La fécondation in vitro d'ovules humains, suivie de la naissance d'enfants viables, a été annoncée en juillet 1974 par un médecin anglais (le procédé aurait été expérimenté avec succès sur trois de ses patientes) ; cette réussite reste cependant mystérieuse, le Dr Douglas Bevis ayant refusé de fournir des précisions à l'un des grands gynécologues anglais, sir John Peel.

Hépatite virale : un nouveau pas vers le vaccin

Deux découvertes importantes ont été révélées au cours d'un symposium (Milan, 16-19 décembre 1974). Des chercheurs américains dirigés par Maurice Hilleman (Institut de recherches thérapeutiques des laboratoires Merck) et des chercheurs costaricains animés par le Dr Villarejos (Centre de recherches médicales de l'université de San José) sont à l'origine des découvertes sur l'hépatite virale A.

Des réactions simples permettent de mettre en évidence chez l'homme les antigènes et anticorps spécifiques de l'hépatite à virus A. Au cours de ces réactions apparaissent des anticorps fixant le complément, ainsi que les anticorps d'immuno-adhérence spécifique. Ces deux sortes d'anticorps n'apparaissent pas chez les malades atteints d'hépatite à virus B (hépatite d'inoculation). Ceci permet un diagnostic biologique précis des deux entités cliniques.

Le virus de l'hépatite A a pu être observé sous le microscope électronique. C'est un virus à ARN constitué de particules ressemblant à celles des entérovirus (parmi lesquels on compte le virus de la polio). Elles le différencient nettement du virus de l'hépatite B, lequel est un virus à ADN dont la particule est bien plus grosse, en dépit de l'apparente similitude des symptômes des hépatites A et B.

En pratique, les réactions mises au point par le Dr Hilleman constituent un test-diagnostic simple, en même temps qu'une méthode quantitative qui permettra de standardiser le dosage des gammaglobulines actuellement utilisées dans la prévention et le traitement de l'hépatite. Ces réactions sont un moyen de mesurer la multiplication du virus de l'hépatite A en culture cellulaire, opération qui prélude à la mise au point d'un vaccin.

L'hépatite virale, selon les statistiques, représente un problème majeur dans le domaine des maladies transmissibles. Le nombre de cas déclarés en 1974, en France, a augmenté d'environ 15 % par rapport à l'année 1973 (Journal de l'année 1973-74).

Aux États-Unis, vers la fin juin, les milieux médicaux faisaient état de l'essai d'un vaccin contre l'hépatite B effectué pour la première fois sur l'homme.

Le deuxième souffle de l'aspirine

En usage depuis 1899, l'aspirine détient, avec ses 76 ans de longévité, une manière de record rarement acquis par un médicament. Et voilà qu'elle connaît une renaissance assez extraordinaire. Aux propriétés connues les chercheurs ont ajouté depuis quelques années une constatation qui apporte une qualité supplémentaire à l'acide acétylsalicylique : l'incidence des crises cardiaques est cinq fois moindre chez les utilisateurs réguliers d'aspirine que chez ceux qui n'en prennent pas, et les malades souffrant d'arthrite rhumatoïde, donc utilisateurs d'aspirine, meurent beaucoup moins de crise cardiaque que la moyenne de la population (4 % contre 31 %). Mais de là à dire que l'aspirine constituerait le moyen idéal de prévention de l'infarctus du myocarde, il n'y a qu'un pas que les spécialistes hésitent à franchir. En fait, l'aspirine est considérée (depuis très longtemps) comme un véritable antiagrégant des plaquettes sanguines ; elle abaisse la teneur du sang en thrombine (enzyme provoquant la coagulation) et allonge le temps de saignement. Peut-être est-elle efficace dans le traitement des thromboses veineuses (les Allemands l'affirment, les Anglais sont plus dubitatifs), mais la prudence conseille de ne pas la créditer de bienfaits plus hypothétiques que réels et de ne pas oublier la prudence dans son emploi, en raison même des accidents hémorragiques qu'elle peut provoquer.

Synthèse de l'insuline humaine et pancréas artificiel

Une activité intense règne sur le front de la lutte antidiabétique ; trois percées sont à retenir.