Journal de l'année Édition 1973 1973Éd. 1973

Commerce extérieur

La France devient le 4e exportateur mondial

Début 1972, les perspectives quant au développement du commerce mondial étaient plutôt teintées de pessimisme. Après les remous monétaires de 1971 et les changements de parités qui s'ensuivirent, on s'attendait à un ralentissement des échanges. Mais cette crainte ne s'est pas vérifiée. Au contraire, les principales économies étrangères sont entrées par la suite dans une phase de croissance.

Sous l'effet d'un climat très inflationniste, cette croissance s'est progressivement accélérée en cours d'année, le mouvement ascendant prenant une certaine ampleur au second semestre. La reprise générale conjoncturelle dans les pays industrialisés, après notamment le creux de 1971, a relancé les échanges.

Les résultats du commerce extérieur français reflètent l'essor du commerce international. La production industrielle retrouvant également vigueur chez nos principaux partenaires, la demande étrangère – et aussi interne – étant activée par la consommation, cela a influencé nos exportations et importations. Si les unes et les autres ont montré, en 1972, suivant les époques, un profil contrasté et heurté, en tout cas elles se sont développées parallèlement à vive allure durant le dernier tiers de l'année. En décembre, importations et exportations, calculées FOB, s'équilibraient à un haut niveau, dépassant 12,6 milliards de francs, soit de l'ordre de 15 % supérieures à ce qu'elles étaient un an auparavant.

Dynamisme

Le commerce extérieur français a donc continué à progresser en 1972, la production industrielle étant soutenue par la demande nationale et les exportations. Le dynamisme de ces dernières en a fait, grâce au maintien de la compétitivité de l'industrie, un moteur de l'économie et de l'expansion. Les exportateurs ont fait attention à leurs prix pour éviter une contraction de leurs débouchés. La reprise à l'étranger leur a permis d'accroître encore leurs parts de marchés dans les principaux pays clients, après les sensibles progrès enregistrés déjà en la matière en 1971.

Ainsi, les exportations ont atteint FOB une valeur globale (or industriel et matériel militaire étant inclus) de 133,4 milliards de francs, augmentant de 15,7 % par rapport à 1971, rythme qui est légèrement supérieur à celui qui était constaté cette année-là (+ 14,7 %).

Mais les importations ont accusé une croissance non moins vive, attirée par une demande finale accrue en biens de consommation et l'utilisation à un taux élevé des capacités de production. De surcroît, à partir d'octobre, les prix mondiaux des matières premières ont subi une hausse sans précédent (notamment laine, caoutchouc, oléagineux, etc.). Alors que les importations n'avaient progressé que de 10,1 % de 1970 à 1971 pour s'établir FOB à 109,8 milliards de francs (chiffre révisé), elles sont passées en 1972 à un montant de 127,5 milliards : d'où une évolution de + 16,1 %, un peu plus rapide par conséquent que celle des exportations.

Excédent

Il n'en reste pas moins que le taux de couverture d'ensemble ne s'est guère trouvé modifié : 104,7 % (contre 105 % en 1971). L'excédent réel de la balance commerciale toutes zones qui a été ainsi dégagé s'est tout de même accru d'une année à l'autre : de 5,5 à près de 6 milliards de francs.

L'indicateur d'objectif du commerce extérieur global en 1972 montre une tendance à la stabilisation du taux de couverture sur un an à un niveau se situant au-dessous de la référence du VIe Plan fixée à 106 %. De même, la stabilisation du taux de couverture des échanges de produits industriels, autour de 106-107 %, se place entre l'équilibre et la référence ambitieuse 1975 du Plan (111 %).

Sans doute il n'y aurait pas eu un tassement du taux de couverture et le solde aurait pu être plus positif encore si la croissance française de la production industrielle, très rapide depuis l'automne 1972, la demande sur le marché intérieur et les fortes tensions sur l'appareil de production n'avaient stimulé les importations et empêché les entreprises de dégager pour l'exportation une plus grande part de leur production.