Outil important et nouveau de l'arsenal thérapeutique sexologique (docteur Willy Pasini, Genève), la thérapie du couple constitue l'innovation la plus originale pour les spécialistes durant ces dix dernières années. Si les sex clinics fleurissent aux États-Unis, il n'en existe pas plus d'une dizaine en Europe où la rééquilibration nouvelle du couple est recherchée par l'emploi des méthodes de Masters et Johnson, dans lesquelles chacun des partenaires devient, à tour de rôle, le thérapeute de l'autre. Il semblerait que le pourcentage des réussites approche 80 % des cas ainsi traités.

Quant à l'étude de l'homosexualité, elle a été renouvelée par l'apport du professeur Jean Vague, selon qui de nombreux arguments plaident, pour en expliquer la genèse, en faveur d'une anomalie génétique ou précocement déterminée de la réceptivité des centres nerveux (et peut-être d'autres territoires) aux hormones sexuelles.

À la fois clinique et psychosociologique, la sexologie du dernier quart du xxe siècle apporte un peu d'ordre dans des connaissances encore bien imparfaites sur la sexualité. Mais l'éclaire-t-elle au fond ? Telle est la question qu'on peut se poser et à laquelle il est bien difficile de répondre en l'état actuel des recherches et des hypothèses. Comme son psychisme, la sexualité de l'homme se laisse difficilement mettre en équation ou en formules chimiques.

Des progrès dans le traitement de la stérilité

Simultanément, un peu partout dans le monde, se développe une politique concertée de limitation des naissances et de recherches en faveur du traitement de la stérilité. Le paradoxe n'est qu'apparent. Les deux attitudes visent finalement à permettre aux couples de décider en toute liberté d'avoir ou de ne pas avoir d'enfants.

Le Congrès mondial de fertilité et de stérilité s'est tenu du 3 au 9 novembre 1974, à Buenos Aires. On y a fait état de travaux récents, dans le domaine de la stérilité, qui autorisent quelques espoirs.

Mythe ou réalité ?
Le vaccin antigrossesse

Au VIIIe Congrès international de fertilité et de stérilité, le Dr G. P. Talwar (New Delhi) présente les résultats obtenus chez quelques femmes auxquelles avait été inoculé un vaccin antigrossesse. C'est la première tentative mondiale connue concernant l'arme immunologique contraceptive que quelques équipes de chercheurs espèrent mettre au point. Selon le Dr Talwar, une seule injection du vaccin inhibe l'action de la gonadotrophine chorionique (hormone fabriquée par les éléments placentaires dès le moment de l'implantation ou avant) par simple production d'anticorps dirigés contre cette hormone et empêchant ainsi l'implantation de l'œuf fécondé. Mais, selon des experts, et spécialement le professeur E. E. Baulieu, l'expérience du Dr Talwar est à la fois trop récente et trop limitée quantitativement pour qu'on puisse se prononcer valablement sur la fiabilité du nouveau procédé.

Mari

La stérilité du couple, dans 40 % des cas, est due à l'homme. Les médicaments non hormonaux donnent des résultats très satisfaisants (60 % de réussite) dans le traitement des stérilités psychogènes (altérations profondes du spermogramme, pouvant aller jusqu'à l'absence de spermatozoïdes).

Certaines stérilités nécessitent une intervention chirurgicale rétablissant la liaison entre l'épididyme (organe placé en haut du testicule) et le canal déférent. Des hypogonadismes (développement insuffisant des testicules) régressent sous thérapeutique hormonale ; le rétablissement de la spermatogenèse, avec restitution du pouvoir fécondant, est parfois obtenu après des traitements de longue durée, de six à dix-huit mois.

Mais, dans ce dernier cas, la thérapeutique est le plus souvent illusoire. L'insémination artificielle reste alors la seule solution possible.

Femme

Le problème est différent dans les stérilités féminines. Les inducteurs de l'ovulation ont révolutionné le pronostic de certaines formes de stérilités ovariennes. La grossesse peut être obtenue, à la suite de traitements appropriés, dans un tiers à deux tiers des cas. Le chirurgien argentin Raul Blanco a présenté cinq cas de greffe d'ovaires chez des jeunes filles atteintes d'agénésie totale de cet organe ou de testicule féminisant (forme particulière d'intersexualité où un individu possède des organes externes et des caractères secondaires féminins tout en portant à son insu des gonades mâles). On ignore encore si ces greffes pourront être suivies de maternité.