur le marché du téléphone a été illustrée par l'annonce, en février 1975, d'un agrément, préliminaire à l'accord proprement dit passé avec le groupe canadien Northern Electric, un des grands du téléphone dans le monde.

La délégation à l'informatique – qui fut à la base du plan-calcul (Journal de l'année 1968-69), puis de la Compagnie internationale pour l'informatique (CII) – a été supprimée le 2 octobre 1974.

Longtemps hésitant sur la solution à adopter pour assurer le développement à venir de la Compagnie internationale pour l'informatique, les pouvoirs publics ont, le 13 mai 1975, finalement annoncé leur choix : l'entreprise fusionnera avec la firme Honeywell-Bull (filiale du groupe américain Honeywell).