On a disposé treize capteurs de température dans l'air, à distance plus ou moins grande des parois (certains à proximité des peintures), dans le sol ou dans l'eau. Capables d'enregistrer des variations de l'ordre du millième de degré, ils sont reliés à une station extérieure par plus de 2 kilomètres de câbles.

Fluctuations

Une partie de ces enregistrements a été analysée par Claude Andrieux, chercheur au laboratoire souterrain du CNRS à Moulis ; ce sont ceux d'une zone où les fluctuations de la température ont été les plus grandes. Ils couvrent la période d'avril 1972 à août 1974. Premier résultat de l'étude : les fluctuations de température ne sont pas dues à l'atmosphère de la grotte elle-même, comme on le croyait. Niaux est une cavité très profonde. La nouvelle galerie est séparée de l'atmosphère extérieure par plusieurs centaines de mètres de rocher. La chaleur interne de la Terre devrait s'y faire sentir, et la température y monter aux environs de 21 °C. Or les moyennes relevées sur 17 mois sont basses (entre 10 et 11 °C). Il faut admettre qu'une influence venue du dehors y pénètre et refroidit la grotte. Mais l'atmosphère intérieure est isolée et se trouve, du reste, à une température plus élevée que l'eau et la roche (10,83 °C contre 10,24 °C). Elle ne peut pas être le vecteur du refroidissement.

Cet agent est l'eau. On relève une corrélation entre certaines fluctuations thermiques de l'eau et de l'air dans la salle des peintures. Une autre corrélation s'observe à plus long terme : les oscillations thermiques dans la grotte sont plus élevées pendant les périodes de pluie.

Hydrologie

Avant les expériences de Niaux, l'atmosphère des grottes était seule prise en considération. Ces premiers résultats donnent à penser que le problème doit être élargi. Le facteur fondamental semble bien être la circulation de l'eau à travers le massif calcaire. Les recherches ne font que commencer et les raisons pour lesquelles les peintures se conservent restent à découvrir. Pour sauver les peintures, on sera peut-être amené un jour à préconiser la gestion hydrologique des massifs où se trouvent les grottes à peintures rupestres.

Masques et dieux de l'Europe avant l'Histoire

La péninsule des Balkans a joué dans le développement de la civilisation en Europe un rôle qui apparaît chaque année plus important.

Le foisonnement culturel a commencé dès les débuts du néolithique, au viie millénaire. La preuve visuelle en a été fournie en 1974 dans l'ouvrage de l'archéologue Marija Gimbutas : The Gods and Goddesses of old Europe, 7000 to 3500 BC (Dieux et déesses de l'Europe ancienne, 7000 à 3500 av. J.-C.).

Masques

Professeur d'archéologie européenne à l'université de Californie (Los Angeles), Marija Gimbutas a fouillé plusieurs sites en Yougoslavie et en Grèce. Elle a été frappée par le grand nombre de statuettes et de masques en terre cuite. À Achilleion, dans le nord de la Grèce, elle a trouvé en 1973 deux cents figurines. Son ouvrage correspond à un premier essai de synthèse, de classement et d'explication. Il est permis de penser que les figurines représentaient des dieux. D'un bout à l'autre des Balkans, et à travers les époques, certaines personnalités divines se reconnaissent, comme une déesse-oiseau et une déesse-serpent. Une divinité clairement masculine porte le masque d'un animal à cornes. Beaucoup de ces statuettes sont pourvues d'un masque : les fouilles d'Achilleion ont même livré un masque encore fiché sur son support, et amovible. On a là des reflets saisissants de la religion et de la mentalité européennes au temps des premiers villages.

Chimu : un royaume préinca

Le site de Chan-Chan, sur la côte du Pérou, devrait être aussi connu et visité que Cuzco ou Machupicchu. Ces dernières années, une expédition américano-péruvienne en a repris la fouille ; elle a aussi commencé des restaurations. Des sites voisins ont été fouillés également.

Les premières synthèses concernant ces recherches ont commencé à paraître dans les revues américaines à la fin de 1974 et au début de 1975. Elles apportent un éclairage nouveau sur l'organisation des sociétés dans l'Amérique du Sud précolombienne.

Royaume

Chan-Chan était la capitale d'un royaume qui englobait, sur 1 000 km de long environ, les régions côtières du Pérou, depuis la région de Lima jusqu'au sud de l'Équateur. Les Incas n'ont soumis ce royaume, le Chimu, que vers 1470.