Les malades justiciables d'une implantation sont soigneusement sélectionnés, après un examen psychologique détaillé, un questionnaire spécial sur le siège et l'étendue des douleurs ressenties et un test de stimulation percutanée de la colonne vertébrale, selon la méthode d'Adams et Hosobuchi, de l'université de San Francisco.

Résultats

Quels sont les résultats obtenus grâce à cette technique ? Lors du Symposium international sur l'électro-sommeil et l'électro-anesthésie (Varna, Bulgarie, 6-9 septembre 1972), Shealy a présenté le dossier de 800 patients ayant subi l'implantation aux États-Unis depuis 1969 (il en a réalisé à lui seul une centaine). On compte 60 % de bons résultats, 24 % sont considérés comme moyens, 16 % comme des échecs. Il est à noter que 5 % des appareillés ont déclaré que leurs anciennes douleurs avaient été remplacées par une sensation désagréable de vibrations quand ils faisaient fonctionner leur émetteur.

Si intéressants que soient ces résultats, ils ne sont pas décisifs ; les promoteurs de la méthode estiment qu'elle peut être encore améliorée. Du moins a-t-elle rendu supportable l'existence de centaines de patients jusque-là torturés par de tenaces douleurs quotidiennes.

Un fléau respiratoire : la bronchite chronique

La tuberculose continue de régresser lentement, mais une nouvelle menace respiratoire pèse d'un poids de plus en plus lourd sur les populations des pays à haut niveau de développement : la bronchite chronique.

Folklore

Plusieurs facteurs ont été incriminés dans la poussée en force de ce nouveau fléau : la pollution atmosphérique, certaines conditions de travail, l'usage du tabac, pour les causes externes ; les infections à répétition, l'allergie, certains facteurs génétiques, pour les causes internes.

À tout cela s'ajoute un phénomène particulièrement inquiétant : dans le public, la bronchite chronique est une maladie qu'on ne prend guère au sérieux. Dans l'imagerie quotidienne, elle fait figure de mal inévitable, peut-être, mais en tout cas peu dangereux : chaque famille a son bronchitique chronique dont la toux fait, en quelque sorte, partie du patrimoine folklorique.

Rien n'est plus trompeur, et des études récentes ont dévoilé l'ampleur des dégâts provoqués par la bronchite chronique. En Angleterre, 10 décès sur 100 lui sont imputables directement ou indirectement. Pour le Dr Rochemaure (hôpital Laennec, Paris), elle provoque chaque année la mort de 40 000 personnes en France. Voilà pour la mortalité.

Invalidité

Quant à sa morbidité, le nombre des bronchitiques chroniques est évalué à environ 800 000 en France. Si dans ses débuts (entre 30 et 40 ans) elle est assez bien tolérée par le malade qui tousse et crache sans trop de gêne, son évolution chronique aboutit insidieusement à un tableau assez grave : le malade devient de plus en plus fatigué, fréquemment fiévreux, il s'essouffle, s'alite de plus en plus, jusqu'au moment où ses séjours au lit ou à l'hôpital se renouvellent plusieurs fois chaque année.

Au bout de la bronchite chronique grave, l'invalidité : les bronches finissent par être bouchées par les viscosités purulentes qu'on ne peut plus expectorer ; les crises d'étouffement se multiplient, le cœur s'épuise et la défaillance cardiaque constitue une menace constante. Le passage à l'invalidité totale est rapide : à Nancy, les docteurs Pham et Sadoul, qui ont suivi 152 bronchiteux chroniques pendant cinq ans, ont observé que sur les 99 sujets survivants la sixième année, 15 continuaient l'exercice normal de leur profession, 10 travaillaient à mi-temps, tandis que les 64 restants étaient soit en longue maladie, soit totalement invalides.

En outre, un phénomène angoissant est apparu depuis une dizaine d'années : le diagnostic de bronchite chronique est posé chez des individus de plus en plus jeunes, avançant ainsi l'âge où l'invalidité définitive s'installe, ce qui pose de graves problèmes et sur le plan individuel et sur le plan collectif. L'augmentation constante du nombre des invalides grève lourdement le budget d'assistance de la nation.

Préoccupant

Sur le plan du traitement (un traitement combinant antibiotiques et corticoïdes auquel il faut associer une kinésithérapie respiratoire méthodique), les résultats ne sont excellents que dans un tiers des cas, et, pour le docteur R. Israël Asselain, « même quand le traitement est longuement appliqué et très rationnel, le pronostic des bronchites chroniques invétérées reste très préoccupant ».

Tabac

Le Comité national contre la tuberculose et les maladies respiratoires a lancé, en octobre 1972, un véritable SOS contre la bronchite chronique, en proposant un plan d'action prophylactique où se détachent ces quelques points : traitement systématique de l'asthme et des infections rhino-pharyngées à répétition ; hygiène des milieux de travail et lutte contre la pollution atmosphérique ; campagne antitabac (la bronchite chronique est dix fois plus fréquente chez le fumeur que chez le non-fumeur) ; dépistage précoce.