Si le Mercure, enfin, n'a été commandé qu'à 10 exemplaires par Air Inter, l'Airbus, par contre, a commencé sa carrière avec Air France le 23 mai, sur la ligne Paris–Londres. À cette date le total des commandes fermes et des options s'élevait à 46 appareils, dont 8 livrables en 1974 et 18 en 1975. Quarante-huit avions ont été lancés en fabrication, et de nouvelles versions sont à l'étude.

Au total, et compte tenu des premières livraisons des biréacteurs d'affaires Falcon 10 (Dassault) et Corvette (Aérospatiale), l'industrie aéronautique française a réussi, une fois de plus, à maintenir intact son potentiel. La récession, si elle se produit, n'aura pas lieu avant 1975-1976. Mais Dassault propose déjà le lancement du Falcon-50, version à long rayon d'action (5 000 km) du Falcon-20, et négocie avec l'Aérospatiale le développement et surtout la fabrication en commun du Falcon 30/40, biréacteur pour 30 à 40 passagers destiné aux compagnies du troisième niveau. Malgré l'échec du Mercure, Dassault reste donc le véritable leader de l'industrie aéronautique française.

Électricité-Électronique

Début d'une ère florissante

La crise pétrolière et le renchérissement du prix des hydrocarbures ont décidé le gouvernement, à la fin de l'année 1973, à accélérer l'exécution du programme nucléaire.

Vers les années 1982, les sept dixièmes au moins du courant électrique devraient être produits dans l'Hexagone par des centrales atomiques.

Avenir

Pour pouvoir tenir cet enjeu – un pari, disent certains –, le conseil d'administration d'Électricité de France a décidé, le 1er mars 1974, de commander 16 nouvelles centrales à eau pressurisée (douze ont été commandées ferme et quatre l'ont été sous option) d'une puissance de 900 000 kW chacune. Six de ces centrales seront mises en chantier en 1974 : une au Bugey (Ain), deux à Gravelines (Nord), une à Dampierre (Loiret), deux enfin à Tricastin (Drôme). Ces usines entreront en service en 1979 ; elles on été commandées au groupe Empain-Schneider (licence Westinghouse).

Un nouvel âge commence pour l'industrie de construction électrique et électronique, première bénéficiaire de cet important marché (chaque centrale coûte 1 200 millions de francs) dont l'exécution exigera une transformation des moyens techniques des firmes et aussi, sans doute, une adaptation de leurs structures. L'avenir de cette profession est riche de promesses.

EDF investira, au cours des quinze prochaines années, 20 milliards de francs pour construire de nouvelles usines atomiques.

Un tiers de ce montant, environ, sera consacré à la construction des chaudières nucléaires, avec la commande de 7 milliards de francs à Framatome, groupe Empain-Schneider, qui est responsable des cuves de réacteurs (environ 10 % du coût total d'une centrale) et des échangeurs de chaleur. Un autre tiers des dépenses sera consacré au seul génie civil ; les marchés promettent d'être âprement disputés par les grandes sociétés de construction et du bâtiment dans lesquelles des groupes de la construction électrique ont des intérêts parfois importants.

Résultats

Les industries de la construction électrique et électronique ont confirmé, au cours des premiers mois de 1974, les excellents résultats qu'elles avaient obtenus en 1973. Le chiffre d'affaires de 41 milliards de francs a été en augmentation de 21 % par rapport à 1972, et la production en volume de 14 % (la tendance à long terme de la profession est de l'ordre de 10 %).

Les importations (9,4 milliards de francs) ont progressé de 27 % et les exportations (11,7 milliards de francs) de 25 %. Les résultats des échanges extérieurs se sont eux aussi améliorés. En effet, si leur évolution trimestrielle montre que le taux d'accroissement des importations est allé en s'affaiblissant au cours de l'année (près de 30 % au premier trimestre 1973 et moins de 24 % au quatrième trimestre), en revanche, le pourcentage de progression des exportations s'est accentué, passant de 17 % au premier trimestre à environ 32 % au quatrième. Ces résultats confirment le maintien, voire l'amélioration des positions des industries électriques et électroniques sur les marchés extérieurs. Les ventes en Grande-Bretagne de matériels électriques et électroniques ont été pour la première fois en 1973 supérieures aux achats.